Du massif du Balé à Harar

Nous quittons la Vallée du Rift pour nous orienter vers l'Est par des paysages qui alternent entre longues plaines cultivées, forêts et montagnes. Les régions traversées sont parmi les plus riches d’Ethiopie grâce à une agriculture extensive dont de nombreuses fermes agricoles témoignent. Tout au long, nous croisons des villageois qui travaillent aux champs ou se rendent d'un lieu à l'autre à pied ou à cheval. Progressivement, la route se fait superbe bordée d’eucalyptus, de « kosos » (dont les fleurs ont des vertus vermifuges) et de genévriers. Nous passons un col à 3 600 mètres d’altitude dans un paysage grandiose de necks basaltiques avant de pénétrer, en fin d'après-midi, dans le Parc National du Balé (2 900 m).

Durant quatre jours, avec un "ranger" et une équipe muletière, nous arpentons un massif sauvage et ample traversé de rivières et comportant plusieurs lacs de toute beauté. C'est la dernière forêt afro-alpine du pays. Y vivent, protégées des chasseurs et des paysans de nombreuses espèces endémiques (loup d´Abyssinie, Nyala des montagnes, Menelik Bushbuck - fines antilopes à la robe sombre, ...). Notre trekking nous conduit jusque sur des hauteurs où la végétation devient très surprenante: aux forêts de genévriers, de cèdres et de cyprès succèdent les hagénias, les lobélies géantes, une multitude de bruyères et de lichens d’espèces différentes et surtout ces immortelles argentées que sont les « helichrysum » et qui recouvrent le sommet des montagnes à tel point qu’on les croirait tapissés de neige.

Dans la matinée, départ pour le nord afin de rejoindre l’extrême sud de la dépression Afar. Dans ces campagnes éthiopiennes peu fréquentées notre route croise parfois les rails du chemin de fer qui relie Addis Abeba à la côte (Djibouti).

Découverte du Parc et de sa faune ainsi que des chutes d’eau d’Awash avant de poursuivre vers le plateau de la ville mythique. De magnifiques paysages se déplient sur la route dans ce pays des Issas. Arrivés à destination, les contreforts des monts Chercher et Arba Gugu, balades dans la ville pour découvrir les maisons anciennes, héritées de l’occupation italienne et l’église Igzebher Bete Kristiyan.sur

Dans la matinée, nouss faisons halte dans la forêt de Dindin qui se situe sur le flanc escarpé du mont Arba Gugu, qui culmine à 3 574 m. et aux grottes d'Achare et Aynage. Harar est considérée comme la quatrième ville la plus sainte de l'islam. Depuis 2006, elle est classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Avant d'être conquise par l'Égypte, elle fut au XVI^e la capitale du royaume des Harari et un important foyer culturel islamique et au XVII^e le centre d'un émirat indépendant. La ville reflète ce riche passé en proposant un concentré de l'architecture de différentes époques : trois mosquées du X^e, des murailles édifiées au XVI^e et des maisons traditionnelles dont certaines sont dues à des immigrés indiens arrivés XIX^e.

La vieille ville comporte de très nombreuses venelles, des commerces antiques et comprend la plus grande concentration de mosquées et d'édifices religieux en Ethiopie. Ici, le voyageur est immédiatement plongé dans un autre temps et l'ombre de Rimbaud qui y vécut une dizaine d'années continue de flotter sur la cité mystique où se croisent, en couleurs chatoyantes Somalis, Oromos, Amharas, ... . En début de soirée, nous pouvons assister au rituel du repas des hyènes.

Faisant halte au marché du khat haut en couleur, nous rejoignons la ville des cheminots où nous visitons les différents marchés mais aussi l'étonnante et belle gare de la voie ferrée construite avec l'appui de la France et datant de l’époque de Ménélik II.

Envol vers la capitale dans la matinée. Nous visitons le Musée ethnographique et nous baladons dans le Mercato, le plus grnd marché d'Afrique. En fin d'après-midi, petite excursion dur les collines d'Entoto. Dans la soirée, transfert à laéroport pour le vol de retour