Du Baltoro aux camps de base de trois 8000 par le col du Gondogoro

Envol d’Europe pour Islamabad, capitale du Pakistan. Le plus souvent l’arrivée se fait dans la nuit du jour 1 au jour 2, où nous sommes accueillis à l'aéroport par notre équipe locale. Selon la météo, nous enchaînons avec le vol intérieur pour rejoindre Skardu, sinon nous prenons la route pour rejoindre Chilas. Une fois à Skardu si nous avons le temps nous faisons les formalités pour le permis de trek pour pouvoir partir à Askole dès le lendemain (Jour 3).

De Chilas, nous poursuivons notre route pour rejoindre Skardu (2 226 m) par la KKH. L'équipe s'occupe des formalités pour le permis de trek (s'il n'a pas été fait la veille), et le soir nous dormons à l'Hôtel à Skardu. Dans le cas où tout a été fait le jour 2 nous partons ce jour pour Askole (à 3 050 m) où nous dormons sous tente le soir venu (7 heures de route).

Nous remontons la vallée de Shigar en jeep jusqu'à Askole, en passant par Dassu, et traversons un champs de dunes de sable aux aspects lunaires, et remontons les gorges de Braldo, où les villages repartis de part et d'autres de la vallée, nous plongent dans un univers verdoyant contrastant avec l'ambiance minéral des lieux. Askole est le dernier village avant d'entrer dans un monde de glace et de roc, point de départ de notre trek.
Si nous sommes déjà à Askole, nous profitons de cette journée pour faire une balade pour visiter les villages aux alentours et admirer les montagnes.

Aujourd’hui nous commençons notre aventure en rejoignant Jola. A la sortie du village nous quittons les dernières parcelles cultivées pour débuter notre approche vers le front du glacier Baltoro. Un pont rénové en 2019 nous permet de laisser l'itinéraire qui permet d'accéder au glacier du Biafo (et notamment vers le Snow Lake) avant de rejoindre Korofon (3 090 m) pour notre pause déjeuner, sous des bosquets salvateurs.
Avant de rejoindre le torrent du glacier de Panmah, nous empruntons un chemin en balcon taillé par l'homme, qui permet d'avoir une première vue sur le bassin du Baltoro. Un dernier pont et nous rejoignons enfin la zone ombragée de Jola, où nous bivouaquons.

 Une piste fraîchement réalisée en 2020 permet de rejoindre notre bivouac en jeep, selon la situation et l'avancée du programme, nous irons donc en jeep ou a pied à Jola.

Dans la matinée, nous reprenons notre marche à flanc de montagne, entre le lit de la rivière et les terrasses. En chemin, nous découvrons les premières vues sur le pic Paiju (6 610 m), les tours de Trango (6 286 m) et et le massif Cathedral ( 6 024 m), premiers "Big Walls" de la vallée du Baltoro. Nous installons notre campement à Paiju, dans le dernier coin boisé avant de rejoindre le glacier le lendemain.

Dans la matinée, nous quittons Paiju à pied pour rejoindre Khorbutse. Nous prenons pied sur le glacier du Baltoro et le traversons pour rejoindre sa rive gauche, et pouvons fugacement apercevoir le sommet arrondi du Broad peak...
Au campement de Khoburtse ( 3 800 m), nous sommes alors face aux légendaires tours de Trango et sa célèbre "Nameless Tower", et même à cette altitude, l’ambiance haute montagne se fait déjà ressentir.

Nous poursuivons notre trek en direction de Urdukas. Cathedral et Lobsang seront nos massifs de référence pour cette courte journée. Courte, certes, mais nécessaire pour l’acclimatation. Ce soir l'ambiance est à la detente et c'est l'occasion pour les porteurs de nous offrir un premier concert improvisé.

Nous redescendons sur le glacier du Baltoro pour le remonter ensuite plus ou moins par son milieu. D'autres sommets mythiques apparaissent au fil de notre progression : sur la rive gauche se dresse la face nord du Masherbrum (7 821 m) et sur la rive droite apparaît la fabuleuse tour de Muztagh (7 273 m) dont l’ascension a représenté un pas en avant dans l’histoire de l’alpinisme. C’était une des premières fois qu’une expédition mélangeait haute altitude et difficultés techniques. Aujourd’hui encore, le glacier du Baltoro attire les plus doués des alpinistes qui rêvent souvent d’ouvrir une nouvelle voie sur une de ces fabuleuses montagnes. En fin de journée à Goro II (4 280 m) le Gasherbrum IV (7 925 m) monopolise notre attention, captivé par sa beauté, notamment au coucher du soleil  quand les couleurs lui donnent le surnom de "Shinning wall".

Nous terminons notre progression le long du Baltoro avant de déboucher sur Concordia. Cet emplacement surprenant et mythique, tire son nom des deux puissants glaciers se rejoignant, celui de Godwin Austen qui vient se fondre dans le glacier du Baltoro. Le panorama à 360° nous offre une vue imprenable sur toute une série de splendides montagnes. Tout d'abord les célèbres K2 (8 611 m) et Broad Peak (8 047 m), deux des quatre 8 000 mètres du bassin du Baltoro. Mitre (6 013 m) finit par monopole l'attention et il faut s'en séparer pour enfin contempler le Baltoro Kangri (7 462 m), le Chogolisa (7 665 m), le pic de Cristal (6 252 m), ou encore, la montagne de Marbre (6 256 m).
Avant de partir le lendemain pour le camp de base du Broad peak il nous faut alléger les bagages, pour se faire, un bagage pour deux sera nécessaire.

La journée est consacrée à la montée jusqu’au camp de base du Broad Peak (4 850 m), ce qui permettra de prendre le temps d’admirer les deux puissants 8 000 m que nous avons près de nous. Il est aussi plus judicieux de prendre cette option pour ne pas avoir à « courir » au camp de base du K2 et d’en revenir après une journée de 10 heures de trek très soutenu. Nous dormons ce soir, dans des conditions particulièrement fraiches mais sous un cadre unique et spectaculaire.

Dans la matinée, nous reprenons notre marche vers le camp de base du K2 (5 135 m) pour en contempler toute la verticalité. Nous allons au Memorial Gilkey, portant les noms des alpinistes décédés dans l'ascension du K2, d'où nous avons la plus belle vue sur le camp de base du K2. Au retour, nous laissons les deux glaciers latéraux pour repartir sur celui de Godwin Austen et rejoindre Concordia, sur notre lieu de bivouac, quitté deux jours précedents.

Ce matin, comme pour le jour 11, il nous faut alléger les bagages, pour se faire, un bagage pour deux sera nécessaire.
Le Baltoro accueille quatre montagnes de pus de 8 000 mètres d’altitude et aujourd'hui nous nous dirigeons en direction des camps de base des Gasherbrum. Nous remontons la partie supérieure du glacier du Baltoro en contournant le massif de Vigne avec en ligne de mire le Baltoro Kangri et son camp de base comme objectif pour le bivouac du soir.

La journée est consacrée à aller voir les Gasherbrum en s'insérant dans la vallée qui l'aborde. Nous avons déjà pu observer le Gasherbrum IV, certainement le plus esthétique, et nous pourrons alors découvrir le Gasherbrum I (Hidden Peak ) et le Gasherbrum II, nos derniers 8 000 m attenant au Baltoro. Apres ce périple, retour vers le camp de base du Baltoro Kangri jusqu'à Shaqring.

Aujourd’hui, nous revenons à Concordia et se reposer un peu avant d'entreprendre le lendemain la marche vers la vallée de Vigne.

Nous tournons le dos au K2 pour prendre la direction du glacier de Vigne, un départ matinal est nécessaire pour éviter les pièges de ce glacier. Même si le fond de la vallée nous attire il est important de se retourner de temps à autre, pour admirer le K2, Chogori (surnommée "grande montagne" et "montagne sauvage") qui reste la plus majestueuse des lieux. Nous laissons en rive gauche Ali Camp, pour contourner la dernière crevasse afin de la rejoindre sur son promontoire rocheux et poser la camp, notre dernier sur le bassin versant du Baltoro. 
A partir de ce jour les conditions seront plus rustiques : le materiel de camping (tables et chaises entre autre) ne pourra pas être acheminé sur la suite de l'itinéraire.

Départ de nuit à la frontale, pour profiter des meilleures conditions pour rejoindre le pied du col du Gondogoro (ouvert en 1986) qui nous fera basculer vers l’autre versant. Depuis de nombreuses années la Rescue Team de Hushe a aménagé la montée et la descente du col et nous devons donc utiliser les cordes fixes mises en place sur les parties raides du col, le but étant d'arriver au lever du soleil au col (5 625 m) pour admirer l'embrasement du K2 et la superbe vue sur le Laila Peak (6 096 m). Les conditions d'enneigement, de glace et de roche, peuvent bien sur évoluer au cours de la saison et selon les aléas climatiques.
Une fois cette partie traversée nous entamons une belle descente vers Khuspang où nous établissons notre camp près d’une rivière offrant une très belle vue sur le Laila Peak.

Aujourd’hui, nous poursuivons notre descente sur le glacier du Gondogoro pour perdre de l’altitude et retrouver un peu de végétation et un peu plus de chaleur en fin de journée. Nous contournons le Laila Peak et sa belle forme effilée et établissons notre camp entre les arbres à Saisho. Le fait de retrouver des bergers au campement permet de vivre une dernière soirée festive avec notre équipe et célébrer ensemble le passage du col tout comme l'ensemble du trek qui se termine.

Aujourd’hui nous partons pour notre dernier jour de trekking et après trois bonnes heures de marche nous atteignons enfin le village de Hushe. Après plus de dix jours dans un environnement minéral et de haute altitude nous retrouvons l’ambiance des villages balti, ce qui n’est pour nous déplaire. Il ne reste plus qu'à remercier l'équipe locale avant de prendre la route vers Skardu et dormir à l'hôtel (5 heures en véhicule 4x4). 

Selon la météo, nous prenons notre vol à Skardu pour Islamabad. Une fois à la capitale nous avons le reste de la journée pour visiter la ville, notamment la mosquée Shah Faisal et le musée Lok Virsa ("Heritage Museum") qui propose une collection très complète et magnifique de l'artisanat du pays et de l'Asie centrale. Si le vol est annulé nous empruntons la route en direction de Chilas ( 8 heures) par la KKH, en gardant l'Indus comme fil directeur et sous le regard du Nanga Parbat (8 126 m).

Si nous sommes à Islamabad, nous prenons le temps d'aller visiter Rawalpindi ou le site de Taxila, soit nous poursuivons notre route de Chilas vers Islamabad pour arriver en soirée à l'hôtel.

Journée de visite de la capitale ou selon les conditions sur le terrain ou météo durant le trek, celle-ci sert de journée de sécurité.

Selon l’horaire de l’avion, transfert à l’aéroport et envol pour l’Europe.