NOROUZ, c'est "le nouveau jour" ou, autrement dit, le Nouvel an perse qui arrive avec la lumière du printemps. Fêté dans les nombreuses communautés influencées par l'Empire perse ( Ouzbékistan, Kirghizitan, Kazakhstan, ...), chez les Turcs et les Kurdes, c'est un temps privilégié de la vie populaire qui trouve ses racines dans le calendrier zoroastrien - soit, une célébration de près de quatre millénaires de rituels et de traditions, qui correspond à l'équinoxe de printemps.
Zoroastrisme, le voie de la lumière
S'originant dans les chants sacrés de Zarathoustra, le zoroastrisme est une religion monothéiste dont le dieu suprême est Ahura Mazda mais dont le principe est dualiste: combat des jumeaux qui coexistent dans chaque être vivant, lutte en le Bien et le Mal, le Jour et les Ténèbres. Dans cette étonnante religion de L'Avesta (le livre sacré), qui voue un culte particulier au feu (en permanence entretenu dans les temples comme à Yadz, en Iran), qui prône l'égalité des hommes et des femmes, qui refuse toute opression et cultive un respect immense pour la nature, chaque homme a son libre-arbitre et répond de ses choix et actes en suivant ou non "la voie de la bonté et de la Lumière". L'émergence des forces nouvelles du printemps est donc un temps fondamental ancré dans les esprits héritiers des prescriptions millénaires.
Durée du Norouz
En Iran, dans l'Asie centrale, dans les campagnes, les montagnes et dans les villes, la préparation de Norouz est intense - "nettoyage de printemps" - avant le 21 mars, date officielle de ce passage, puis durant plusieurs jours les festivités se poursuivent avec les salutations ritualisées aux aînés, aux amis, aux voisins, les offrandes de pâtisseries et de thé. Le 13ème jour, les familles sortent pour un immense pique-nique, souvent accompagné de danses et de chants, dans les parcs et la nature (jour du Sizdah bedar).
Symboles et rituels du Norouz
Sur les tables de Norouz, dans la lumière tremblante des bougies, dans le reflet des miroirs, on dispose les éléments symboliques - les Haft Sîn: les germes de blé (renaissance), l'ail (médecine), la pomme (beauté), le vinaigre (âge et patience), la jacinthe (force du printemps), le fruit du jujubier (amour), des pièces de monnaie (prospérité), les baies de sumac (couleur du soleil levant: santé). Des cadeaux s'échangent puis, dans les rues, on se congratule, parfois on allume des feux pour sauter par-dessus, et ... le Haji Firûz, revêtu des couleurs de Norouz (maquillage noir et habits rouges) chante et danse avec tambourin et trompettes en en distrinuant ses voeux aux passants.
"C'est notre fête la plus importante, personne ne manque d'être réveillé au moment du passage, même les enfants sont debout à l'heure. Les mauvais esprits sont chassés dans des rituels ancestraux et nous accuueillons l'année nouvelle dans l'espérance et la joie." dit Parham de Téhéran.
Pour rejeter les esprits tristes et démons, on les noie: le dernier soir, les germes cultivés du Haft Sîn qui ont absorbé toute la malchance et la maladie de la maison sont jetés dans l'eau qui les emporte ...
L'Iran et l'Asie centrale, métissage de croyances et de traditions
Cette magnifique fête populaire témoigne de la persistance et de l'imbrication des croyances et des coutumes dont l'Iran est formé depuis des millénaires et reste toujours traversé. Précipité de traditions, de religions et de civilisations multiples, c'est une destination saturée d'Histoire et de mémoires où il est agréable de s'immerger, qu'il est instructif de parcourir, où il fait bon flâner et échanger ...
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