Le trek des salars et altiplanos secrets

Envol de Paris pour Arica en passant par Lima ou Santiago. Arrivée à Arica au bord du Pacifique. Installation à l’hôtel.

Visite du centre historique de Arica avec les trois bâtiments de Gustave Eiffel : l´église de San Marcos, la maison du Gouverneur et l´ancienne douane, aujourd´hui maison de la culture de la ville. Nous continuons vers la vallée d´Azapa et faisons connaissance avec l´histoire archéologique de la région. En chemin nous observons les géoglyphes qui témoignent d’une route caravanière de llama en des temps très anciens. La vallée d’Azapa est étonnement fertile : olives, tomates, mangues et papayes poussent presque toute l’année. Nous visitons le musée d´Azapa où nous pouvons voir les momies les plus anciennes du monde, qui appartiennent à la "Culture Chinchorro". Nous poursuivons notre route pour gagner la vallée de Lluta, le poumon maraîcher de la province. Désormais nous empruntons la route internationale conduisant en Bolivie et prenons la direction de la cordillère. Depuis un belvédère en bord de route il ne reste plus qu’à se laisser descendre vers Copaquilla notre premier campement.

Nous remontons vers le col de Laco-Cosapilla à 3 260 mètres d´altitude. Un paysage semi-désertique nous attend. Peu à peu nous commençons à voir différentes espèces de cactus dont le cactus sauteur, le cactus poilu et tant d’autres surprises ! Depuis ce col nous descendons vers la vallée de Laco-Cosapilla à 3000 mètres. Après quelques passages de gués, une montée conduit à la forteresse de Caillama. Cette forteresse témoigne d’une culture intermédiaire entre celle de Tiwanacu et les Incas dans cette région. Il ne reste plus qu’à descendre vers notre campement.

Petit à petit la végétation change ; plus de vert, plus d’oiseaux. Le chemin nous amène au village de Pachama (3 430 m). Au passage nous admirons la très belle église de Pachama et ses fresques murales du  XVIIIe si ses portes sont ouvertes car le village de Pachama peut ressembler à un village fantôme au passé fastueux. Une longue montée nous conduit à la croix de Pachama. Nous alternons entre un vieux chemin Inca et le chemin historique de la route de l’argent. Parfois il est possible d’apercevoir des buses tricolores, une espèce endémique d’Amérique latine. Le chemin serpente entre plantes ligneuses et plantes cactées et voici la Apacheta de Belen puis la croix de Tablatablane annonciatrice de la proximité de l’étape. Très belle église de style baroque andin. Nous nous installons dans une auberge avec électricité et douche chaude. Nous sommes reçus par une ou plusieurs familles en fonction de la taille du groupe.

Nous commençons par traverser des cultures d’origan. De nombreuses terrasses témoignent du travail des anciens et nous remarquons le système qui amène l’eau cheminant par la montagne depuis le réservoir de Misaña à 3600 m. Des mines d’or et d’argent furent d’exploitées jadis dans la région. Nous passons ensuite par un bois de Queñua, arbre endémique des Andes adapté aux rigueurs climatiques de l’altiplano. Le camp offre une vue panoramique superbe et permettra de vivre un coucher de soleil somptueux.

Longue journée de marche qui nous voit d’abord franchir la cordillère occidentale pour aborder vraiment l’altiplano. Compte tenu de l’altitude nous cheminons lentement jusqu’au col du Cerro Belen à 4670 m puis nous traversons une dépression qui préfigure l’altiplano et conduit au col de Challapacheta à 4530 m. Nous laissons définitivement la végétation pour les solitudes arides de l’altiplano et entrons dans la réserve de la biosphère du parc Lauca. Nous utilisons un cheminement parallèle à cette fameuse ancestrale route de l’argent. L’arrivée au col est saisissante et la vue porte au loin sur le désert et la précordillère à l’ouest et sur l’immensité de l’altiplano à l’est avec en toile de fond les volcans et les glaciers. Nous redescendons vers le camp d’où une vue somptueuse sur les volcans du Guallatiri (6 100 m), du Sajama en Bolivie et du Parinacota (6 300 m). Nous observons nos premières vigognes.

Après une nuit de repos nous traversons l’impressionnante Pampa Belen qui tranquillement nous amène sur l’altiplano avec ses tourbières, sa faune et sa flore si particulières. Nous traversons directement jusqu’aux tourbières de Chuba en pleine réserve « Las Vicuñas ». A Chuba nous déjeunons chez un berger. Nous prenons la mesure de l’altiplano que nous commençons à traverser en marchant curieusement sur du plat. Les troupeaux de lamas et d’alpagas sont légions qui paissent tranquillement dans les tourbières. Mais c’est aussi le royaume de la vigogne, animal gracile aux courbes fines et à la course éblouissante. Nous dormons dans la bergerie de Lauca chez des éleveurs de llama et d’alpagas. Repas andin typique après avoir observé les troupeaux revenir au corral en fin de journée.

Un petit transfert nous conduit au salar de Surire. Le salar constitue un écosystème hydrique insolite. Bordée de sommets et de volcans la cuvette reçoit les eaux de ruissellement qui s’évaporent à mesure par l’effet de la sécheresse de l’air et de l’intensité du rayonnement solaire. C’est le royaume des flamants roses (3 espèces distinctes) et des vigognes. En chemin nous effectuons une petite balade nature pour observer flamants et vigognes évoluer sur le Salar. Arrivés sur les lieux nous ne pouvons-nous empêcher de communier avec la nature. Près du camp nous profitons des Termes de Polloquere avec un bain d’eau chaude en plein air sous le regard des vigognes. Campement dans un petit bois de queñuas pour deux nuits.

Le lever du soleil est un instant magique sur l’altiplano, relevé encore par le fait de l’activité géothermique du lieu. Lever dès potron minet fortement conseillé. Départ en direction du Chihuana, en chemin nous admirons les petits bois de queñua et aussi les incroyables llareta qui semblent se prélasser avec leur dos vert dur comme de la pierre. Puis ce ne sont plus que des cailloux. En atteignant le sommet on a la sensation d’être comme sur la lune et on a soudain conscience de l’immensité de l’altiplano. Vue stupéfiante sur le Salar de Surire mais aussi jusqu’au Salar de Coipasa en Bolivie. Les couleurs ajoutent à l’ambiance et une offrande ou au moins une prière à la Pachamama s’impose. Le descente, rapide, se fait par un pierrier. De retour au camp, nous pourrons profiter à nouveau des thermes. Ascension facultative, les contemplatifs se régalent tout autant.

Nous commençons la journée par un transfert d’un peu plus de cent kilomètres qui nous voit passer à des endroits splendides. Nous passons par la frontière avec la Bolivie sur la route internationale, le seul accès à la mer pour les boliviens. En passant par Guallatire nous longeons le volcan éponyme. La piste monte jusqu’ à 4 800 m et la vue est panoramique : le lac Chungara avec les volcans Pomerape et Parinacota, le Sajama plus au fond, au sud toujours sur la frontière voici l’Acotango et le Guallatire. Les couleurs sont uniques et le mariage est consommé avec l’histoire et la mythologie Aymara. Arrivés à Chungara la marche reprend ses droits et nous conduit au pied du Parinacota, nous sommes au pied de la face sud-ouest.

Trek au pied du volcan Parinacota (6 342 m) pour admirer les dernières traces des éruptions du volcan, datant de – 7 000 ans. Au pied du volcan majestueux, nous prenons connaissance de la vulcanologie locale en touchant de près la lave formée depuis longtemps par les pyroclastiques du volcan. Détour par la rive nord du lac Chungará. Retour au campement.

∫Passage par quelques coulées de lave du volcan. Par les lagunes de Cotacotani nous gagnons le beau village de Parinacota et sa tourbière en contrebas. Nous pouvons observer, des taguas (foulques), des guallas, des mouettes andines mais le festival va continuer avec les variétés de flamands et encore bien d’autres animaux. Nous arrivons dans le village de Parinacota qui doit son nom, tout comme le sommet au Parinas, les flamands roses.

Nous cheminons avec la présence permanente de l’élégant Parinacota. Nous traversons une des dernières coulées de lave crachée par le Parinacota voici 8 000 ans puis on longe la face sud et enfin sud-ouest avant d’atteindre les grandes tourbières de Caquena. Passage au bord des lagunes secondaires de Cotacotani formé il y a 6 000 ans suite à la dernière éruption. Les grandes tourbières constituent un paradis pour les amateurs de faune. Les animaux sont là dans un lieu merveilleux et bien alimenté en eau.

Aujourd’hui la journée est consacrée au plaisir de la marche facile dans les tourbières remplies d’animaux le long de la rivière Caquena. Une demi-journée à flâner tranquillement pour rêvasser ou faire de la photo et nous reprenons les véhicules qui nous conduisent à Visviri, ville frontalière avec le Pérou et la Bolivie. Déambulation hautement improbable dans l’ambiance de cette cité des ultimes confins. Nuit chez des éleveurs d’alpagas et de lamas.

Aujourd’hui dimanche dès 8 h du matin nous faisons la queue à la frontière pour nous rendre à la feria hebdomadaire « tripartito » qui a lieu en plein no man’s land au point de rencontre des trois frontières entre Chili, Pérou et Bolivie. Transfert vers le village de Cosapilla. De là nous gagnons toujours en montant le plateau de Suriplaza, situé à 4 750 m. Au gré de la marche nous voyons des forêts de queñua (arbre de l´altiplano), des champs de Llareta (mousse roche). Suriplaza est un plateau entouré de montagnes de plus de 5 000 m de couleur rouille.

Depuis le campement il nous faut d’abord monter jusqu’à 5 200 m pour franchir une barrière montagneuse. Le reste de la journée n’est que descente en traversant des gorges et des plaines. Passage par la pampa de Chapuma. Le paysage est superbe, impressionnant. Nous sommes au milieu de nulle part. La journée se termine par une randonnée facile d’adieu au monde de la nature dans la haute vallée du rio Lluta que l’on retrouve pour un ultime bivouac au pied de falaises colorées dans les gorges d’Allane.

Nous remontons jusqu´à 4500 mètres par un immense plateau avec la vue sur le volcan Taapaca. Le trek contourne les falaises du Tapaca. Nous traversons des petites tourbières et des quebradas asséchées, nous rencontrons encore de petits troupeaux de vigognes. Après avoir arpenté un monde passablement minéral nous rencontrons de grands champs d’alfafa. Puis vient le temps de l’ultime descente du trek pour gagner Putre.

Départ tôt le matin pour regagner en quelques heures de route le niveau de la mer et la ville, en passant la quebrada des cactus candélabres, la vallée fertile de Lluta et le désert côtier. Arrivée au port pour une navigation au long des côtes désertiques léchées par le courant de Humboldt, à la rencontre d’une faune marine étonnante. Retour au port pour savourer un repas marin. Après-midi libre.