Sans censure, sur un voyage particulièrement rare ou emblématique, nous vous livrons les paroles de nos clients, prises sur le vif à leur retour de voyage. Elles sont spontanées et livrées telles qu’elles nous ont été transmises. Pour poursuivre nos « Paroles de participants », nous avons demandé à EW, PL et GB, trois participants parmi les sept qui étaient des nôtres lors de ce voyage, de nous parler de leur incroyable aventure à travers l'Inde Himalayenne dans le cadre du Grand Trek Himalayen. Voici leurs témoignages.
Grand Trek Himalayen : du Ladakh oriental au massif de la Nanda Devi
Grande traversée de 87 jours, dont 72 jours de marche, du Ladakh oriental vers le massif de la puissante Nanda devi, en passant par les hauts plateaux du Changthang ladakhi, les lacs Tso Kar et Tso Moriri, les sentiers et monastères du Spiti et du Kinnaur, la vallée de Sangla, les pèlerinages hindouistes de Yamunotri, Gangotri, Badrinath et du Kinner Kailash, la vallée des fleurs, le sanctuaire Sikh du lac Hemkund, et le franchissement de hauts cols tels que le Parang La (5 580 m) qui sépare le Ladakh du Spiti, et le Kalindi Khal (5 947 m) qui sépare les sources du Gange de la région de Badrinath. Le parcours est partagé en 7 étapes, centrées autour des principaux trekkings. Il est possible de ne voyager que sur une seule étape ou la combinaison de plusieurs. Un programme exceptionnel !
Ce qui suit sont les retranscriptions de nos entretiens
Où avez vous entendu parler du Grand Trek Himalayen ?
EW : Par GB, autre participante à ce trek, c’est notre troisième voyage ensemble. Je l’avais d’ailleurs vu dans le catalogue Tamera.
PL : Je m’étais déjà inscrit l’année dernière et malheureusement il a été annulé par manque de participants. Donc lorsque j’ai vu dans le catalogue 2015 qu’il était à nouveau programmé, j’ai retenté le coup et cette fois-ci, c’était la bonne !
GB : J’ai regardé le catalogue TAMERA, je l’étudie et l’approfondie chaque année.
Qu’est ce qui vous a donné envie de partir sur ce Grand Trek ?
EW : C’était un peu par défi car faire deux mois de marche, ce n’est pas évident ! Il y a deux mois de bivouac. Mais j’adore les montagnes himalayennes. Je suis déjà allée au Népal pendant deux mois avec GB justement et ça pouvait être à nouveau une belle aventure. J’ai déjà fait plusieurs treks donc je connais un peu mon niveau. C’était ma seule inquiétude.
PL : Je voulais faire un trek pour ma retraite. Un beau trek de 2 mois et demi / 3 mois. Je privilégiais l’Inde (le Ladakh) parce que j’aime bien les paysages et les peuples himalayens. La durée du trek et le parcours répondaient parfaitement à mes attentes.
GB : Ce n’est pas la première fois que j’avais envie de faire un grand trek. Je dois avoir un faible pour l’Himalaya. J’avais bien aimé le Népal l’année passée.
Etiez-vous déjà parti dans l’Himalaya ?
EW : Il y a deux ans je suis allée dans l’Himalaya népalais. Mais je n’étais encore jamais allée en Inde.
PL : Je suis déjà allé quelques fois au Ladakh et au Spiti. C’est la septième fois que j’allais en Inde. Même si le trek passe par des régions que je connaissais déjà, j’étais content d’y retourner et de retrouver certains cols ! J’étais aussi content de découvrir des régions que je ne connaissais pas du tout dont les massifs très montagneux, un peu mythiques. Dès réception du programme j’ai eu envie de faire ce voyage. Ca m’a emballé. J’en rêvais avant d’être sur place !
GB : C’était la première fois en Inde pour moi.
Quelle était votre connaissance au préalable des pèlerinages hindouistes ?
EW : Aucune ! J’ai lu dans le programme que nous allions sur des sentiers de pèlerinages. Je trouve ça très sympa et très fort d’aller aux sources du Gange, car c’est quelque chose de très important pour les locaux. Il y a beaucoup de ferveur et une certaine émotion.
PL : Jamais trop entendu parlé. J’ai une connaissance superficielle de tout ce qui est religieux, que ce soit l’hindouisme ou le bouddhisme. Ce sont des religions très complexes qui ne sont pas de notre culture.
GB : Je suis plus attirée par le bouddhisme que par l’hindouisme. C’est très impressionnant. On croise des personnes qui n’ont pas l’habitude de marcher, et qui sont venus en ville pour l’occasion. Pour eux cela représente un effort considérable de se lancer dans un pèlerinage comme celui-là. Il y a beaucoup de ferveur. Ils n’hésitent pas à se lancer même s’ils savent que ça va être difficile physiquement. Ils essaient de se surpasser, d’aller au-delà de leurs capacités.
Qu’étiez-vous venu chercher ?
EW : Comme je l’ai dit, j’aime la marche et les paysages de montagnes. J’aime le bivouac, le camping le matin quand on ouvre la toile de tente (quand il fait beau évidemment), les grands espaces. Ce n’est pas une méditation mais ça libère. L’effort physique ajouté à ce décor naturel apporte une certaine sérénité et le plaisir d’avoir réussi une étape sportive, de s’être surpassée.
PL : Il faut sortir de ses habitudes, de ce qu’on connaît, se confronter à ce qui est complètement différent de soi. Un trek et un pèlerinage de cette durée nous donne cette occasion là. Tous les jours il se passe quelque chose d’extraordinaire, y compris dans des lieux perdus au beau milieu des montagnes.
GB : Ce que j’aime dans le bouddhisme c’est l’approche qu’ils ont vis-à-vis de la mort qui est complètement différente de la nôtre. C’est surtout ça qui m’interpelle chez eux.
Qu’avez-vous trouvé ou vécu?
EW : Une coupure avec le quotidien sans télévision, sans internet, sans confort ! C’est un retour aux sources. Immergé dans la nature, on est livré à soi-même. C’est comme une espèce de libération. On revient à l’essentiel. C’est d’ailleurs au retour qu’on s’en rend plus compte ! On retrouve de nouveau tout le confort, des boutons pour l’électricité par exemple. Alors que pendant deux mois, après une journée de marche et de contemplation on arrive au bivouac et on fait nos petites lessives dans les torrents glacés.
PL : J’étais plus sensible aux architectures et sculptures qu’au cours de mes voyages précédents. Dans le bouddhisme je suis frappé par l’authenticité de la foi. Mais à côté de ça les temples et monuments bouddhistes accueillent des sculptures et peintures relativement kitchs, laides et limites vulgaires. Je suis très sensible à l’art et j’ai été frappé que dans certains monastères anciens les fresques soient recouvertes par une peinture à l’huile pas très belle.
On ne retrouve pas la même chose dans les monuments hindouistes où il y a un certain respect des temples. Où on s’efforce de conserver tout ce qu’il y a de beau à l’intérieur.
GB : Un ensemble de choses ! Ce n’est pas seulement la marche, mais c’est les bivouacs et la façon de vivre au jour le jour. Ca me rapproche toujours des villageois, des habitants, des personnes qui vivent en haute montagne dans des conditions rudimentaires. Nous qui vivons dans le confort, ces expériences nous remettent un peu à notre place. Vivre pendant quelques temps avec le minimum (se laver avec l’eau des torrents, manger comme les locaux), permet de remettre en question toutes nos petites habitudes.
Quelles sont les rencontres qui vous ont marqués au cours de ce voyage?
EW : L’étonnement constant des pèlerins que l’on croise en chemin et qui se demandent ce qu’on fait là. Alors on s’arrête et on parle un moment avec eux. Les échanges sont très sympas. Lorsqu’on leur explique qu’on marche pour franchir le col du Kalindi par exemple (le fameux col à 5 000 m), ils sont encore plus surpris et étonnés qu’on ait envie de faire ça.
PL : Avec la barrière de la langue il n’y a pas de discours très étendus qui se tiennent mais c’est plutôt des rapports entre humains. Une espèce de chaleur qu’on échange à travers une simple rencontre en marchant ou visitant un village.
Par exemple dans le Spiti on longe des champs de petits pois et les gens sortent du champ pour nous offrir une poignée de leur récolte. Il y a des gestes comme ça qui sont très touchantes et auxquelles j’attache une certaine importance.
GB : Aller travailler un petit peu avec les villageois, d’être accueillis chez eux pour boire un thé, ou encore la rencontre avec les enfants. Parce que nous passons dans des endroits isolés où les locaux non pas l’habitude de voir des étrangers. D’avoir tous les enfants autour de nous qui viennent nous voir. C’est pour ça qu’on aime bien partir ensemble avec Elisabeth, pour se laver dans l’eau du torrent, manger des pâtes et du riz et aider un peu les villageois que l’on rencontre. Nous apprécions couper le blé, le récolter, aller à la rencontre des paysans pour les aider accroupi avec la serpette, comme cela se faisait il y a quelques années en arrière chez nous. Eux ça les fait rire !
En synthèse, quels ont été les temps forts de ce voyage ? Une anecdote ?
EW : L’un des temps fort de ce voyage, c’est le franchissement du fameux col de Kalindi à 5 000 m d’altitude. Au début on se dit qu’on va y arriver, puis plus on approche, plus l’angoisse et la peur de l’échec arrivent. « Est-ce que l’on va réussir ? Comment ça va être ? » On a du mal à se l’imaginer. On est partagé entre l’envie de le faire et une petite peur en même temps. Et puis camper dans la neige ce n’est pas évident !
Une anecdote ? Lors des trajets et des transferts en voiture (en 4x4) on progresse sur des routes de montagnes très serpentées où il est toujours difficile et délicat de croiser ou doubler un véhicule. C’est beaucoup d’émotions.
Il y a parfois des pannes et on ne peut rien faire d’autre qu’attendre. Ca peut être plus ou moins long, et il faut savoir être patient. Ce n’est pas dans nos habitudes car chez nous dès qu’il y a un souci sur une route on prend une déviation, on fait un détour alors que là non, vous êtes coincés. Les gens qu’on croisait affichaient une certaine sérénité ce qui nous poussait à faire de même, à relativiser et voir la situation sous un autre angle.
PL : Il arrive parfois de marcher à travers de grandes étendues désertes et qu’on croise quelqu’un au loin. On ne voit pas véritablement la personne, c’est plus une silhouette à qui on adresse un signe de main en sachant parfaitement qu’on ne se reverra jamais. Cette rencontre entre êtres humains qui ne se voient pas, ne se connaissent pas, et qui se perdront de vue pour toujours, est assez étonnante !
GB : J’ai vécu tellement de choses au long de se voyage que je pourrai raconter bon nombre de péripéties !
On a joué au foot avec des enfants. Puis ils nous ont appris à jouer aux cartes. Bien sûr on a perdu !
Pour la partie sportive, les points forts restent la traversée des glaciers et l’ascension du col de Kalindi. C’est aussi pour ça qu’on faisait le voyage ! Ca a été difficile, nous avons appréhendé certains passages mais ce fut une belle aventure.
Même si vous rentrez tout juste de votre aventure, avez-vous un autre projet de voyage ?
EW : Ce ne sont pas les envies qui me manquent ! Je demande tous les deux ans des congés prolongés à mon chef donc là il faut que je fasse une pause. J’ai feuilleté le catalogue de Tamera et les caravanes sont vraiment tentantes ! Je referai une tentative auprès de mon employeur mais là pour le moment nous prévoyons des voyages sur des durés plus courtes. Mais c’est difficile de résister une fois qu’on a fait un tel voyage, on y prend goût. D’autant qu’après ce grand trek himalayen j’ai directement enchainé avec trois semaines en Birmanie toujours avec Tamera. Au final je suis partie près de 3 mois, j’ai donc hâte de repartir !
PL : J’ai reçu votre catalogue 2016 et effectivement il y a des voyages au Népal qui m’intéressent, dont deux qui sont grosso modo sur une quarantaine de jours. Pour l’instant je ne suis pas encore décidé mais j’aimerais bien aller au Népal en 2016 et ces deux treks ont retenus mon attention.
GB : Dans le même genre non. Tout de suite avec EW notre première réflexion a été de dire « non plus jamais la montagne, plus jamais le froid, on n'ira plus jamais dans la neige ! Nos prochaines vacances seront au bord d’une piscine avec un paréo autour de la taille avec 30°C ! » Puis on s’est regardée et on s’est dit que non, on ne savait pas faire ce genre de chose.
Je n’ai pas d’idée précise mais chez TAMERA ils savent que j’aimerais aller au Laos, Cambodge, Birmanie.
Je pense que je repartirai en Himalaya parce que je suis attirée par cette chaine de montagne, mais peut-être pas aussi longtemps et pas aussi haut. C’était la première fois que j’allais au delà de 5 000 m. Si je m’écoutais, je partirai tout le temps !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour conclure ?
EW : Ca résume en gros nos impressions et ce que nous avons vécu, ressenti.
C’était une belle aventure ! Parfois physiquement difficile mais au final on est content de l’avoir fait et d’avoir profité de ces magnifiques paysages.
PL : Globalement je suis très content de ce trek. J’aime beaucoup la marche et j’ai été bien servi. Certes il y avait des difficultés, des cols pas simples à franchir, des conditions climatiques dures mais au bout du compte c’était une expérience forte. Je sors renforcé de cette aventure. J’aurais presque aimé que cela dure plus longtemps ! J’aurai bien fait encore quinze jours, trois semaines de plus.
C’est l’une des meilleures expériences de ma vie !
GB : Les transports c’est quelque chose là-bas ! Mais c’est quand même une belle aventure, et l’Himalaya ça se mérite.