De Shimshal à la Karakoram Highway par les cols du Pamir avec Barbara Delière

Envol de Paris, pour Islamabad. Nous prenons un vol pour Gilgit ou, si le vol est annulé, nous allons en voiture jusqu’à Chilas (8 à 10 heures de route). 
Accueil à l'aéroport par notre équipe locale pour prendre le vol pour Gilgit qui permet d'avoir une vue spectaculaire sur le majestueux massif du Nanga Parbat (8125 m), ou transfert pour Chilas en minibus. À Gilgit nous prenons le temps de nous installer à l'hôtel pour nous reposer ou visiter la ville. Autrefois, idéalement placée sur la route de la Soie pour les caravanes en direction de Kashgar, le bazar reste un bon endroit pour faire des achats, et pour ceux qui le veulent, nous pouvons aller voir le bouddha Kargah, datant du VIIe siècle et sculpté sur une falaise rocheuse. Nuitée à l'hôtel à Gilgit ou Chilas. 

De Gilgit, nous prenons la KKH pour nous diriger au nord dans la Hunza, admirons l'imposante vue sur Rakaposhi (7788 m) avant d’atteindre Karimabad, « Baltit », ancienne capitale du royaume Hunza à 2500 mètres d'altitude. Une fois sur place, une balade est consacrée à la découverte du village et son fort de tradition balti, pour admirer le magnifique point de vue, puis nous visitons le petit village d'Altit, merveille de l'histoire locale. En soirée, si la météo est favorable, nous montons à Duikar, le plus haut point de la vallée, pour admirer le coucher de soleil et profiter des lieux. D’ici, nous avons une vue majestueuse sur les montagnes, ainsi que sur la vallée de la Hunza.

Nous poursuivons le long de la Karakoram Highway pour remonter la haute vallée de la Hunza, dominée par les hautes montagnes et les glaciers, avec de belles vues sur l'Ultar et Lady Finger. Nous nous arrêtons au lac Attabad, aux couleurs bleues turquoises, "né"  en 2010 à la suite d'un éboulement, et passons dans le tunnel qui permet de rejoindre Passu et la région du Gojal. À l'approche de Passu, les virages révèlent l'aspect effilé du massif rocheux, comme des aiguilles, surnommées les « cathédrales » ou « cones » de Pass. Nous faisons une petite excursion au très impressionnant pont de Husseini dont la longueur et la disposition des planchettes promettent de grandes sensations à ceux qui veulent les enjamber ! 
De Passu, nous quittons alors la route principale de la KKH pour rentrer dans les gorges de la rivière Shimshal que l’on va suivre pendant 3 heures sur une piste spectaculaire construite par les Shimshali, et uniquement accessible en jeep depuis 2003. Enfin, le paysage s’ouvre, les premières cultures et arbres fruitiers apparaissent, ainsi que le sommet du White Horn, et l’on finit par arriver au village à 3050 mètres d’altitude.

Nous profitons de cette journée pour que notre équipe s’organise et, de notre côté, pour visiter le village et nous acclimater avant le départ du trek le lendemain. 

Aujourd’hui, nous partons vers l’est pour débuter en douceur, la montée vers le col de Shimshal. Nous passons par les maisons d'alpages de Band-e-Sar au dessus de la rivière Shimshal que nous traversons par la suite. Puis, une longue mais progressive montée nous attend, pour regagner le nouveau refuge de Ghar-e-Sar (3500 m). Après 350 mètres d'ascension et en s'octroyant des vues sur le glacier de Yazghil et les sommets environnants, Disthegil Sar notamment. Nous restons ici pour passer la nuit, plus propice à l'acclimatation et une gestion de la fatigue avant les autres belles journées. 

Au matin, deux grosses heures sont nécessaires pour arriver au campement de Past Furzeen, au fond d'une vallée, où la descente, plus impressionnante que difficile, nous plonge au plus près des falaises rocheuses. Nous poursuivons jusqu’à Wuch Furzeen par un sentier vallonné spectaculaire, puis nous entamons une courte descente pour franchir un pont suspendu (ce dernier, refait récemment, était autrefois un vrai challenge). Celui-ci permet de rejoindre l'autre rive et de longer la rivière le long d’un canyon vallonné qui nous mène en moins de deux heures à Pirien, un ancien campement où un croisement s'opère, à 3590 mètres. Nous ne prenons pas à gauche la route des yacks, aujourd'hui délaissée, et continuons en face, dans une pente qui permet d'accéder à deux « portes », au milieu de superbes parois érodées. Une fois arrivés en haut de la longue et superbe montée, nous arrivons au campement de Pirien-e-Sar, un magnifique plateau où nous allons rester dormir.

Bonne nouvelle ce matin, à partir de notre campement la marche devient plus facile. Nous continuons ainsi sur le plateau vers Arbab Pirien à 3900 mètres, dont la caractéristique est la couleur rouge des parois environnantes. On reste au-dessus de la rivière, croisant de nombreuses vallées parallèles pour enfin entrer dans la vallée de Shujerab, qui signifie « la vallée noire ». C'est ici que se trouvent la majorité des maisons d'alpage, c'est un joli pâturage cachant de nombreux abris de bergers, de part et d’autre de la rivière, au milieu d’un paisible paysage de montagne où nous camperons, à 4350 mètres. La majorité des femmes et familles se trouvent ici et c'est l'occasion de partager quelques moments ensemble. 

Aujourd’hui, nous poursuivons vers le col de Shimshal et continuons alors notre progression dans un paysage verdoyant, avant d’atteindre deux lacs d’altitude et d’entrevoir le Shimshal Pass, situé à 4735 mètres. Une fois le lac et le petit col dépassés, nous arrivons jusqu’à l’immense alpage de Shuwerth où les hommes sont constamment occupés à conduire les troupeaux. Si les conditions ont évolué et le nombre de bergers et bergères a diminué ces dernières années, Eric Shipton, immense explorateur et alpiniste des années 1930, est passé dans ces vallées et a laissé des écrits enthousiastes sur son arrivée à Shuwerth. Selon les conditions, nous pouvons rester dormir sur place et passer le reste de la journée avec les bergers (sinon retour à Shujerab pour la nuit).

En pleine transhumance, la journée est consacrée au repos et à la rencontre avec les bergers et bergères de Shuwerth ou Shujerab, mais en soirée, tout le monde sera de retour à Shujerab pour passer la nuit en plus basse altitude.
Cette journée est également une journée de sécurité au cas où des aléas surviendraient (vols annulés, incident sur place etc.) pour être rentré à temps à Islamabad. 

Dans la matinée, nous reprenons le chemin du retour tranquillement sur nos pas jusqu'à Arbab Pirien d’où se fait la séparation pour notre retour par les trois cols. Une petite journée bienfaisante, avant d’entamer un retour via une traversée plus éprouvante, et toujours spectaculaire. 

Nous poursuivons la randonnée dans cette ambiance lunaire, sur un sentier agréable pour rejoindre Maidur, un campement à 4350 mètres qui permet soit d’aller plein nord au col de Maidur, soit vers notre objectif vers l’ouest. Une journée pas trop longue pour se préparer à la longue et raide montée vers le plus haut col de ce voyage, Shpodin, à 5340 mètres d’altitude !

Nous continuons l’itinéraire sans réelles difficultés et, après 2 heures de marche, nous commençons l’ascension du col de Shpodin (5340 m) qui devient alors plus raide sur les 500 derniers mètres de dénivelé. Nous prenons le temps de voir les sommets environnants à plus de 7000 mètres, dont le Disteghil Sar, plus haut sommet de la région à 7885 mètres. La vue est superbe sur les sommets du massif de Hispar et nous aurons aussi, peut-être, la chance d’observer de rares bharals et fameux blue sheep !
Nous entamons alors la descente, cette dernière est un peu technique, mais sans danger sur sa première partie, elle s’adoucit dans sa seconde moitié pour arriver au campement de Shopdin, également accessible en deux jours de Shimshal et par l’alpage d’altitude de Zargardben, plus au sud.

Nous prenons tranquillement la direction du nord le long de la rivière Zardgarben, sur deux heures de marche, pour arriver à Jafervask, un campement verdoyant entouré de falaises impressionnantes sous le col de Boisam (4930 m) que nous franchissons sans réelles difficultés malgré ses pentes ardues. Un joli petit lac agrémente la vue du col, temps de pause, puis nous engageons la descente sur la moraine et en longeant la rivière à travers divers pâturages enchanteurs jusqu’au campement de Mindikushlagh, à la confluence de la rivière Boisam et Ghujerab à environ 4100 mètres.

Cette fois, le trek se fait plus facile. Sur un terrain vallonné et bucolique, nous traversons les alpages d’Hapdija et Avduji avec leurs cabanes de bergers, pour arriver jusque Wariben à 3600 mètres. Ce lieu est le principal campement de la vallée de Ghujerab et sert de jonction entre la vallée et sa rivière qui partent vers l’ouest, et la rivière Chapchingol vers le nord, avec son col éponyme à 5150 mètres. C’est aussi à partir d’ici que nous pourrions avoir la chance de voir de nombreux animaux sauvages, en gardant toujours à l’esprit de respecter leurs espaces et présences…
Selon les conditions sur place, nous prenons soit au nord vers Targeen et le camp de base du col Chapchingol à 4100 mètres d’altitude, soit par l’accès à l’ouest le long de la longue vallée de Ghujerab en direction de la KKH. Elle est ponctuée de nombreuses traversées de rivières, mais nous pourrions ainsi rencontrer des bergers qui séjournent avec leurs troupeaux lors de la saison estivale (campement à Dhi ce soir là si besoin).

Nous débutons la journée assez tôt, car elle devrait être longue et intense pour accéder au col à 5100 mètres, le terrain parsemé d’éboulis pouvant être glissant, et la roche friable, ne permettant qu’une montée lente et progressive vers le col régulièrement enneigé. Un large cairn marque le plus haut point que nous atteignons après quelques heures de montée. Pour engager la descente, nous prenons soit dans la pente enneigée, soit le long de la moraine et du rocher à gauche du glacier, avec l’aide d’une corde posée par notre équipe expérimentée, pour sécuriser le passage. Ensuite, nous n’avons plus qu’à suivre le sentier le long de la rivière pour rejoindre l’accueillante vallée de Kushkil où nous campons. Si nous prenions vers l’ouest, nous camperions à Furzeen dans la vallée de Ghujerab.

Du campement, il ne reste que 2 heures tranquilles pour accéder à la Karakoram Highway et notre véhicule, avant de retrouver le confort de notre auberge à Passu. Visite de Passu et ses environs possible à cette occasion.
Si nous sommes dans la vallée de Ghujerab, nous arriverons sur la KKH après quelques passages de rivières et le long d’une vallée plus étroite et pleine de charme, après 7 heures de marche. Nous sommes alors à 1 heure 30 de route de Passu.

Nous prenons la célèbre Karakoram Highway et faisons une petite halte au très impressionnant pont de Husseini dont la longueur et la disposition des planchettes promettent de grandes sensations à ceux qui veulent les enjamber !
Nous poursuivons la route à travers les décors fascinants de la vallée de la Hunza pour arriver à Chilas, et nous reposer dans un très bel et accueillant hôtel, au bord de l’Indus.

C'est une longue journée de route qui nous attend, ponctuée de plusieurs arrêts sur la KKH et le long de l'Indus pour arriver à Islamabad. En été, nous empruntons la vallée de « Naran – Kaghan » par-delà le col de Babu Sar (4145 m), qui permet de réduire le trajet retour.

À Islamabad, nous visitons la ville, notamment la mosquée Shah Faisal, le Daman-e-Koh ou le musée Lok Virsa (Heritage Museum) qui propose une collection très complète et magnifique de l'artisanat du pays et de l'Asie centrale.
Il sera également possible d'aller au Raja Bazaar ou au « truck art » où sont préparés les camions colorés qui transitent du nord au sud Pakistan. 
Cette journée est également une journée de sécurité au cas où nous devrions prendre un jour supplémentaire sur le trek.

Selon l’horaire de l’avion, transfert à l’aéroport et envol pour Paris. Arrivée le jour même à Paris.