Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. À certaines heures, la campagne est noire de soleil [...]. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d'été en Algérie. Albert Camus - Noces
Entre les côtes méditerranéennes d'Algérie et ses sables ocre du Sahara parsemés de bouquets de palmiers, s'étend une terre où se sont tressés dans l'histoire d'immenses espoirs et des fraternités, de voluptueuses joies et de profonds déchirements. Terre exaltée de bonheurs et de douleurs. Une terre passionnément aimée par ses peuples et ses hommes, fascinante pour ceux qui l'ont traversée. Une terre composée de séculaires mémoires qui persistent à infuser le présent.
Nous vous invitons à la découvrir ou à revenir vers ces lieux tout ensemble proches et lointains. En Algérie du Nord, les espaces entre les bleus marins, les verts des massifs et les jaunes sahariens étourdissent et... le temps vibre : des comptoirs phéniciens et carthaginois comme Tipaza, Cherchell (environ 1250 av. J.C) aux premiers royaumes berbères (les Chaouias de Constantine, les Kabyles, les Mozabites de Ghardaïa...), des magnifiques ruines romaines (Djemila et Timgad), à la période byzantine, de l'islamisation à la colonisation française, de l'indépendance rudement conquise à aujourd'hui, nous explorons des sites exceptionnels, souvent classés au patrimoine mondial, nous randonnons dans des paysages sublimes comme ceux des Aurès ou de Timimoun, nous nous aventurons dans les ruelles des casbahs envoûtantes d'Alger ou d'Oran.
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Timgad – l'arc de triomphe de Trajan. © Jean-Marc PORTE
Une richesse millénaire : des cités et des hommes
Nos parcours vous invitent à découvrir, entre autres sites mémorables, des cités aux passés multiples, profuses en vestiges archéologiques et en styles architecturaux, diverses en ambiances, chaleureuses par leurs souks animés et colorés, par l'accueil cordial que réservent à leurs hôtes les Algériens.
Alger, « la blanche ». © Jean-Marc PORTE
Vraisemblablement déjà occupée par des Berbères lorsque les Phéniciens en firent un comptoir commercial appelé Ikossim vers le IVe siècle avant notre ère, Alger, avec sa richesse historique et culturelle, offre une expérience inoubliable par son cosmopolitisme ancien et sa diversité architecturale. Depuis Notre-Dame d'Afrique, à la belle architecture néo-byzantine, perchée sur une colline surplombant la baie d'Alger, s'admire une vue panoramique fabuleuse sur la Méditerranée et « la ville blanche ».
Plusieurs civilisations y ont laissé leurs empreintes comme l'occupation byzantine dans les fortifications et les structures défensives de la Casbah où nous déambulons dans un dédale de ruelles pavées, de mosquées et de palais de l'époque ottomane. Entre musées et jardins, la présence française demeure dans des constructions imposantes – comme la Grande Poste. Cafés, souks permettent de plonger dans son effervescence humaine.
Variété et beauté dans la Casbah d'Alger. © Gaston BATISTINI
Avec une géographie remarquable qui lui a valu d'être appelée « l'aérienne » (Xe siècle), Constantine, la Cirta phénicienne, établie sur un plateau rocheux coupé en deux par les prestigieuses gorges du Rhumel (jusqu'à 200 mètres de profondeur) et dont certains quartiers sont comme en équilibre sur des pentes abruptes, laisse à son visiteur une impression extraordinaire.
Cité des plus anciennes au monde, convoitée et dominée par des occupants issus de contrées et de cultures diversifiées, son histoire est foisonnante de récits antiques et plus modernes – comme en témoigne « la maison des merveilles » (le musée Cirta), son patrimoine religieux est dense et se manifeste par la centaine de mosquées qu'elle abrite – comme la grande mosquée ou encore la zawiya et la médersa de Sidi El Kettani.
Se balader dans la vielle médina et se délecter des saveurs et couleurs du marché Souika, puis s'engager sur ses ponts suspendus comme celui de Sidi M'Cid ou de Sidi Rached, c'est pénétrer dans un vertige de sensations comme dans un imaginaire urbain fantastique.
Constantine, « l'aérienne ». © Jean-Marc PORTE
« Wahran El Bahia » – « la radieuse cité des 2 lions » – a toujours eu une place singulière dans l'histoire urbaine de l'Algérie, même si ses singularités culturelles tendent à s'amenuiser. Tout d'abord, sa fondation est tardive (vers 902) ; elle est attribuée à des marins maures originaires d'Andalousie ; lorsque les Espagnols s'en emparèrent en 1509, Oran était un centre névralgique pour le commerce entre l'Afrique et l'Europe.
Conquise par les Ottomans deux siècles plus tard, elle redevint espagnole une soixante d'années puis à nouveau ottomane. En 1831, l'armée française l'occupe. Son passé tourmenté, mais très en proximité de l'Europe par ses occupants initiaux et successifs, lui ont valu d'avoir un cachet particulier, autant dans ses ambiances que dans son legs architectural ; dans sa large baie dominée par l'Aïdour, détruite, reconstruite, réaménagée par les uns et les autres, elle garde vivaces les traces de ces multiples dominations.
On peut se balader dans la Casbah médiévale, visiter les uniques arènes d'Algérie, joyau témoignant de l'influence hispanique même après l'installation française, la mosquée Hassan Pacha au minaret recouvert de faïences typiques de l’art ottoman, la grande synagogue (rebaptisée Abdellah ben Salam) attestant de l'importante communauté juive de la cité, le fort Santa Cruz offrant un magnifique panorama...
Oran, « la radieuse ». © Gaston BATISTINI
Fascinante ! Comment qualifier autrement la sensation que produit la vue de Ghardaïa, « la perle du Mzab », sur celui qui la découvre ? Sur une colline du Mzab, s'élevant au milieu du désert, de manière compacte et défensive, des maisons en forme de cubes blancs sont disposées en cercle autour d'une mosquée centrale ; au coucher du soleil, la cité révèle sa splendeur dans un embrasement de couleurs chaudes et chatoyantes.
Les Ibadiens, musulmans dissidents, se sont réfugiés dans ces lieux et l'ont fondée au Xe siècle ainsi que quatre autres villes (le Pentapole du Mzab : Melika, Beni Isguen, Bou Noura, El Atteuf). Ces villes fortifiées pour se protéger des attaques et des invasions témoignent d'une intelligence architecturale louée par Le Corbusier qui a admiré son adaptation à l'environnement aride, mais aussi de leur sens communautaire fondé sur une solidarité organique et sur la générosité envers les plus démunis.
En suivant les ruelles sinueuses, le long de murs blanchis à la chaux et ornés de portes en bois sculpté, en écoutant les appels à la prière ou le brouhaha du marché, on arrive au cœur de la ville pour découvrir l'intérieur de la grande mosquée ; baigné par la lumière qui filtre du moucharabieh, il est orné de motifs géométriques complexes, de calligraphies arabes délicates. Non loin, des oasis dont l'abondance repose sur un type d'irrigation innové par les Mozabites. Monde singulier de douce quiétude... même si, souterrainement, la modernité le perturbe déjà...
Ghardaïa, « la mozabite ». © Gaston BATISTINI
Au nord du Sahara, dans la région de l'Oued N'Tila, le massif dunaire de l'erg Bourarhet resplendit dans les rayons du soleil ; dans ces sables, Timimoun, surnommée « la rouge », se tient comme une citadelle s'harmonisant avec les couleurs du désert.
La cité séculaire a prospéré grâce à son emplacement stratégique sur les anciennes routes caravanières reliant le nord de l'Afrique au Sahara, et ses belles palmeraies en font une oasis hospitalière. En argile locale, les maisons traditionnelles sont en pisé épais, avec des toits souvent recouverts de palmes et des fenêtres rares et petites. Les cours intérieures ombragées et les ruelles étroites protègent leurs habitants des ardeurs du soleil autant que des vents chauds et tourbillonnants.
Si la ville bénéficie toujours d'une économie variée et relativement florissante, elle est aussi particulièrement réputée pour sa vie culturelle ponctuée de fêtes traditionnelles sahariennes et de divers festivals. L'artisanat local (comme au Festival du tapis), les musiques (Festival de la musique saharienne) et les danses, les cérémonies religieuses (pèlerinage de Sidi El Hadj Tahar) manifestent une vitalité culturelle où fusionnent les mémoires et le présent. Nous aurons peut-être la chance d'assister à l'un de ces évènements dans notre halte aux portes d'un désert qui ne manque jamais d'ensorceler !
Nord : du massif des Aurès à Ghardaïa, un voyage pour explorer les sites rares et magnifiques du Nord algérien.
15 jours | Départs entre juin et novembre | Niveau facile.
Au festival de Timimoun. © Abderrahmane
Des horizons étourdissants : Méditerranée, massifs, déserts
Si nos voyages dans le Nord accordent une place inévitable à l'indéniable richesse historique, urbaine et culturelle du pays, ils réservent aussi du temps à la découverte de natures magnifiques. Elles sont dominées par le bleu, par le vert ou par le jaune selon nos étapes : côte Turquoise, champs, forêts de Kabylie et palmeraies, sables dorés... Révélés sur la route ou au long de nos marches, les paysages traversés restent inoubliables.
Tipasa, ruines puniques. © Jean-Marc PORTE
L'appellation est peu connue, mais, entre Oran et Tipasa, s'étend la côte Turquoise, comme entre Bejaïa et Jijel s'étend la côte de Saphir. Les bleus nuancés de la Méditerranée s'alanguissent sur des plages, se fracassent sur des falaises, baignent des criques secrètes. Ce « continent liquide, aux frontières solides et aux habitants mobiles » – (B. Étienne) – est essentiel à l'identité de notre destination, pour son histoire certes, mais tout autant pour sa compréhension actuelle.
Elle reste ouverture qui fait lien à un Ailleurs, même si ce dernier, objet de rêve ou d'espoir, peut s'enténébrer à l'expérience. Nos itinéraires permettent de méditer ses horizons et d'explorer les ruines des sites nés autrefois sur ses rivages, mais, aventure rare, nous nous y immergeons encore davantage par une excursion aux îles Habibas, au large d'Oran. Le petit archipel n'est pas aisé d'accès et, de ce fait, sa nature reste préservée sous l'eau et sur terre.
Au cœur des Aurès. © Jean-Marc PORTE
Dans le Nord-Est, après la visite des sublimes sites de Djémila et de Timgad, s'ouvre aux voyageurs le massif des Aurès : des paysages à couper le souffle entre des plateaux verdoyants, des oasis luxuriantes, des montagnes (2328 mètres au sommet du djebel Chélia) et de belles vallées abritant des pinèdes, des forêts de chênes et de cèdres, des cours d'eau creusant parfois des canyons. Nous randonnons dans les impressionnants Balcons du Ghoufi ; creusé par l’oued Abiod, un grand canyon, dominé par de hautes et vertigineuses falaises, abrite une oasis à la production abondante. Puis, nous poursuivons vers les immenses palmeraies de Biskra, El Oued...
Les cèdres de Kabylie. © Jean-Marc PORTE
En massif mythique, la superbe et attachante Kabylie, avec ses magnifiques cèdres, son ambiance incomparable de rudesse et de douceur, ses ports et ses plages...
Dans le désert de Timimoun. © Jean-Marc PORTE
Qui dit « oasis » dit désert et horizons de dunes ou de roches. Entre son Nord et son Sud, l'Algérie du Nord est bordée de deux immensités qui ont des ressemblances : « la grande bleue » et le Sahara. Contrées de risques dont émanent puissance, mystère, infinité. Il s'y forme des vagues, des houles, des barrières comme des récifs émergent. On peut s'y perdre ou s'y ressourcer.
Aux heures favorables, les marches nous immergent dans l'univers des Berbères du désert : blancheurs de sable du Grand Erg oriental, rousseurs du Gourara, tournée des ksour et découverte des gravures rupestres (Taghit), des palmeraies aux différents systèmes d'irrigation, steppe et végétation maigre, mais tenace, de l'Atlas saharien occidental...
Nord : des dunes de Timimoun aux cités de la côte Turquoise, une immersion dans les univers riches et contrastés du nord de l'Algérie.
17 jours | Départs entre juin et novembre | Niveau modéré.
Voyager en Algérie : questions pratiques
Est-il dangereux de voyager en Algérie du Nord ?
Même si, en comparaison du Sahara, les contrées de l'Algérie du Nord sont peu visitées, elles sont à présent tout à fait sécurisées pour permettre la découverte de leurs beautés : villes chaleureuses, vestiges archéologiques, horizons naturels sublimes.
Les voyageurs sont accompagnés d'un guide francophone connaissant très bien les gens et les lieux et de guides locaux pour les marches et quelques visites. Les Algériens sont accueillants, cela est un véritable plaisir de les rencontrer et d'échanger pour bien comprendre leur pays dans son histoire comme dans son actualité.
Depuis plusieurs mois, le Quai d’Orsay a assoupli ses recommandations sur une grande partie du pays et l'on peut désormais visiter Timimoun, Biskra et les oasis du désert, les villes fortifiées de la vallée du Mzab...
Fontaine dans la Casbah d'Alger. © Gaston BATISTINI
Quelles sont les meilleures périodes pour voyager en Algérie du Nord ?
Immense pays aux reliefs variés, l'Algérie connaît plusieurs climats que l'on peut identifier sur trois grandes zones : la côte méditerranéenne, les contrées semi-arides et la zone saharienne.
On peut voyager sur la côte algérienne toute l’année, car elle jouit d’un climat méditerranéen, avec des étés chauds et secs, et des hivers doux. Les températures d'été y varient entre 25 et 35 °C, tandis que celles d'hiver oscillent entre 10 et 15 °C.
Les meilleures périodes pour un de nos voyages en Algérie du Nord, en tenant compte de notre approche des premiers sables sahariens, sont le printemps (de mars à mai) et l’automne (de mi-septembre à novembre). Les températures y sont alors relativement douces et agréables avoisinant les 20/28 °C, même si certaines nuits peuvent être plus fraîches dans les montagnes ou dans les ergs sahariens.
Vers le site de Djémila. © Jean-Marc PORTE
Partir en Algérie avec Tamera ?
Basée dans le vieux Lyon, Tamera est le spécialiste des voyages et treks dans le grand Sud algérien, un désert de type tassilien d’où émergent de grandes dunes majestueuses qui forment une palette de couleurs inouïes, du jaune au rouge. Nous explorons en particulier le Hoggar ou les tassilis n'Ajjer et parcourons ces espaces vierges avec nos amis touareg en randonnée, avec une logistique chamelière ou en 4x4. Nos experts vous aideront à identifier les voyages qui correspondent le mieux à vos envies.