Neuf espèces incontournables de Madagascar

L’île de Madagascar possède l’une des biodiversités les plus riches au monde. Le taux d’endémisme, c’est-à-dire d’animaux ou de plantes qui ne sont visibles que là-bas, y dépasse deux espèces sur trois. Mais comme sur bon nombre d’îles, cette nature est très menacée. D’après WWF, d’ici 2080, presque 25 % des espèces de Madagascar pourraient s’éteindre à cause du changement climatique. Dépêchons-nous de découvrir les merveilles de la Grande île dans ce diaporama.

Le caméléon panthère

Si la planète compte un peu plus de 130 espèces de caméléons, près de la moitié vivent sur l’île de Madagascar !Parmi eux, le caméléon panthère – ici en photo - une espèce originaire de la Grande île introduite également sur l’île Maurice et à la Réunion. Reptile arboricole qui habite la forêt tropicale, le caméléon panthère est considéré comme l’une des plus belles espèces de caméléons.

Le mâle possède des couleurs plus vives que celles de sa femelle et peut passer en quelques minutes de teintes bleues ou vertes à celles rouges ou jaunes. Cette particularité est permise par des nano-cristaux présents dans sa peau. Selon si le reptile est calme ou nerveux, ces cellules s’organisent en réseaux plus ou moins denses faisant varier la couleur de notre caméléon panthère.

Les lémuriens

C’est peut-être la richesse la plus célèbre de Madagascar : les lémuriens. Erreur souvent commise, les lémuriens sont bien des primates mais n’appartiennent pas à l’ordre des singes. Autrefois, il y avait aussi des lémuriens en Afrique mais ils semblent n’avoir pas survécu à la concurrence avec les nombreux singes du continent.

En revanche à Madagascar, ils ont longtemps prospéré avant que l’Homme ne les chasse pour leur viande et ne les prive de leur habitat.Il en existe une centaine d’espèces différentes dont le grand hapalémur, l’un des lémuriens les plus menacés de l’île. Il se nourrit de bambou et s’appelle d’ailleurs en anglais « Greater Bamboo Lemur ». Grâce à l’association Helpsimus, la population sauvage est passée de 411-423 individus en 2011 à 1 000 individus aujourd’hui. 

Les orchidées

Madagascar est le territoire regroupant le plus d’espèces d’orchidées au monde : plus d’un millier ! Très présente sur la côte Est, la plus célèbre des orchidées de l’île est sans doute le vanillier, cultivée pour sa gousse dont est tirée l’épice. C’est d’ailleurs ici que part 80 % de la production mondiale de vanille.

Si en France nous connaissons surtout les orchidées pour leurs multiples couleurs, il existe de très nombreuses variétés non-fleuries. L’île regorge aussi de variétés plus rares comme l’orchidée noire, ici en photo, qui ne se trouve qu’à Madagascar et vit en symbiose avec le palmier Raphia sur lequel elle pousse. Car la plupart des orchidées sont des plantes épiphytes : elles vivent fixées sur d’autres végétaux dont elles se servent comme d’un tuteur.
 

Le ravinala ou arbre du voyageur

Originaire de Madagascar, le ravinala est l’un des emblèmes de l’île.On le retrouve sur le sceau du pays et comme logo de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar. Bien qu’il soit couramment appelé « arbre voyageur » ce n’est pas un arbre, ni même un palmier, contrairement à son apparence. Il doit son surnom au fait que la base de ses feuilles, gorgée par l’eau de pluie, permet aux voyageurs assoiffés de se désaltérer grâce à un simple coup de machette.

Curieux à plus d’un titre, le ravinala – qui peut mesurer jusqu’à 20 mètres de haut - produit des fruits bleu vif puis des fleurs couleur crème. Très appréciée comme plante ornementale, l’arbre voyageur a été introduit dans beaucoup de pays tropicaux comme la Thaïlande, la Réunion, l’île Maurice ou encore la Martinique et la Guadeloupe.

Le fossa

Contrairement à l’Afrique continentale, Madagascar n’accueille aucun grand carnivore. Le plus grand mammifère prédateur qu’elle compte est le fossa, une espèce menacée cousine de la mangouste. Ce carnivore qui ne pèse pas plus de 10 kg au maximum est le prédateur naturel des lémuriens.

Comme eux, il se sert de sa queue comme d’un balancier pour sauter d’arbre en arbre. A l’instar des carnivores du continent voisin, le fossa n’est pas très aimé par les éleveurs. Et pour cause, quand il ne trouve pas de quoi se nourrir dans la forêt, il n’hésite pas à se faufiler dans les poulaillers ou les élevages…

Les baobabs

Malheureusement moins connues que les célèbres bois de rose ou d’ébène de Madagascar, l’île de l’océan indien compte sept des huit espèces de baobabs du monde.Six sont endémiques de la Grande île et ne sont donc visibles que là-bas. Au total, il y aurait environ 3 000 000 de baobabs sur le territoire. On les appelle ici « reniala », ce qui signifie « mère de la forêt » en malgache.

Située à Morondava, sur la côte ouest de l’île, l’allée des baobabs est l’un des sites incontournables de tout touriste qui se respecte. La dizaine d’arbres présentés (les sept espèces sont visibles) est en fait le dernier vestige d’une ancienne forêt primaire aujourd’hui presque disparue. Tous seraient âgés de près de 800 ans. Comme le ravinala, le baobab est gorgé d’eau. Additionné à sa forme très longiligne, cette particularité lui a valu le surnom d’« arbre bouteille ».

Les geckos

Madagascar compte une soixantaine d’espèces de geckos.Ces petits lézards ont la particularité de produire des vocalises et d’avoir sous les pattes des sétules, des poils microscopiques qui leur permettent d’avoir une adhérence parfaite sur tout type de surfaces.

Parmi les espèces natives de l’île de l’océan indien, les Phelsumas, connus pour leur couleur vert feuille, sont des lézards actifs de jour ce qui est plutôt rare pour ces reptiles. Le gecko géant de Madagascar est l’une des espèces les plus communes et les plus emblématiques de l’île. Très prisés des collectionneurs, 2 000 spécimens sont exportés chaque année pour être élevés en captivité par des particuliers.

La tortue radiée ou rayonnée

Madagascar est mondialement connue pour ses tortues dont 14 espèces différentes sont visibles sur place.Parmi elles, la tortue radiée est sans aucun doute la plus célèbre. Cette tortue terrestre a la carapace noire, réhaussée de rayons beiges, vit dans le sud de l’île mais peut aussi être visible sur l’île de la Réunion, où des particuliers inconscients les ont relâchées. 

A Madagascar, cette tortue surnommée Sokake est prélevée en milieu naturel pour être consommée ou venduesur le marché des animaux domestiques, victime de sa belle carapace. Si le déclin de l’espèce persiste sur le même rythme, la tortue radiée de Madagascar pourrait disparaitre d’ici 2050.

Le pygargue de Madagascar

Le pyguargue de Madagascar est une espèce peu connue et pourtant elle est l’une des plus menacées de l’île. On le reconnait notamment à sa gorge striée de plumes rousses. Présent dans le nord-ouest de l’île, cet aigle peut mesurer jusqu’à 1,8 mètre d’envergure. Il se nourrit principalement de poissons, raison pour laquelle il vit près des milieux aquatiques et notamment à proximité des mangroves.

Ce rapace a besoin de hautes falaises ou de grands arbres du haut desquels il peut surveiller les environs. Autrefois présent sur toute l’île, le pyguargue de Madagascar est devenu extrêmement rare. Il est menacé par la déforestation et l’assèchement des zones humides. De plus, c’est une espèce persécutée par les locaux qui la chasse pour la médecine traditionnelle.