Les mondes du sacré

Nous quittons la capitale pour une première étape à environ 40 kms : fondée par les Huéda, peuple majoritaire portant la scarification du python, symbole de la culture Vodoun, Ouidah était un centre important de la traite des esclaves vers le Brésil. La route des esclaves est une longue piste qui relie la ville à la mer et témoigne de cette triste période : sur une des places de la ville où on achetait les esclaves regroupés puis ils devaient marcher plusieurs kilomètres jusqu’à la « Porte du non-retour » où les bateaux attendaient leurs proies.

Après la visite du centre historique avec ses maisons coloniales dans les styles anglais, français et portugais, poursuite par le musée historique, installé dans l’ancien fort portugais. Les collections de photographies y retracent l’histoire de l’esclavage et des cultes vaudous et animistes. Puis nous nous rendons dans la forêt sacrée de Kpassé, grand parc abritant de grands arbres centenaires et des statues de divinités vaudous.

Nous rejoignons un village situé entre la mer et l’embouchure du fleuve du Mono ; blotti dans une nature magnifique, il est le point de départ d’une belle randonnée et d’une balade en pirogue qui permettent de la découvrir. Contrée majeure du vaudou, il n’est pas impossible d’y assister à l’une des cérémonies qui s’y pratiquent régulièrement.

Nous quittons ce lieu enchanteur pour l’ancienne capitale du royaume de Dahomey ; nous faisons halte à Lokossa et au village de Sé où les femmes fabriquent de belles poteries ou visitons les palais royaux des rois Guezo et Glélé de la dynastie Fon – cet ensemble architectural, bâti en terre et diverses essences d’arbres dont le rônier et l’iroko et décoré de magnifiques bas reliefs incrustés et colorés de peintures végétales, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco (1985) ; il abrite un musée historique créé en 1943 qui conserve de belles collections d’objets royaux : armes, trônes, bijoux, étoffes et photographies.

Nous faisons route vers la deuxième ville du pays en traversant le village de Savé entouré des collines appelées « les mamelles ». De nombreux groupes ethniques y cohabitent : les Bariba, Dendi, Fon, Somba … Nous y visitons le Musée ethnographique et de plein air .

En traversant les forêts sacrées de Djougou et les villages traditionnels Tanéka, où l’on échange avec les guérisseurs réputés de l’ethnie, nous rejoignons une superbe région au cœur de la chaîne montagneuse de l’Atakora. De nombreuses grottes et mares à caractère sacré parsèment les parois des montagnes et le paysage. Avec la visite du musée d’Art et des Traditions Populaires, installé dans un bâtiment colonial et renferme des collections d’objets d’art, de photographies des chefs supérieurs, de mobiliers domestiques et parures, nous découvrons aussi les forges traditionnelles de la ville. Excursion aux chutes de Kota qui forment un chapelet de cascades à l'est de la chaîne de l'Atacora.

Dans cette région au un relief accidenté, composé de la chaîne de l’Atacora, de plateaux et de collines dont les vallées se présentent souvent en pente forte, nous allons, après une petite excursion au site aurifère de Parma, à la découvert du Pays Somba et de ses villages typiques à l’architecture atypique appelés "Tata Somba", véritable patrimoine architectural béninois et togolais des ethnies Bétammaribé et Bétiabé. Nous rencontrons les ethnies Peuls, Boukoumbé et Tagaye au cours de nos journées.

Nous descendons vers le Sud et la région de Zoumé en traversant Savalou, belle région boisée d’anacardiers et de magnifiques teckeraies habitée par les populations Mahi, ethnies qui s’opposèrent à l’ancien royaume du Dahomey entre le XVIIe et le XIXe siècle. Des haltes permettent de découvrir le fétiche Dankoli et de visiter le village de Ouessé. Balade sur les collines de Camaté Shakaloké à la rencontre de la population locale.

Après une balade en en pirogue sur le fleuve Ouémé pour observer les hippopotames nous poursuivons vers le village de Betekoukou. D’impressionnantes collines rocheuses entourent la ville formant un amphithéâtre naturel de grande beauté.

près une halte à Bohicon, pôle commercial qui unit le Bénin au Togo et au Burkina Faso, nous continuons vers une Venise africaine située sur le lac Nokoué. Cette grande cité lacustre se visite en pirogue à travers les maisons sur pilotis construites en bambou et coiffées de toit de paille, en compagnie des barques aux voiles multivolores qui la sillonnent, conduites parfois par des gamins enjoués ; un tapis flottant de jacinthes filtrent naturellement l’eau du lac où les habitants vivent majoritairement de la pêche.

Flânerie dans les marchés flottants abondants en fruits, légumes et poissons. Au XVIIIe siècle, les Toffi, les habitants de l’eau, se sont réfugiés dans ce lieu enchanteur pour fuir l’esclavage.

Nous quittons ce site calme et envoûtant pour la capitale administrative du Bénin, chef lieu du département d’Ouémé. Nommée par les Portugais au XVIe siècle, elle conserve le charme d’une ville dont l’ensemble architectural est classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco et elle est le centre des cultes voués au Dieu Orisha.

Promenade dans la "cité rouge" et visite du musée ethnographique installé dans un bâtiment colonial qui abrite des sublimes collections de masques de Guèlèdè, d’armes et instruments de musiques. La grande Mosquée se distingue par son architecture et ses façades multicolores inspirées des églises de Salvador da Bahia au Brésil ; en effet, les descendants d’esclaves revenus sur leurs terres d’origine ont introduit un style afro-brésilien qui se ressent à travers les nouvelles architectures, la gastronomie, et la religion. Avant de rejoindre la capitale, nous visitons le centre Songhaï situé dans le quartier Ouando, grande ferme conçue pour le développement agricole viable.

Balade dans le Marché de Dantokpa pour une dernière plongée dans l’ambiance béninoise : divisé en quartiers de produits (fruits, poissons, légumes, tissus, épices, parfums, …), les dédales de cet immense marché sont animés, colorés et, d’échoppe en échoppe, on est en contact avec des marchands sympathiques (pas de harcèlement !), une population grouillante qui vaque à ses affaires. Puis, en dernière étape, visite du Centre artisanal pour d’éventuelles dernières emplettes.

Transfert à l’aéroport pour le vol de retour.