Festival du Lac Turkana: rencontres avec les peuples du Rift oriental

Envol vers l'Afrique

Après les formalités de sortie, accueil à l'aéroport et route vers le pays Samburu. 

Arrivée à Archer’s Post, le point central entre les trois réserves nationales de Samburu, Buffalo Springs et Shaba, nous gagnons rapidement notre premier lodge, Lion’s Cave, dominant la rivière Ewaso Ngiro.
Après l’installation au lodge composés de chambres et de grandes tentes tout confort sur un terrain dominant superbement la rivière Ewaso Ngiro, nous profitons de la fin d’après-midi pour aller découvrir un village du peuple Samburu. Superbement ornés de bijoux et vêtus de tissus chatoyant, les Samburu sont les proches parents de Maasaïs dont ils partagent la langue, avec leurs belles silhouettes élancées et leur manières simples et dignes.

Notre route se poursuit plein nord, pour rejoindre la lointaine ville principale dans les contrées semi-arides du nord Kenya, Marsabit, posée au pied d’un complexe de stratovolcans couverts d’une forêt luxuriante. Culminant à 1710 mètres, les montagnes de Marsabit se tiennent comme une île providentielle posée en plein désert. Le parc national de Marsabit est célèbre pour ses éléphants, dont certains portent certainement les plus grandes défenses du continent. C’est à partir de là que vit le peuple Borana, sous groupe du grand peuple Oromo d’Ethiopie, vivant principalement d’élevage transhumant.

Nous nous trouvons dans un carrefour culturel impressionnant, point de rencontre des Samburu, Rendille, Gabbra, Sakuye… Le Somalis tiennent souvent les commerces, et les Borana forment la majorité de la population, sur un territoire qui continue vers le nord jusqu’au sud de l’Ethiopie. 

Avec notre guide local, balade en ville dans l’après-midi, et éventuelle visite aux alentours directs de certains point de rassemblement des troupeaux Borana.

Départ pour le mythique Désert de Chalbi. A l’infini s’étend un territoire désolé et aride, avec d’hostiles blocs rocheux basaltiques marquant le décor. C’est le territoire du peuple Gabbra, dont la capitale locale s’appelle North Horr, une petite bourgage perdue au milieu du désert.
Notre guide local nous fait découvrir quelques oasis sauvages comme celle de Kalacha - oasis miraculeuse frangée de rôniers et palmiers dooms. , les nombreux puits de Maikona où se concentrent centaines de dromadaires, ânes et petit bétail. Inlassablement les Gabbra puisent l’eau pour abreuver les troupeaux. Les Gabbra vivent dans les confins nord du Kenya, dans des conditions assez difficiles sur un territoire leur imposant une mobilité quasi permanente à la recherche de pâturages et d’eau.
Temps consacré à la rencontre du peuple Gabbra pe-u habitué aux étrangers.

Installation de notre campement pour 2 nuitées.

Nous reprenons la piste, délicate car traversant plusieurs lits d’oueds sablonneux dans lesquels il est facile de s’enliser. La présence de nos 2 véhicules 4x4 est essentielle, le véhicule de safari et le véhicule d’assistance, permettant de nous sortir d’affaire. Continuant notre liaison plein ouest, nous découvrons enfin le Lac Turkana, qui devant nous se love dans son écrin de roches basaltiques noires et brunes. S’étendant sur 260 km du Nord au Sud, c’est le plus grand lac naturel de désert au monde, et ses teintes parfois tendant sur le vert sombre lui donnent le nom de Mer de Jade. C'est notre toile de fond des jours qui viennent.

 En fin de journée nous arrivons à la petite bourgade de Loiyangalani, qui s’affaire aux préparatifs du « Festival du Lac Turkana ». Installation dans l’oasis de verdure de notre hôtel.

Durant 4 journées, nous prenons part à un évènement exceptionnel, le Festival du Lac Turkana. Après quelques années de perturbations du fait de la pandémie de Covid, les élections en 2022 et le péril de sécheresse, le comté de Marsabit a décidé de remettre en place ce festival unique, où une plus d’une douzaine d’ethnies du Nord Kenya, se rejoignent en paix pour présenter leurs arts, danse et chants mais aussi la beauté de leurs atours, bijoux, arts corporels, coiffes et vestimentaires élaborés.

Nous visitons le Musée du Désert, présentant tous les aspects culturels, biologique et géologiques de la région

Nous profitons des moments « creux » pour aller découvrir non loin de là, dans une large baie en bord de lac, les El Molo, la plus petite ethnie du Kenya, comptant quelques centaines d’âmes. Ce sont les pêcheurs originels du lac et anciens chasseurs de crocodiles et hippopotames. 

Nous quittons avec une pointe de nostalgie le fabuleux Lac Turkana, traversant les minuscules villages de pêcheurs Turkana sur notre chemin. 

Après avoir contourné quelques hautes montagnes couvertes de forêts, nous plongeons de nouveau dans le Rift, plus au sud par rapport au Lac Turkana.
Arrivée en fin d’après-midi dans un petit village perdu au fond du Rift, où nous retrouvons nos amis Turkana. Tour dans le village en fin d’après-midi et visite de la maison de notre hôte.
Les femmes, au statut social particulièrement élevé, se lisant dans leurs superbes bijoux, ont ici le crâne rasé, sauf sur sa partie supérieure, leurs cheveux tressés en nattes retombant gracieusement sur l’avant et le pourtour de la tête. Installation au camping rudimentaire du village.

De bonne heure, nous partons vers un petit village Turkana perdu au fin fond de la Rift Valley.
Après les salutations, nous allons découvrir, en prenant une piste difficile,  le Lac Logipi. A 270m d’altitude, c’est le point le plus bas – et donc le plus chaud – de la Vallée du Rift, dans un impressionnant décor minéral volcanique dominé par la Cathédral Rock . Alimenté pas une seule petite rivière et sans exutoire, il est hyper salé et seuls les flamants roses s’accommodent de la chaleur et de la salinité de l’eau, qui permet le développement d’algues et de zooplancton qui convient à leur régime alimentaire.

Dans l’après-midi, nos amis Turkana nous convient à un « Alakara », la fête de bienvenue  : une vingtaine de jeunes gens s'élancent dans des danses endiablées au son entêtant des sifflets et grelots, parés de leurs habits de fête, plumes d’autruches couronnant le tout. Tout le village vient apprécier le spectacle et c'est un moment particulièrement fort du voyage.
En fin de journée nous remontons sur les contreforts du rift pour retrouver un peu de fraicheur après ces moments de fournaisenous reposer dans de très jolies maisons d’hôte.

Nous quittons les décors de la Vallée du Rift pour retrouver devant nous une nouvelle chaîne de montagnes, les Ndoto, posées dans le désert de Kaisut directement au nord. Ndoto signifie « rêve » en langue Swahili, et ces montagnes ourlées de falaises et d'énormes dômes monolithiques de granit et gneiss méritent entièrement leur nom. Nous arrivons là un camp agréable installé à l’ombre des acacias tortilis.
Les dromadaires et nombreux troupeaux que l’on voit ici sont la preuve de notre entrée en pays Rendille. Peuple de chameliers grands et fiers, de langue couchitique très peu représentée au Kenya (3% de la population), ils nomadisent depuis des siècles avec leurs troupeaux dans le nord du Kenya.

Ces deux journées sont consacrées à différentes visites, des rencontres et des partages.

Nous sommes ici sur une zone où Samburu et Rendille se rencontrent, deux belles ethnies alliées depuis de nombreuses générations. Aux Samburu les montagnes de Ndoto, aux Rendille le désert de Kaisut.
Avec notre guide Rendille, nous tentons d’aller trouver un des villages nomades du peuple Rendille - "tentons" car étant nomades, nous ne sommes jamais certains de les trouver. Nous découvrons dans une balade "les puits chantants", creusés dans le lit de l’oued. De retour au village situé au pied des Ndoto, nous allons visiter la manyatta (petit vilage de cases) de nos amis.

Quittant ces montagnes de rêve, nous regagnons la région où nous avions rencontré nos premiers Samburu. Là se trouvent les réserves nationales de Samburu et Buffalo Springs, séparées par la rivière permanente de Ewaso Ngiro – la rivière brune – qui permet à la faune sauvage d’abonder dans la région.
Après le déjeuner pique-nique, nous pénétrons dans la réserve de Samburu et savourons notre premier safari en chemin vers notre lodge. C’est notre seule étape véritablement animalière au cours du voyage, un élément indispensable pour mieux connaître le Kenya. Là éléphants, girafes, zèbres, gazelles et nombre d’autres antilopes, phacochères et écureuils terrestres, autruches et une faune ailée riche et variée, crocodiles et agames… se partagent le territoire avec quelques lions, léopards et guépards.

Nous profitons des belles lumières du matin pour un nouveau safari dans la réserve de Samburu.
Nous prenons ensuite le chemin de Laikipia, un vaste plateau ondulé et ponctué de blocs granitiques qui s’étend entre le Mont Kenya à l’Est et la Rift Valley loin vers l’Ouest. Grimpant légèrement sur ses contreforts, nous nous installons dans le superbe lodge de la Conservancy Il Ngwesi, géré par la communauté Maasaï .
Nous avons à présent quitté le pays Samburu pour rentrer dans celui de leurs frères Maasaï.
Tous deux parlent la même langue et ont une origine et une histoire commune, jusqu’à un différent où les Maasaï continuèrent leur migration jusqu’au quart centre de la Tanzanie et que les Samburu restèrent sur les terres du Nord Kenya. C’est à Laikipia que se trouvent les clans Maasaï les plus septentrionaux, et pour nous c'est le meilleur moyen d’aller à leur rencontre, sans multiplier les kilomètres jusqu’au sud-ouest du pays.

Nous passons la journée dans la Conservancy Il Ngwesi.

Au contraire des réserves et parcs nationaux gérés par des instances administratives gouvernementales ou régionales, les conservancy sont gérées soit par des privés soit par des communautés locales mettant en commun leurs terres, pour combiner à la fois préservation de l’environnement permettant le maintient des modes de vies traditionnelles en harmonie avec la faune sauvage qui est protégée, profitant dès lors de cela pour un petit développement d’activité touristique.
Même si de petits safaris courts sont possibles, notamment pour observer les rhinocéros particulièrement protégés, nous allons essentiellement à la rencontre de l’importante communauté Maasaï qui vit dans les lieux.
Passage dans des villages et deshuttes, spectacles de chants et danses, balade en brousse pour partager leur connaissance du milieu.

Nous reprenons la route pour rejoindre plus au sud le pied des du Mont Kenya. En même temps que nous reprenons en altitude et retrouvons la fraicheur, et nous quittons les écosystèmes sauvages du Nord Kenya. Ici, c’est le territoire des Kikuyu, peuple de grands agriculteurs, et majoritaire au Kenya. Nous gagnons notre lodge au pied du Mont Kenya, simple et à l’allure un peu désuète, mais idéalement situé dans la forêt, sur un parc fleuri où mille oiseaux gazouillent.

Si notre périple nous a surtout fait côtoyer les ethnies pastorales (Samburu, Borana, Gabbra, Turkana, Rendille, Maasaï) et quelques  tribus de pêcheurs (El Molo et Turkana), il ne faut pas oublier qu’importantes sont les communautés kényanes vivant sur une base agricole ou agro-pastorale, fiers de leur statut et de leurs dons pour faire naitre la vie depuis la terre-mère. Balade sur les terres agricoles alentours, à la rencontre des fermiers Kikuyu, l’ethnie majoritaire du Kenya.

En fin de journée, en balade, nous guettons la faune de la forêt, singes et oiseaux peuplant les arbres.

Nous prenons tranquillement la route de Nairobi pour déjeuner dans un restaurant typique de la ville -histoire de sentir de l’ambiance de la capitale; puis, nous partons pour le quartier agréable de Karen - nom donné en l'honneur de la célèbre baronne danoise Karen Blixen, dont nous découvrons la ferme devenue, de nos jours, musée national.
En fonction du temps disponible avant de prendre le vol retour, d'autres activités sont possibles.