Exploration du fleuve Orange du Drakensberg à l'océan

Nous atterrissons à l’aéroport international de King Shaka à Durban. Nous prenons ensuite la route vers le nord-ouest pour le parc national Royal Natal et arrivons par son entrée ouest, à cheval entre les provinces du Kwazulu-Natal, de l’État libre et bien sûr du Lesotho. Après avoir traversé la ville animée de Phuthaditjhaba (que nous pourrons nous amuser à prononcer), nous passons la nuit au Witsieshoek Mountain Lodge, situé dans un cadre magnifique, à environ 2 500 mètres d’altitude, au pied de la chaîne du Drakensberg.

Après le petit déjeuner, nous rencontrons notre équipe locale et procédons à la constitution des charges, puis direction le bout de la route : le « parking » du Sentinel, pour un départ de la grande traversée. Après avoir effectué quelques formalités administratives et de sécurité avec les gardes de la réserve, c’est le grand départ pour une journée qui nous mènera jusqu’au sommet de l’escarpement à 3 000 mètres d’altitude, en empruntant les fameuses échelles métalliques. Une fois sur le plateau, un petit détour nous conduit aux chutes de la Tugela, les plus hautes d’Afrique, dont les eaux tumultueuses prennent leur source au Mont-aux-Sources (3 282 m) que nous pouvons gravir avant de retrouver le camp près d’Ifidi Pass.

Aujourd’hui, nous quittons tout sentier battu et pénétrons au Lesotho où nous cheminons le long de nombreuses petites rivières qui appellent à la baignade sauvage, à travers des vallées où quelques sentes de moutons pourront éventuellement nous guider. En chemin, peut-être croisons-nous de jeunes bergers basothos, à cheval ou à pied. Nous arrivons au col de Ranqwa et établissons notre camp.

Nous restons près de la crête ce matin, avec une vue magnifique sur les Mnweni Pinnacles, de grandes colonnes minérales à côté desquelles nous semblons insignifiants. Nous contournons ensuite les Hanging Valleys et descendons vers le col de Mnweni. Nous randonnons en direction de la vallée de la rivière Orange, appelée Senqu par les habitants du Lesotho. Le terrain est un mélange de rochers et de touffes d’herbe, parfois parsemées de fleurs. À la source de la rivière Orange, le terrain se fait plus humide. Après avoir descendu un couloir difficile, nous établissons notre campement dans une grotte, Ledger’s cave, ou à proximité, avec une vue magnifique sur la vallée.

Nous traversons la zone humide au-dessus de notre grotte vers Rockeries Pass en direction de Nguza Pass. Là, entre ces deux cols, nous aurons certainement la chance de pouvoir observer la colonie de vautours du Cap qui niche sur les falaises. Nos pas nous entraînent sur des sentes à moutons qui pénètrent dans le Lesotho et nous nous éloignons un peu de l’escarpement en suivant le cours d’une rivière qui se transforme en canyon. Nous trouverons un petit coin pour pique-niquer le long de la rivière, et pourquoi pas, nous baigner s’il fait chaud. En soirée, nous établissons notre camp proche du col de Xeni.

Au septième jour, nous reprenons notre aventure et contournons le pic Éléphant dont la forme rappelle la tête ronde du géant et ses défenses pointues. Nous sommes à présent très proches des falaises abruptes de l’escarpement, dans la zone du fameux Cathedral Peak. La vue est impressionnante et nous rappelle que nous sommes au « royaume du ciel », surnom donné au Lesotho. Nous montons vers le col de Cockade et atteignons Cleft Peak à 3 281 mètres. Puis c’est une descente vers le col d’Organ Pipes à travers un paysage grandiose. Nous traversons une vallée et établissons notre camp dans la zone de The Witch, la sorcière ! Après tout, nous sommes dans un lieu magique…

Nous débutons notre randonnée de la journée par l’observation, çà et là, de huttes de bergers basothos qui se fondent parfaitement dans le paysage. Nous gravissons Champagne Castle qui est le second sommet le plus haut d’Afrique du Sud, culminant à 3 377 mètres et randonnons en direction du col de Leslie près duquel nous établissons notre campement. Loin de tout, peut-être entendrons-nous après dîner les cris nocturnes des chacals à chabraque. Ambiance sauvage sous la voie lactée qui est extrêmement brillante loin de toute pollution lumineuse.

Ce matin, après avoir passé le col de Leslie, nous gravissons le plus haut sommet d’Afrique du Sud, Mafadi (3 450 m) et ses roches rouges. Le terrain est très rocailleux et la journée sera longue mais nous pouvons nous reposer à Bannerman’s Pass, avec une jolie vue sur le plateau et les montagnes environnantes. Nous avons également droit à notre premier ravitaillement !

Après une bonne nuit de sommeil, bien ravitaillés, nous passons de l’autre côté de la crête en laissant Bannerman’s Pass derrière nous. Nous nous dirigeons vers le col de Lengalibalele. Peut-être apercevons-nous une troupe de babouins jouant sur les falaises environnantes. En contrebas, une sente très raide descend dans la plaine sud-africaine mais nous continuons le long de l’escarpement. En chemin, nous croisons la modeste Tombe des carabiniers, érigée en hommage à cinq officiers morts en 1873 lors d’un combat dans le Drakensberg. Nous escaladons plusieurs arêtes et descendons des pentes enherbées abruptes jusqu’à atteindre le col de Giant’s Castle puis notre camp à Redi Peak.

Cette journée est la plus longue du trek mais une surprise nous attend à la fin ! Nous traversons un grand plateau duquel s’élèvent la montagne pyramidale The Tent puis The Hawk, une montagne avec un air de faucon surplombant la plaine sud-africaine. Après avoir passé deux crêtes faites de rochers et de touffes d’herbe, nous suivons la base du pic Ngaqamadola et nous dirigeons vers la rivière Boja que nous suivons avant de partir à l’assaut du point culminant de l’Afrique australe : Thabana Ntlenyana, qui s’élève à 3 482 mètres d’altitude. Du sommet, la vue est très minérale et porte loin. Une fois descendus, nous retrouvons de vrais petits sentiers et la randonnée devient plus plate jusqu’au col de Sani qui semble désert, mais qui abrite notre refuge, notre douche et notre dîner. La journée pourra se conclure par un verre de bière locale « Maluti » au sein du bar le plus haut du monde, en admirant la vue sur le col depuis les terrasses du Sani Mountain Lodge. Second point de ravitaillement.

Au matin, nous nous rendons au poste de contrôle de frontière pour vérification des passeports (car nous quittons le Lesotho pour entrer à nouveau en Afrique du Sud). Après ces vérifications effectuées, nous continuons notre chemin dans un paysage assez plat, avant d’apercevoir les deux sommets jumeaux de l’Hodgson’s Peak. Nous avançons toujours vers le sud, vers la vallée de Pitseng, puis gravissons plusieurs cols avant de pouvoir établir notre campement dans la région de Sandeleni.

Ce matin, nous nous élançons pour escalader la crête de Rhino Peak (vous comprendrez vite, en l’apercevant au loin, d’où lui vient ce surnom). Les successions de montées et de descentes nous conduisent ensuite à la source de la rivière Leqooa que nous traversons après une petite baignade si le cœur nous en dit. Petit à petit, nous perdons en altitude. Nous passons le pic de Walker par l’ouest et nous établissons notre camp pour la nuit.

Nous attaquons notre dernière journée de trek qui nous amène au Thamathu Pass d’où nous dégringolons jusqu’à Bushman’s Nek et le poste de contrôle de la frontière. Nous quittons le Lesotho pour l’Afrique du Sud et retrouvons les véhicules qui nous attendent pour gagner la ferme de Khotso, près d’Underberg, un village rappelant le Canada. Vue magnifique sur la chaîne du Drakensberg et les collines de la ferme.

Nous profitons de la ferme de Khotso pour nous reposer, aller voir les chevaux, randonner, nous baigner et photographier les magnifiques paysages alentours. Khotso propose également des treks à cheval et du canoë en supplément (comptez 30-50 euros pour 2h ou une journée entière de trek à cheval).

Après le petit déjeuner, direction le Lesotho, appelé « royaume du ciel » du fait de ses nombreuses montagnes. Nous passons la frontière à Qacha’s Nek, nommé ainsi en hommage au fils du chef basotho Moorosi qui résista aux assauts des Britanniques avant d’être assassiné. Après les formalités administratives, nous entrons au « royaume du ciel » et continuons notre piste le long de la rivière Orange, appelée Senqu localement, jusqu’à Semonkong Lodge, logé au sein des montagnes. Nous établissons notre camp pour la nuit.

Ce matin, nous nous transformons en « cavaliers du ciel ». Après avoir fait connaissance avec notre guide local et nos montures : les fameux poneys basothos aux sabots sûrs, nous chevauchons jusqu’aux puissantes chutes Maletsunyane. Elles sont parmi les plus hautes d’Afrique et dégringolent du haut d’une falaise dans un cadre somptueux. Nous continuons ensuite en direction du mont Qoang, la plus haute montagne de la région où nous recherchons les fameuses Aloe polyphylla, des plantes succulentes rares dont la croissance se fait en spirale. Nous chevauchons ensuite en direction du camp où nous passons la nuit. Pas d’expérience de l’équitation nécessaire pour cette balade au pas, au trot ou au galop selon les niveaux des uns et des autres. Ces poneys ont la taille d’un petit cheval. Ils sont sûrs et stables.

Ce matin, nous partons de bonne heure en direction de l’Afrique du Sud car une longue journée de transfert nous attend. Nous traversons la frontière à Telle Bridge, en suivant le cours de la Senqu qui devient alors rivière Orange. Nous nous arrêtons déjeuner dans la réserve Naturelle de Gariep Dam, qui contient une immense retenue d’eau créée par la rivière Orange. Après déjeuner, nous continuons notre route pour le parc de Doornkloof, peu connu des voyageurs, où nous pourrons certainement observer élans du Cap, grands koudous et ces petits renards aux grandes oreilles, les otocyons. Nous campons à proximité de la rivière Orange.

Ce matin, petite balade à pied de 5 km dans le parc de Doornkloof pour s’enivrer des grandes étendues du Karoo. Nous prenons ensuite la direction du parc national de Mokala. Dès l’entrée du parc, nous pourrons apercevoir buffles du Cap, girafes, zèbres, phacochères et plusieurs espèces d’antilopes dont les fameuses antilopes rouannes. Avec un peu de chance, nous rencontrerons des rhinocéros. L’après-midi sera l’occasion de se détendre au camp et d’observer la petite faune alentours. Après le dîner, nous partons avec un ranger à la découverte de la faune nocturne du parc, moins connue, lors d’un safari de nuit.

Départ de bonne heure pour la réserve naturelle de Witsand qui nous offre l’occasion de découvrir une faune bien adaptée au milieu désertique : oryx, springboks, suricates, etc. Le long de la route et au sein de la réserve, nous pouvons photographier les nids gigantesques des tisserins sociaux. Ces petits oiseaux sont de réels bâtisseurs de cathédrales qui font plier les poteaux téléphoniques sur lesquels ils établissent leurs ouvrages. Nous nous dégourdissons les jambes dans les dunes de sable le long d’un petit circuit qui nous permet de découvrir la flore du désert. Après un pique-nique pris au sein de la réserve, direction le parc national d’Augrabies et ses magnifiques chutes d’eau formées par les flots de la rivière Orange. Arrivée au parc en fin de journée et montage du camp.

Nous partons de bonne heure pour un trek de trois jours à travers le parc, le long de la rivière Orange. Nous portons nos affaires pour les trois jours dans notre sac à dos qui n’excède pas 8 à 10 kilos. Nous cheminons dans des paysages granitiques d’une grande beauté, offrant de splendides vues sur les gorges de la rivière Orange. Nous découvrons la faune et la flore locale, un oréotrague sur son rocher, les couleurs chatoyantes d’un lézard plat d’Augrabies, des plantes succulentes gorgées d’eau, mécanisme d’adaptation à la sécheresse de la région. Peut-être croisons-nous même les traces d’un léopard ? Le soir, nous dormons dans de petites huttes rustiques, après avoir dîné à la belle étoile. Le dernier jour, nous retournons au camp principal du parc où nous passons la nuit sous tente.

Début de matinée libre pour profiter une dernière fois du paysage offert par les chutes d’Augrabies, photographier les damans des rochers et profiter de la piscine du camp principal. Départ en fin de matinée pour Growcery Eco-Camp, à la frontière namibienne. Nous suivons toujours le cours de la rivière Orange. Arrivée à Growcery Eco-Camp, nous rencontrons l’équipe locale avec laquelle nous pagayerons les jours suivants. Nuit sous tente à Growcery Eco-Camp.

Ce matin, après un bon petit déjeuner, les consignes de sécurité nous sont données par le guide. Nous nous élançons alors pour 3 jours entiers de canoë sur la rivière Orange. Nous pagayons dans des paysages sauvages à travers le parc national de l’Ai-Ais Richtersveld où nous pouvons nous baigner. Tous les soirs, nous montons notre camp sur les berges de la rivière Orange et nous endormons sous un ciel pur, rempli d’étoiles. Le dernier soir, nous sommes de retour à Growcery Eco-Camp où nous campons.

Nous quittons Growcery Eco-Camp et poursuivons notre périple le long du cours de la rivière jusqu’à Alexander Bay, son embouchure, face à l’océan Atlantique. Nous déjeunons en bord de mer puis reprenons la route pour le village côtier de Hondeklipbaai où nous séjournerons dans de charmants petits chalets de galet, autrefois utilisés par les plongeurs à la recherche de diamants. Après tout, nous sommes sur la Diamond Coast… Nous nous dégourdissons les jambes sur les 14 kilomètres de côte sauvage, à la recherche d’ossements de baleine et de colonies d’otaries.

Après une baignade matinale dans les vagues de l’océan Atlantique pour les courageux, nous prenons la route pour les magnifiques montagnes du Cederberg, seul endroit au monde où le rooibos, ou thé rouge sud-africain, est cultivé. Nous nous rendons à notre camp puis découvrons le site de Stadsaal et ses fameuses roches rouges aux formes étranges. Nous y découvrons également des peintures rupestres très bien conservées dessinées par les Khoi-khois, un peuple pastoral ayant vécu dans la région pendant plus de 500 000 ans. Retour au camp et nuit sous le ciel toujours aussi pur du Cederberg.

Nous partons après le petit déjeuner pour une belle randonnée le long d’un petit sentier à la découverte de Disa Pool, une piscine naturelle à la végétation luxuriante et où l’on peut trouver les fameuses orchidées rouges Disa. Toute la randonnée se fait le long d’un cours d’eau contenant des vasques d’eau cristalline où l’on peut se baigner. La vallée est aussi un lieu propice pour apercevoir des oréotragues et des babouins sur les falaises alentours. Retour à Kromrivier dans l’après-midi puis départ pour l’aéroport international du Cap et vol retour pour la France.