Treks dans les vallées secrètes du nord Pakistan de Naltar à Mastuj

Envol de Paris, pour Islamabad. Selon l'horaire nous arrivons entre 1 et 4 heures du matin et devons attendre quelques heures (entre 1 et 3 heures) avant de reprendre un vol intérieur pour Gilgit, qui permet d'avoir une vue spectaculaire du majestueux massif du Nanga Parbat (8 125 m). A Gilgit nous prenons le temps de nous installer à l'hotel et de rencontrer le guide de notre prochain trek. Selon les choix c'est repos, et pour ceux qui le veulent, avec notre guide nous visitons la ville idéalement placée sur la route de la soie pour les caravanes en direction de Kashgar, la langue shina est toujours la langue vernaculaire à Gilgit, contrairement au khowar pratiqué à Chitral. Pourtant, comme dans la vallée de Swat, le bouddhisme a laissé son empreinte, et nous avons ainsi l'occasion d'admirer le bouddha Kargah, sculpté sur une falaise rocheuse qui remonte au VIIe siècle, puis le bazar de Gilgit, où nous restons pour dormir à l'hôtel.

De Gilgit nous prenons la route parallèle à la KKH pour nous diriger au nord dans la Hunza, d'où nous pouvons admirer l'imposante vue sur Rakaposhi (7 788 m) et Hunza Kunji (7 785 m). Nous entrons dans la vallée de Naltar et allons jusqu'en haut, à Bangla, autrefois alpage des bergers Gujar, le prolongement de la piste a amené le tourisme et quelques hotels. Si le temps nous le permet, nous partons pour une petite balade d’acclimatation autour du village et pouvons même aller voir une panthère des neiges gardée en captivité dans la parc de Naltar. Nuit à l'hotel à Naltar.

Ce matin nous rencontrons notre équipe de porteurs qui chargent nos affaires et partent pour le premier campement au lac de Naltar. De notre côté nous profitions de cette journée pour aller jusqu'aux lacs à pied et parfaire notre acclimatation en douceur. Ces lacs d'altitudes aux formes diverses et de profondeurs différentes, offrent des couleurs contrastées magnifiques. Nous prolongeons notre marche un peu plus loin et établissons notre campement au calme au pied des montagnes annonçant l’ambiance pour la suite de notre trek.

Nous commençons cette fois le trek proprement dit pour nous rendre à Lower Shani, un lieu où resident les bergers Gujar en été. Nous nous élevons et pouvons voir derrière nous les très beaux lacs de Naltar. Nous poursuivons notre chemin entre forêts de bouleaux et alpages, avant d'atteindre le campement de Shani au pied du glacier du même nom.

Aujourd'hui, nous longeons la moraine vallonée, par des sentiers à flanc de montagne offrant une vue impressionnante sur le glacier. Puis, nous continuons notre progression vers le col et posons notre campement à Shani (3 960 m), face au superbe Shani peak (5 887 m). Une fois installés, nous faisons une petite randonnée pour poursuivre notre acclimatation en montant plus haut voir la superbe vallée qui s’offre à nous, et admirer le majestueux glacier et sommet qui nous surplombe. Une journée courte pour mieux se préparer au lendemain où nous passerons le col. Nuit en bivouac.

Aujourd'hui, une grosse journée nous attend avec le franchissement du col de Pokhara situé à 4 630 mètres d'altitude. Nous empruntons un itinéraire où la verdure laisse place à des passages rocailleux parfois enneigés, avant d'arriver sur la zone de plat. Nous atteignons le col après trois bonnes heures de marche. Une fois au col nous sommes récompensés par une vue superbe sur les sommets environnants. Nous poursuivons en descendant sur la moraine et les éboulis en suivant un sentier enneigé qui nous mène jusqu'à un beau glacier. Après quelques passages plus techniques nous atteignons un alpage apaisant et relaxant à 3 350 mètres d'altitude au petit hameau de Utz, qui signifie "printemps" en Khowar. C'est ici que nous installons notre camp pour la nuit. 

Dans la matinée, nous descendons vers le village de Pakora par un superbe sentier parfois creusé dans la roche et emprunté depuis des siècles par les locaux. Nous retrouvons ainsi l'ambiance des moyennes altitudes et regagnons la vallée d'Ishkomen, peuplée de wakhis de religion ismaélienne et dont la langue principale est toujours le Shina, mais aussi le Burushahki. Une langue unique, liée à aucune autre, qui était autrefois parlée dans tous le Gilgit Baltistan, et qui n'est plus utilisée de nos jours que par les habitants des vallées de Yasin, d'Ishkomen et de Nagar. Nuit en ghuesthouse.

Aujourd'hui, la journée est consacrée au repos. Nous rejoignons le village voisin par la piste. Une jeep nous mène à Asumbar situé dans la vallée d'Ishkomen et préparons notre trek du lendemain avec cette fois ânes et mules pour le portage. Nous dormons si possible chez l'habitant ou sous tente.

Cette journée peut également servir de journée tampon au cas où nous aurions besoin d’une journée d’acclimatation supplémentaire ou en cas de mauvaise météo lors du premier trek.

Dans la matinée, nous reprenons la marche avec une montée longue et progressive sur un chemin bien tracé qui nous mène plus haut à l'ombre des pins, des bouleaux et des cèdres. Puis, nous cheminons le long de la rivière bordée de roches et de grands arbres, dévoilant une ambiance digne des grands espaces canadiens ! Après quelques heures de marche, nous établissons notre campement dans le large alpage de Charinj, où le bois et l'eau abondent. C'est ici que les bergers viennent parfois avec leurs troupeaux entre mai et octobre. Si la chance est de notre côté nous pourrons aller à leur rencontre et partager un peu de temps avec eux. Nuit sous tente.

Dans la matinée, nous poursuivons notre ascension progressive le long de la rivière, sur un sentier agréable. Nous établissons une nouvelle fois notre campement dans un cadre paisible, entouré de montagnes, et potentiellement habité par des bergers et leurs yaks. 

Aujourd'hui, nous franchissons un nouveau col, celui d'Asumbar situé à 4 440 mètres d'altitude. C'est le seul col de la région que nos mules et nos ânes peuvent emprunter. Un autre sentier mène au col de Borta, plus accessible en apparence, mais dont la descente, souvent enneigée le rend impraticable à nos animaux de bâts. Depuis le col d'Asumbar la vue est imprenable sur les sommets de la Hunza d'un côté, et de l'autre, à l'ouest, ceux du massif de l'Hindou Kouch. Il est parfois possible de voir son point le plus haut, le Tirich Mir qui culmine à 7 708 mètres d'altitude. Enfin, nous descendons au campement où nous posons nos tentes à 3 600 mètres d'altitude environ.

La journée est consacrée au repos et au partage du quotidien des bergères et bergers qui vivent ici durant la saison estivale. Nous assistons à la traite et la fabrication du fromage. Pour ceux qui souhaitent marcher un peu nous les accompagnons sur les lieux de pâture avec leurs troupeaux. Pour les plus sportifs, une visite des environs vers les différents cols environnants est possible.
Cette journée peut également servir de journée tampon pour pallier à des imprévus ou en cas de mauvaise météo.

Dans la matinée, nous reprenons notre marche et poursuivons notre descente, longue mais agréable cette fois, vers la vallée de Yasin. Même population et même langue parlée. La vallée de Yasin est une vallée isolée qui, comme celle d'ishkomen, mène vers le nord et le col de Darkot. Au delà, c'est la vallée de Broghil et l'Afghanistan, une succession de cols maintes fois empruntés par les caravanes de commerçants, mais toujours fermés et interdits au tourisme actuellement.
Nous terminons notre route en véhicule pour aller dormir en guesthouse au village voisin de Thaus.

Dans la matinée, nous reprenons les jeeps pour rejoindre le départ de notre troisième trek qui nous permettra de rejoindre l’Hindou Kouch et la province du KPK (Khyber Pakhtunkhwa). Nous débutons notre randonnée au village de Nialthi, où résident des ismaéliens curieux de nous rencontrer, et avec qui nous pouvons prendre un thé et échanger pendant que l’équipe se met en place pour le trek. Pour rejoindre notre campement du soir, nous remontons la vallée verdoyante et les alpages avant d'établir notre camp sur un terrain vert et accueillant, bordé de maisonnettes délimitées par des murets de pierres, témoignage d’une vie locale encore bien présente.

Aujourd'hui, nous quittons peu à peu les habitations et traversons le camp de Ramanch pour nous retrouver une nouvelle fois immergée dans cette beauté sauvage des vallées du nord Pakistan. Après environ 1h30 de marche sur un petit sentier nous atteignons le glacier Aghost. Le passage du glacier est peu technique mais demande un bel effort physique à cause de la montée entre glaces et moraines. Nous devons progresser groupé pour être certain de suivre le même itinéraire. S'il est parfois jalonné de cairns, les indications et les directions données par notre guide et nos porteurs restent bien plus fiables. Nous établissons notre camp après le glacier sur un terrain caillouteux mais plat, propice au bivouac et offrant une vue majestueuse.

Aujourd'hui, nous débutons la journée par la traversée d'un long pierrier jusqu'au col de Thui (4 510 m), à environ deux heures de marche. C'est le dernier col à franchir sur ce long trek de 14 jours. Une fois au col, nous passons enfin dans la province du KPK et la région de l'Hindou Kouch. D'ici nous avons de très belles vues sur les massifs environnant, celui de Thui et d'autres sommets entres qui culminent entre 6 000 et 7 000 mètres d'altitude. La descente s'effectue à nouveau dans un pierrier, et après de bons passages entre les blocs rocheux, nous profitons d'une pause bien méritée dans la verdure. Nous établissons notre campement à Galpigol à 4 100 mètres d'altitude voire un peu plus bas. Nuit sous tente avec la très belle vue sur le glacier de Gazin.

Dans la matinée, nous poursuivons notre descente le long de la moraine et traversons les dernières portions parsemées de pierres, pour enfin retrouver les alpages et la vallée qui s'ouvre devant nous. Les premiers camps de bergers apparaissent et les premiers villages ne sont plus très loin…
A Nichagh, nous  établissons enfin notre campement à 3 100 mètres d'altitude, pour notre dernière nuitée sous tente.

Aujourd'hui, nous terminons notre descente et après environs 2 à 3 heures de marche nous arrivons à Sholkuch où nous retrouvons nos jeeps qui nous conduisent à Mastuj. Nuit en guesthouse à Mastuj ou un peu plus loin à Parawak en direction de Chitral.

Dans la matinée, nous poursuivons notre route en direction de Chitral, ville centrale de l’Hindou Kouch. Nous visitons le bazaar et si l'occasion se présente nous assistons à un entrainement ou à un match de polo ! Dans l'après-midi, nous rejoignons Ayun, à environ 1 heure en jeep, et profitons d’un confort bien mérité au Gahirat castle, un ancien palais royal reconverti en hôtel.

Tôt le matin, nous poursuivons notre route retour vers Islamabad. En chemin, nous visitons le site historique de Takht-e-Bahi, ancien complexe zoroastrien reconverti au bouddhisme sous l’art du Gandhara et inscrit sur la liste mondiale au patrimoine de l’UNESCO. En fin de journée nous atteignons Islamabad. Dîner en ville et nuit à l'hôtel.

La journée est consacrée à la visite de la ville d'Islamabad, avec notamment la mosquée Shah Faisal, Daman-e-Koh ou le musée Lok Virsa ("Heritage Museum") qui propose une collection très complète et magnifique de l'artisanat du pays et de l'Asie centrale (Entrées à régler sur place). Le soir, nous nous retrouvons pour un dernier repas ensemble au Kaboul restaurant (ou similaire), un incontournable !
Cette journée sert également de journée tampon pour pallier à d'éventuels aléas au cours du voyage. En cas de retard, la visite d'Islamabad ne pourrait pas être assurée. 

Selon l’horaire de l’avion, transfert à l’aéroport et envol pour l’Europe.