Grande boucle à travers le Cambodge

Départ de Paris vers Phnom Penh via un autre aéroport de la région car il n'y a pas de vol direct. C'est le plus souvent via Bangkok, Saigon, Hanoi, Séoul, Kuala Lumpur, Singapour ou Hong-Kong.
Départs possibles de Bruxelles, Genève, Lyon, Nice, Marseille ou d'autres aéroports européens, parfois moyennant supplément.

Arrivée à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Comme les horaires d'arrivée peuvent être fluctuants, nous ne prévoyons pas de programme de visite précis ce jour là. C'est une journée d'arrivée avec du temps libre pour se reposer du décalage horaire et faire des premières découvertes.

Nous commençons notre périple au confluent des quatre bras du Mékong, où Phnom Penh nous livre, émergeant de ce fond commun à toute société urbanisée, quelques traces de son histoire ancienne, de la cité royale du XVe siècle à la capitale du XIXe siècle. On apprécie dans l’après-midi une première traversée du quartier historique, redessiné sous le protectorat français jusqu’aux jardins soignés du Palais Royal, où se dresse la Pagode d’Argent pavée de milliers de carreaux du précieux métal (visite éventuellement effectuée le lendemain, selon les horaires du vol d’arrivée). Déjeuner et dîner libres.

La découverte du Palais Royal, de la salle du trône, des effets royaux et de la Pagode d’Argent peuplée de Bouddhas d’or et de diamants renvoie aux richesses d’antan, exposées au Musée National. Son architecture impressionnante abrite la plus belle collection d’art khmer au monde. Elle introduit déjà la visite du site d’Angkor et de ses merveilles… 

Autour du cœur historique de la cité, la population vit du commerce familial en sortant doucement des traumatismes récents. Explorer le dit « quartier S21 », ancienne école transformée en centre de torture à la fin des années 1970, est indispensable pour comprendre l’ampleur de l’œuvre d’annihilation du régime khmer rouge. 

Au-delà, un centre de formation professionnelle ou une école de danses traditionnelles sont les composantes modernes d’une culture en espérance. On y trouve avec bonheur l’expression d’un Cambodge meilleur et le sourire de ses enfants. Nuit en hôtel. Déjeuner et dîner libres.

Hors des faubourgs de Phnom Penh, dans ses immenses rizières piquées de palmiers à sucre, le Cambodge révèle sa profonde ruralité. Petits villages, maisons sur piliers et pagodes se succèdent jusqu’à Kompong Cham, où le temple de Vat Nokor offre une pause méritoire… 
Au-delà, la route du Mondolkiri est longée de bois d’aréquiers qui emprisonnent les maisons khmères de leurs fûts élancés. Ces terres rouges sont également propices aux plantations d’hévéas comme en témoigne l’immense plantation de Chup. La visite de son usine de traitement du latex donne une image vivante de l’activité qui régnait alors sous le protectorat français. 
Arrivée en fin de journée sur le plateau du Mondolkiri. Ici, les montagnards, descendants des tribus proto-indochinoises, ont figé leur développement et gardé leurs coutumes ancestrales. C’est ainsi avec beaucoup d’humilité et de respect qu’il convient d’approcher ces minorités dont on ne sait jamais assez comment ne pas troubler le quotidien.

Collines pelées piquées de hameaux et vallées boisées baignant dans la brume composent un étrange et fascinant décor au petit matin, alors que nous partons vers le village de Domrei Choane pour une première rencontre avec les Phnong, mi paysans, mi-chasseurs. Ici, seuls les anciens, gardiens des traditions, arborent les ornements d’oreille que l’on portait au Cambodge ancien, comme en témoignent les bas-reliefs des temples d’Angkor.
Un trek d’environ 5h nous emmène de collines en vallons, à travers terres essartées, forêt claire et champs cultivés, dans l’environnement précieux des Phnong, peuplé de plantes que notre guide connaît bien, encore essentielles aujourd’hui pour leur usage alimentaire ou médicinal. A mi-parcours, on apprécie une pause au pied de la cascade de Kbal Preah avant de repartir plus loin dans la forêt ; nous n’en ressortirons qu’en fin de journée… Nuit en maison locale.

Après cette nuit au cœur du Mondolkiri, nous repartons le long de la rivière O’té pour un nouveau trek de 5h. Viennent parfois se rafraîchir au gué les éléphants autrefois sollicités pour le transport du bois sur les pentes escarpées qui traversent les champs des villageois de part et d’autre du vallon. Heureux sont ceux qui peuvent observer le bain du pachyderme et le ballet de son cornac ! 
Au pied d’une colline, une maison des champs, occupée plusieurs mois dans l’année, illustre parfaitement le mode de vie semi-sédentaire des Phnong dont on trouve un village au sommet, à l’extrémité d’un chemin escarpé. L’habitat traditionnel y côtoie des maisons plus modernes inspirées de l’habitat khmer de la plaine, réputé plus moderne. La rencontre des villageois révèle les traits culturels propres à ces minorités et nous rapproche des micro-sociétés qui se sont fixées dans la péninsule au moins deux millénaires avant notre ère.

Nous quittons aujourd'hui Sen Mororom, au Mondolkiri, pour rejoindre la région de Kampi et l'île de Koh Trong dans la vallée du Mékong.
De retour dans la vallée du Mékong en fin de matinée, nous nous lançons sur une embarcation légère à la recherche des colonies de dauphins d'eau douce, dits de l’Irrawaddy, riches d’une cinquantaine d’individus, qui trouvent dans cette partie du fleuve les conditions d’un séjour idéal. 
En aval, se dresse l’habitat typique de la région de Kratié, des maisons traditionnelles en bois perchées sur de grands pilotis qui mettent les riverains à l’abri des crues du Mékong. Nous traversons la "Mère des Eaux", dont le lit chaotique offre un brin d’aventure à la saison sèche, pour gagner Koh Trong, l’île de Trong. Cette île verte et préservée se partage entre rizières, vergers et cultures maraîchères que les insulaires sont fiers de présenter. Faire ainsi le tour de l’île à pied ou à vélo permet d’apprécier l’accueil de ces populations fluviales auxquelles le passant apporte un peu de pain quotidien.

Nous flirtons toute la journée avec le Mékong, que nous suivons dans sa course vers la mer sur les pistes méconnues et les chemins qui tutoient sa rive occidentale. Le deux roues (facultatif mais recommandé) est le meilleur moyen d’accéder au quotidien des riverains. Il permet de suivre les sentiers qui desservent les hameaux les plus isolés ; il offre ainsi des rencontres inédites, autant aux autochtones qu’à nous-mêmes... 
Cette immersion dans le Cambodge profond cesse avec le retour du goudron qui tapisse notre route jusqu’au monastère de Han Chey. Ce lieu saint naturel, occupé depuis le VIe siècle, possède une grande force spirituelle, il est entretenu par les puissants de ce monde. Pagodes, temples, salles des vénérables et statues en tout genre côtoient de vieilles tours millénaires qui dominent le Mékong. La vue sur le grand fleuve est époustouflante.

La plaine centrale du Cambodge nous accueille ce matin, avec son camaïeu de rizières et ses grands palmiers dont la canopée marque l’horizon de sa forme singulière. La route est agréable jusqu’à Sambor Prei Kuk. (VIIe-IXe siècles), capitale du royaume avant Angkor. Dans cet immense complexe inspiré des traités architecturaux et cosmographiques indiens, subsistent douves, remparts de terre et demeures du panthéon brahmanique dont huit tours remarquables sculptées de palais aériens. Le site, aujourd’hui dispersé dans une forêt claire, offre une jolie balade dans le Cambodge indianisé. 
Nous poursuivons notre périple sur la rive est du lac Tonlé Sap, que nous découvrons au village extraordinaire de Kompong Phluk, situé entre terres cultivées et forêt inondée, le lieu idéal pour passer une soirée hors du temps, dans un autre monde…

Kompong Phluk génère des sentiments indicibles. Entre juillet et décembre nous parcourons à la rame le village et la forêt alentour, alors qu’entre janvier et juin on s’y promène à pied. Nos petites barques effilées glissent six mois de l’année entre des maisons sur pilotis perchées à près de 8m de hauteur et des arbres semi-aquatiques, sur un miroir d’eau faussement agité par les jeux d’ombre et de lumière que procure la canopée. 
Nous quittons cet incroyable décor et ces milieux insoupçonnés pour découvrir, à quelques encablures, le site d’Angkor Vat (milieu XIIe siècle). Symbole d’une civilisation à son apogée, ce chef-d’œuvre est orné d’épopées, de dieux qui bataillent, du roi fondateur à la tête de ses armées, enfin des fameuses Apsaras aux coiffes débridées et au torse dénudé qui attirent inévitablement le regard de l‘esthète… C’est l’art khmer dans toute sa beauté.

Nous repartons ce matin pour environ 3h de marche, à la découverte des fleurons d’Angkor comme l’ont fait les découvreurs du siècle dernier, accompagnés par les stridulations des cigales qui envahissent la forêt tropicale, dont fromagers et figuiers étrangleurs se disputent le temple de Ta Prohm. 
Une belle balade à pied dans la forêt d’Angkor nous mène ensuite au temple de Ta Nei, merveilleusement isolé, à la porte Est du temple de Preah Khan, cantonnée d’oiseaux fabuleux gigantesques, puis aux étonnantes tours à visages d'Angkor Thom. Nous entrons ainsi dans la « Grande Cité » par une porte immense, pour y découvrir la Place Royale où tours, salles, temples et terrasses composent le plus grand quartier monumental du site d’Angkor. 
En apothéose, le temple-montagne de Bayon, présente des bas-reliefs étonnants et sur fond de flore et de faune la vie quotidienne de la population enrôlée dans les armées royales à la fin du XIIe siècle…

Alléchés par la beauté et la diversité de ce patrimoine architectural et de son environnement végétal, nous explorons le nord du pays et les fondations provinciales des rois khmers. Banteay Srei est un pur joyau, ses murs de grès rose sont finement taillés et son sanctuaire central, entièrement sculpté, est tout simplement exceptionnel.
De l’autre côté de la montagne sacrée d’Angkor, le temple de Beng Mealea, labyrinthe de galeries, de cours et de tours effondrées, est peuplé de grands arbres. Des passerelles en bois sur piliers proposent un parcours ludique dans ce merveilleux monument dont les édifices largement ouverts et les toitures tombées à terre révèlent les techniques employées par les bâtisseurs… 
Sur la Voie Royale qui ouvrait à Angkor les marches nord de son empire, le rêve se poursuit ; Koh Ker, capitale éphémère et ses 80 monuments sommeillent dans la forêt tropicale…

Aujourd’hui, nous atteignons des sommets, dans tous les sens du terme… À Koh Ker, l’hébergement est rude, mais on est seuls sur le site une grande partie de la matinée. Cette ancienne capitale recèle de nombreux temples et la plus grande pyramide du pays khmer, point de vue remarquable sur le site. Les tours du Prasat Pram emprisonnées par les ficus, la pyramide du Prasat Thom où demeurait la divinité suprême et les templions qui ont gardé les structures nécessaires aux rites jalonnent un parcours passionnant qui fait revivre les dieux, le roi et la cour. 

Le temps de gagner l’extrême nord et nous grimpons à nouveau jusqu’au faîte de la chaîne des Dangrek, où siège entre Cambodge et Thaïlande le temple de Preah Vihear, nouveau site du patrimoine mondial. Le monument et la vue sur les deux pays frontaliers sont l’un et l’autre remarquables.

Quelques heures de route suffisent pour gagner l’ouest du pays et le dernier grand temple provincial, Banteay Chhmar, vaste centre cultuel fondé à la fin du XIIe siècle, situé autrefois au cœur d’une grande cité provinciale, aujourd’hui dans un charmant petit village. Promenade dans la citadelle abandonnée où demeure, dans l’immense chaos de ses structures effondrées, ses dernières tours à visages. Un sentier jalonné de grands arbres traverse l’espace sacré jusqu’aux sculptures qui ont fait sa renommée, des bouddhas irradiants qui ravissent les amateurs d’art khmer… 
Les Soieries du Mékong à proximité dévoilent un autre savoir-faire. La visite de la fabrique et la rencontre des tisserandes révèlent les opérations complexes qui président au tissage de la soie jusqu’à la réalisation du krama, le foulard traditionnel des cambodgiens. 
Arrivée à Battambang en fin de journée.

La région de Battambang possède les terres les plus fertiles du Cambodge. Se promener dans la campagne, à pied, à vélo ou en tuk-tuk, est un enchantement. Ses rizières sont peuplées de paysans occupés par les travaux des champs ou par la gestion des petits commerces locaux qui naissent sur les pistes spontanément : du forgeron au fabricant de gâteaux et du fameux kralanh, riz gluant à la noix de coco grillé dans du bambou… 

Après avoir déjeuné dans une maison villageoise, nous poursuivons cette leçon de choses le long du canal Don Teo pour découvrir le marché de Prahok (sauce de poisson fermenté), le commerce de galettes de riz, la distillation de l’alcool, la fabrication des nattes, enfin nous arrêter encore pour déguster les fruits variés de ses nombreux vergers. 
Si le temps le permet, nous allons jusqu’au Phnom Sampoeu, creusé de grottes et peuplé de milliers de chauve-souris dont l’envol à la tombée de la nuit finit d’obscurcir le ciel.

Le point d’orgue de cette journée est Kompong Chhnang, la découverte des paysages fabuleux de la région et l’animation de cette petite ville fluviale qui s’est développée grâce au commerce de ses poteries. C’est justement ici, dans le plus ancien centre artisanal du pays, que l’on fabrique, parfois encore au battoir, le fameux pot à riz et autres ustensiles traditionnels présents dans tous les foyers du Cambodge. 

Après avoir observé les potiers au travail, nous traversons le port et son marché pour flâner dans la partie lacustre du bourg, voire embarquer si le temps le permet pour s’approcher au plus près de ses maisons sur pilotis ou de ses maisons flottantes, y saisir l’atmosphère marine, la vie des pêcheurs et quelques scènes domestiques, enfin échanger quelques mots avec les habitants de cet endroit charmant.

Route de Kompong Chhnang vers Oudong et Phnom Penh. Si notre séjour s’achève à Phnom Penh, il n’oublie pas pour autant le site remarquable d’Oudong, capitale au XVIIIe siècle, dont il reste un grand centre funéraire. Les dites collines d’Oudong offrent une jolie balade à pied ; elles portent le « Vihara du Bouddha de 18 coudées » qui abrite un bouddha gigantesque, source de légendes, ainsi que les stupas des anciens rois du Cambodge dont la visite révèle cette période méconnue de l’histoire du pays khmer. Les nombreuses gargotes situées au pied du site permettent de se restaurer à ciel ouvert et offrent toujours le spectacle émouvant du petit commerce familial et de la préparation de mets parfois singuliers… Une dernière image du Cambodge rural, un souvenir attachant tandis que ce Cambodge de traditions s’évanouit dans les antres de la civilisation.
Puis transfert vers l'aéroport de Phnom Penh pour les vols retour vers l'Europe.