« Sur le jaune océan des sables sans rivage, / O Nil, fils du soleil ! O Nil, père des eaux !
Tu déploies lentement ta crinière sauvage / À travers les palmiers ensanglantés d'oiseaux (…)
Tes flots vertigineux s'échappent hors du nombre ; / Tu nais aux monts sacrés où les lacs bouillonnants
Déroulant leur spirale illimitée dans l'ombre, / Vont rejoindre la flamme au cœur des continents. »
Poème antique d’Égypte
« À peine avions-nous fait quelques pas qu'un spectacle magique surprit nos yeux émerveillés : nous avions devant nous le Nil, le vieil Hopi Mou, pour lui donner son antique nom égyptien, l'inépuisable père des eaux, le fleuve mystérieux dont tant de voyageurs, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, ont inutilement cherché à pénétrer le secret, l'énigme liquide, cachant toujours plus loin ses sources problématiques (…) au sein même de cet insondable continent africain, que connaissent seuls les éléphants, les rhinocéros, les girafes, les lions… »
La magie : toujours, avec le Nil. Mais, depuis l’émerveillement de Théophile Gautier, la mystérieuse Afrique a révélé ses secrets et fascinés par l'immense trajet du fleuve, nous nous proposons de partir de la source du Nil bleu, en Abyssinie, jusqu’à son embouchure à Alexandrie, pour découvrir ses paysages et les civilisations qui se sont érigées sur ses berges au fil des millénaires. Éthiopie, Soudan, Égypte : la piste fabuleuse d’un fleuve, miroir de l’Éternité.
Éthiopie : Le Nil bleu (L’Abbay) ou la source abyssine
Suintant d’une paroi rocheuse qui domine le site de Gish Abbay (environ 2750 mètres), au sud du lac Tana, les « larmes de Dieu » sont les premières gouttes qui vont, via le lac Tana, devenir l’immense fleuve. Ici, le Nil commence en mince ruisseau bleu avant de se transformer en eaux sombres et terreuses qui vont rejoindre, près de 1500 kms plus en aval, le Nil Blanc. Son cours exact est longtemps resté mystérieux malgré les expéditions parties de Khartoum ou d’Éthiopie : des gorges quasiment impénétrables, peu avant la frontière soudanaise, creusent les plateaux éthiopiens ; ce n’est qu’en 1968, qu’une équipe mandatée par l’Empereur Hailé Sélassié, franchit pour la première fois les rapides et atteint la frontière nubienne.
Sur les terres chrétiennes d’Abyssinie, l’histoire des hommes est chrétienne depuis le IVe siècle. Sur le lac Tana, encore sillonné par des tankwa (pirogues en papyrus) nous visitons églises et monastères après une balade matinale qui, dans les campagnes, nous conduit aux chutes de Tissiat. Nous découvrons les fresques des églises et les étonnants châteaux de Gondar avant de rejoindre le Simiens, château d’eau qui permet l’alimentation des multiples affluents du Nil bleu (plus de 25).
Pour découvrir cette région du Toit de l’Afrique, empruntez sur 2 semaines la route de la Somptueuse Abyssinie
Éthiopie, Abyssinie © François Minker
Soudan : Au pays des Pharaons noirs ou la rencontre des Nil
« Toi Aton vivant, commencement de la vie. / Tu es grand, grâcieux, brillant au-dessus de tous pays (…) / Tu as créé un Nil dans les cieux pour les étrangers / il arrose les champs, fructifie les graines, / et renouvelle le limon des montagnes » Hymne à Aton (Antiquité).
Suivant le cours du Nil bleu, de l’orient, nous allons vers l’ouest, vers le cœur de la Nubie, vers Méroé et son champ de belles pyramides. Dans la capitale du Soudan, les deux branches du Nil mêlent leurs eaux : elles courent avec leurs teintes claires et sombres, elles se rejoignent et dans les jeux du soleil, le regard suit un bref instant la rencontre et l’entrecroisement de leurs reflets… Quelques mètres, à peine : ainsi le Nil va, à présent, s’élancer dans le désert brûlant, apportant verdure, fraîcheur, prospérité aux terres empierrées et ensablées. Ainsi, les Nil devenus le Nil.
Traçant sa piste, sinuant de cataracte en cataracte (4 au Soudan), le fleuve majestueux a rendu possible l’élévation sur ses rivages de sites étonnants et magnifiques : Méroé, Kerma, Soleb, Napata,… Nous les visitons, et cette immersion dans des temps anciens fait resurgir des mondes immémoriaux de fastes, de conquêtes, de poésie, de religions gravés pour l’éternité dans la pierre. Somptuosités que le Soudan enfin s’accorde à révéler. Mais le Nil porteur de ces beaux passés demeure aussi la ressource des hommes d’aujourd’hui que nous rencontrons au fil des marchés et des balades dans les villages nubiens colorés, en croisant dans nos traversées de ses boucles les bateaux de pêcheurs qui le sillonnent toujours.
Pour explorer les richesses culturelles et encore méconnues de ces royaumes passionnants, prenez la piste proposée dans Nil et déserts des Pharaons noirs.
Soudan, Karima © Nawar
Égypte : La vallée bienheureuse et le delta prospère
Au franchissement de la frontière, nous entrons pleinement dans l’univers mythologique des pharaons et des reines, des dieux et des déesses qui ont bercé nos années d’enfance : les Ramsès, Toutankhamon, Akhenaton et Néfertiti, Isis, Anubis, Osiris, Horus, Thôt… Dans ce pays, « la demeure de Ka et de Ptha » – Ka, la force vitale de l’homme, Ptha, le dieu des architectes et des artisans – après près de 6 700 km de cheminement, l’immense fleuve va rejoindre les bleus de la Méditerranée, cette mer mythique où règnait Poséïdon. Non pas de sa façon impétueuse et puissante mais plus nonchalamment, en développant des bras généreux qui vont faire don aux hommes, en ultime salut du géant, de cultures et de nature riche et luxuriante, riche en faune et en flore.
Traversé le lac Nasser, Abou Simbel est source d’un premier enchantement avant de partir en felouque pour une navigation douce et enrichissante jusqu’à Louxor. Visites des temples, marches, contemplation d’une éternité en mouvement composent nos premières journées égyptiennes. Après une halte au Caire, après notre salutation au sphinx de Guizeh et notre découverte des pyramides, nous poursuivons notre périple en véhicule jusqu’à Alexandrie, située dans l’ouest du delta. Dernièrs temps d’étonnements émus que nous offre le fleuve majestueux…
En sérénité et avec plaisir, naviguez en felouque pour visiter les sites et les temples majeurs de l’Égypte pharaonique entre Louxor et Assouan, avec Le Caire et Abou Simbel.
Egypte, Vallée du Nil © Eric Bonnem
Hommage au Nil : « Cela est bon assurément de descendre le fleuve… »
«…Lorsque dans l'avenir le désert triomphant
Sur les ruines de l'homme étendra sa colère,
…Quand tout sera tombé, les cités et les dieux,
Les monuments forgés, les églises d'albâtre,
Quand des astres nouveaux terrifieront nos cieux
Près d'un morne soleil aux longs sanglots rougeâtres,
Empereur de la vie, tu couleras toujours
À travers l'inconnu frisson des térébinthes,
Parmi les monstres nés du mystère des jours
Dont ta voix triomphale emportera les plaintes... »
Embarquez-vous dans notre exceptionnel et inédit périple de 35 jours pour vivre des émotions intenses, chaleureuses, bouleversantes, des émerveillements inoubliables : Mondes et peuples du Nil.
En suivant le parcours du Nil, de sa source sur les hauts plateaux d’Éthiopie à son estuaire égyptien, en passant par les déserts de Nubie, ce sont plus que des géographies que nous découvrons, ce sont des récits de pierre, de peintures, des légendes d’hier et des existences d’aujourd’hui, le murmure inlassable des voix, des eaux et des vents traversant les millénaires…
Égypte, Le Nil, peinture d’Eugène Fromentin
Nous vous invitons à poursuivre le voyage à l'occasion de la projection du film Aux sources du Nil vendredi 20 mars à Lyon, en présence de la réalisatrice Caroline Riegel. Plus d'information et inscription.