Cambodgien d'origine et français d'adoption, Keat Tunier revient sur son parcours qui l'a amené à la photographie, passion qu'il partage avec vous sur des séjours à thème. Aujourd'hui prenons le temps de le découvrir et de comprendre sa philosophie lors de cet interview.
- Bonjour Keat, pouvez-vous nous retracer rapidement votre parcours ? Qui êtes vous ?
Je suis Cambodgien d'origine. Arrivé en France à 12 ans et adopté par une famille française après avoir vécu la période Khmer Rouge, j'ai retrouvé ma famille cambodgienne et mon village natal en l'an 2000. C'était le plus beau voyage de ma vie. Depuis, j'ai deux familles et deux cultures à aimer et à partager.
- Pourquoi avez-vous choisi la photo comme mode d'expression ?
La photo me permet d'immortaliser des instants sensibles et plein de vie : une lumière rasante sur un lac fleuri des Alpes, une rixe entre marmottes, une scène de vie au marché, les jeux de miroir sur les gouttes de rosée, un sourire d’enfant (...).
C'est aussi pour moi un formidable outil de rencontre. Ainsi, avant de faire une photo d’une scène de pêche, je peux partager deux heures avec une famille sur un bateau…
Faire une photo c'est avant tout pour moi capter et partager une émotion.
- Que ressentez-vous quand vous retournez au Cambodge ?
Un retour aux sources. J’aime retrouver l'ambiance, les parfums et les scènes de vie de mon enfance : les récoltes dans la rizière avec ma famille et les villageois, les écoliers qui se rassemblent sur les chemins …
- En dehors de ce voyage photo au Cambodge du 29 Décembre 2012, quels sont vos projets ?
Préparer un autre départ pour le Cambodge en Aout 2013. C'est la période de la Mousson où la pluie débarrasse le ciel de la pollution atmosphérique et donne des lumières très pures. C'est aussi la saison du repiquage du riz qui crée une véritable effervescence humaine dans les campagnes verdoyantes.
- Merci de nous préciser, en quelques lignes, comment va s'articuler ce voyage photo au Cambodge. Comment allez-vous faire partager votre passion ?
A travers un parcours tout confort et en petit groupe (expérience Taméra !) avec une immersion dans mon village natal. Les voyageurs pourront associer, dans des conditions idéales, la découverte du Cambodge et l’initiation ou le perfectionnement aux techniques de la photo. En effet, l’organisation du séjour offre un timing pour être au « bon endroit à la bonne lumière ». Pour ma part, j’apporterai ma connaissance du pays et mon expérience des stages et reportages photos en France et ailleurs.
- Quel est le photographe que vous admirez le plus ? Pourquoi ?
Robert Doisneau pour sa technique emprunte de patience et ses malicieuses scènes de vie.
- Keat, terminons notre entretien par votre portrait chinois
Si vous étiez :
- une couleur : le vert, couleur de l'espoir et de la forêt.
- une saison : le printemps, saison du renouveau.
- un sport : le tennis pour la technique et le mental.
- un artiste : un peintre impressionniste.
- une espèce menacée : un lagopède, ce « perdrix des neiges » de nos montagnes et champion du monde de mimétisme.
- une partie du corps humain : l'œil qui observe le monde sans juger.
- une ville : Mon village natal au milieu de la rizière !
- un livre : un récit de voyage avec photos, esquisses, peintures et timbres des pays visités.
- un film : Into the Wild
et pour terminer
- votre mot préféré : Voyage
- le mot que vous détestez le plus : Haine