23 janvier 2025 - Madagascar, Trekking
©Laurent BOIVEAU - Paysage du Makay

Double, voire triple exceptionnalité pour le voyage à date unique où nous vous embarquons aujourd'hui : une aventure magistrale dans le Makay, une navigation rare sur le fleuve Mangoky et, à la manœuvre de pilotage, un guide rompu aux terrains singuliers du monde – Laurent Boiveau. Pour la septième fois, Laurent va s'engager dans le labyrinthe du « cervelet », en le traversant du nord au sud. Canyons, grottes, forêts, lacs, plateaux... Sur ses terres originales et diversifiées, le Makay recèle une ahurissante richesse biologique qui se déploie à chaque étape. Et le plaisir de l'exploration se poursuit en quittant les voies de ce superbe massif pour prendre la pirogue et descendre le Mangoky. Au long d'un des plus grands fleuves de Madagascar, nous découvrons des villages uniquement accessibles par les eaux et un peuple secret, laborieux et accueillant. Nouvelles émotions avec ces rencontres et les instants partagés sur les rives comme sur les eaux. Et promesse de magnificence en fin de voyage : une journée de balade parmi des géants en fleurs – les baobabs de Renalia.

 

Un « coffre-fort de la biodiversité » : le Makay

L'aventure dans le Makay et sur le Mangoky avec Laurent BoiveauLe Makay © Laurent Boiveau

Dans le sud-ouest de Madagascar, le Makay a heureusement longtemps conservé ses mystères, d'où la préservation remarquable d'une biodiversité singulière et multiple. Un éclat des origines y scintille toujours.

Poésie de grès écrite par les vents et l'eau qui y a dessiné des labyrinthes, le Makay constitue un ensemble impressionnant, mouvant et fragile. Car l'impression de majesté – voire d'éternité – qui se dégage des lieux ne doit faire oublier que le grès dont il est principalement composé, en couches épaisses accumulées durant des millénaires, est une roche tendre et friable sujette aux altérations. Plateaux, falaises abruptes, canyons profonds, crêtes escarpées dressées comme des forteresses naturelles, se transforment sous l'action conjuguée du climat et des hommes : des vallées s'élargissent, des parois s'effritent et de nouvelles formes émergent lentement...

Animaux du MakayGuêpier de Madagascar, iguane et lémurien du Makay © Laurent Boiveau

Outre les fossiles conservés dans ses plis, il offre un beau refuge pour une biodiversité vivante, étonnante et largement endémique. Grâce à son isolement et à ses reliefs complexes, des espèces uniques de plantes et d'animaux ont été protégées au sein d'écosystèmes intacts, entre galeries boisées et étendues semi-arides ; lémuriens, caméléons et geckos furtifs, oiseaux dont le rare Tylas Eduardi, amphibiens et poissons endémiques y ont vécu à l'abri, au cœur d'une richesse végétale exceptionnelle témoignant de l'ingéniosité de la nature : tamariniers, fougères géantes, lianes et mousses, « arbres-bouteille », aloès, orchidées, graminées des savanes... En chaque lieu, une végétation spécifique s'est épanouie entre survie et beauté.

L'aventure dans le Makay et sur le Mangoky avec Laurent BoiveauNos porteurs dans le Makay © Laurent Boiveau

Traverser le Makay durant 13 jours, avec les pieds dans l'eau ou sur des plateaux exposés aux vents, entre escalades et descentes de canyons, est une aventure de défis et de découvertes qui mobilise autant le corps que l'esprit. Mais c'est aussi une aventure solidaire, imprégnée d'attention et de générosité, dans la compagnie d'une équipe locale avec laquelle, au soir de journées parfois rudes, on partage les histoires, la chaleur du feu et les copieux repas des bivouacs.

Expédition dans le Makay à MadagascarBivouac dans le Makay © Laurent Boiveau

 

Un fleuve et ses hommes : le Mangoky

Fleuve : le MangokyLe Mangoky © Laurent Boiveau

Au sortir du Makay, prendre une pirogue pour descendre durant 6 jours le Mangoky entraîne dans une expérience nouvelle et inoubliable de ce sud-ouest malgache, une expérience marquée par la rencontre. Né dans les hauts plateaux, le fleuve s'étire sur plus de 560 kilomètres avant de rejoindre l'océan Indien.
Au long de ses rives, dans les plaines alluviales fertiles, des villages traditionnels en bois ou en terre battue, aux toits de feuilles de palmier, s'éparpillent entre les cultures de riz et de manioc, sous l'ombre des manguiers et des tamariniers. Le quotidien est rythmé par le fleuve pour ces pêcheurs, cultivateurs, pasteurs qui vivent en harmonie avec un géant liquide qui leur offre subsistance et connexion. En effet, c'est par ce dernier que se développent les relations de commerce et la sociabilité. L'animation est constante sur les eaux du Magoky : les pirogues traditionnelles, sculptées dans des troncs d'arbres, assurent les transports des vivres, des biens et des hommes. Dans l'aube, on voit les pêcheurs jeter leurs filets pour capturer des tilapias, des silures ou d'autres poissons ; dans la journée, les femmes lavent le linge tandis que les enfants jouent de l'eau et que les zébus s'y abreuvent.
Sakalava et Bara sont les principales tribus du fleuve qui fait lien et constitue une entité majeure de leur identité culturelle, tout comme le zébu – symbole de richesse, de statut social, de pouvoir et au centre des cérémonies rituelles et cultuelles (mariages et funérailles, initiations à l'âge adulte... ).

Sur le MangokySur le Mangoky © Laurent Boiveau

Des pauses dans la navigation et des marches nous introduisent au monde complexe de leurs croyances et coutumes comme celle des fady (tabous) qui dictent de nombreux aspects de leur relation avec la nature et le fleuve – certaines zones du fleuve sont, par exemple, entourées de restrictions rituelles pour honorer les esprits et éviter leur colère. Et elles nous permettent aussi de connaître – voire de participer – à leur culture et fêtes, entre musiques et danses, récits oraux et chants accompagnés d'instruments comme la valiha (cithare en bambou), entre médecine traditionnelle et mémoire des ancêtres vénérés et consultés pour guider et protéger la communauté.

Forêt de baobabs dans le sud-ouest malgacheForêt de baobabs dans le sud-ouest malgache © Laurent Boiveau

Durant notre navigation vers l'embouchure du Mangoky, nous consacrons une journée de randonnée à la découverte d'une grandiose forêt de baobabs, "arbre" emblématique, source de bienfaits et leçon de vie rappelée dans les légendes.
« Il y a fort longtemps, lorsque le monde venait d'être créé, le baobab n'était pas l'arbre renversé que l'on connaît aujourd'hui. Au contraire, il était majestueux, droit et fier, avec un tronc élancé et des branches verdoyantes s'élevant haut dans le ciel. Le baobab se plaignait constamment à Zanahary, le Créateur du monde, car il n'était pas satisfait de son genre. Chaque jour, ses gémissements emplissaient la forêt, irritant non seulement Zanahary, mais aussi les autres arbres. Le baobab était envieux et ne cessait de comparer ses qualités à celles des autres, oubliant les dons qu'il avait reçus. Un jour, excédé par les plaintes incessantes du baobab, Zanahary décida de lui donner une leçon. Dans un éclat de colère divine, Zanahary saisit le baobab et l'arracha de la terre. Puis, dans un geste spectaculaire, il le retourna et le replanta à l'envers. Les racines de l'arbre se retrouvèrent dans l'air, formant ce qui semble aujourd'hui être ses branches, tandis que ses véritables branches furent enfouies dans la terre. Désormais, tu resteras ainsi pour toujours, visible à tous, et les hommes se demanderont pourquoi tu es si étrange. Que cela te rappelle l'importance de l'humilité et de l'acceptation. »
Les villageois murmurent cette histoire venue de la sagesse ancestrale pour rappeler que chaque être a sa place et sa valeur, même s'il ne le réalise pas immédiatement.

 

Avec Laurent Boiveau

Pour vivre ces aventures malgaches stupéfiantes et émouvantes, pour vous engager dans ce parcours particulièrement riche et diversifié, l'accompagnement de Laurent Boiveau est une chance extraordinaire.

Laurent Boiveau

Laurent Boiveau

Sur les chemins et sentiers depuis près de trente ans, c’est toujours la découverte qui guide ses pas. De l’Himalaya au cœur du Sahara, en passant par Madagascar et la Mongolie, il y a toujours un lieu à explorer. Les grands espaces sont bien sûr à l’origine de toutes ses pérégrinations, mais in fine, c’est surtout le côté humain (particulièrement chez les nomades) qui l’attire le plus. Quatorze hivers au cœur du Sahara et encore plus de temps à sillonner l’Himalaya. Ce qui lui a permis de faire une traversée du Népal par un itinéraire très innovant. Une connaissance de terrain qui vient enrichir les propositions de découvertes de ce pays. Il vous accompagnera aussi au Pakistan pour vous faire découvrir les régions les plus reculées, et notamment les vallées isolées d'Haramosh, de Khaltaro et de Bagrot dans le nord Pakistan en juillet prochain. Il lui arrive régulièrement de partir seul, en général pour explorer de nouveaux lieux qui donneront bien souvent des itinéraires inédits à vous proposer. Sa dernière exploration, la traversée de la Nouvelle-Zélande par un itinéraire de 3 200 kilomètres, qu’il relate dans son livre Te Araroa : Nouvelle-Zélande. Photographe de longue date, il essaie de transcrire l’émotion rencontrée, en la couplant avec l’écriture.

 

Conclusion 

Proposé à date unique, notre voyage de 26 jours sur l'Île rouge vous entraînera, par la randonnée et la navigation, dans un univers envoûtant de générosité et de beauté naturelle unique au monde, et il vous initiera par des rencontres passionnantes à des traditions et à une culture formées par des siècles d'expérience au contact d'une nature tout ensemble redoutable et nourricière.  

L'aventure dans le Makay et sur le Mangoky avec Laurent BoiveauQuotidien sur le Mangoky © Laurent Boiveau

 

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Coucher de soleil sur le MangokyCoucher de soleil sur le Mangoky © Laurent Boiveau