Pays des sommets les plus emblématiques, dont l’Everest, des randonnées, de l’encens et des drapeaux de prières, le Népal est aussi une destination exceptionnelle pour sa faune. Parmi les animaux les plus remarquables au Népal : le tigre, le rhinocéros unicorne ou encore, le petit panda (Ailurus fulgens). Initialement considéré comme proche de l’ours et du raton laveur, ce petit mammifère à la fourrure rougeâtre-noire est finalement l’unique représentant de sa propre famille. Il arpente les forêts montagneuses du centre et du nord du pays, d’ouest en est. C'est bien dans la région du Teraï où nous avons décidé de vous emmener aujourd’hui, à l'occasion d'un nouveau voyage d'observation de la faune au Népal.
Voyage nature à Chitwan ou Bardia
Le Teraï, est la région du sud du Népal, mais aussi d’une partie de la partie nord de l’Inde. Son altitude ne dépasse pas les 300 mètres, et son climat y est subtropical. Ses hivers sont secs, ses étés très chauds. Des conditions propices à la culture du blé qui alimente les greniers du pays tout entier. Ses environnements alternent les forêts, notamment de Sal, les zones de savanes et de prairies, et une cinquantaine de zones humides.
Le Téraï rassemble également 14 aires protégées, les premières ayant été créées à la fin des années 50. Parmi elles, Chitwan, Bardia et Shukla, terres des tigres, des rhinocéros unicornes, des éléphants et d’une grande variété d’espèces d’herbivores.
Safari tigre au Népal ?
Parmi les 13 pays abritant des tigres, le Népal fait figure d’élève exemplaire puisque sa population a quasiment triplé. Un résultat qui dépasse largement l’objectif de doubler le nombre d’individus de la population mondiale en 2022, au sein de l’initiative Tx2. Une initiative finalement jugée peu réaliste. D’une population de 121 individus en 2009, elle atteignait en 2022 le nombre impressionnant de 335 animaux. Des résultats à mettre au crédit des autorités du pays, soutenues par différentes organisations internationales. Pour y parvenir, plusieurs initiatives ont été renforcées et parmi elles, l’établissement de liens plus étroits avec les communautés locales, de meilleures compensations pour les victimes du félin et une lutte anti braconnage plus efficace.
Dans le parc national de Bardia, la population de tigres du Bengale a doublé, alors que celle de l’aire voisine de Khata, à la frontière indienne, repartait à la hausse. Visiter Bardia, vaut le détour pour la beauté de ses paysages et des villages environnants. S’y arrêter quelques jours a d’autant plus d’intérêt quand on sait que c’est le seul parc national qui autorise les observations du félin à pied. Ainsi, à Bardia, accompagné par un guide spécialiste de l’animal, il est possible de suivre la trace du tigre, comme d’écouter les signes indirects de sa possible présence avec les cris des singes ou le piaillement des oiseaux.
En favorisant la période la plus lointaine de la mousson, les chances de l’apercevoir sont plus grandes, car l’animal cherche alors l’eau dans laquelle il peut apprécier de s’immerger lors des journées les plus chaudes. Les pisteurs connaissent les endroits les plus favorables où l’attendre, en vue des berges de la rivière Karnali située dans le parc.
Au Népal, on peut donc observer le tigre dans cinq aires protégées distinctes : Bardia, Chitwan, Shuklaphanta, Parsa, Banke. Notre séjour, destiné à rencontrer les animaux charismatiques du Népal, emmène nos voyageurs dans les trois premiers, avec de très bonnes chances d’observer l’animal à Bardia.
Retrouvez ici notre voyage dédié à l'observation du tigre au Népal.
Nous proposons également un voyage d'observation du tigre en Inde.
Observer le rhinocéros au Népal ?
Oui, le Népal est avec l’Inde le seul pays abritant des rhinocéros unicornes (Rhinocéros unicornis). Ces derniers sont plus de 4 000 en tout, alors que la population de rhinocéros de Java ne compte que 76 individus, contre 34 à 47 pour le rhinocéros de Sumatra. Rappelons qu’il y a sur le continent africain, 6 195 rhinocéros noirs, et 15 942 rhinocéros blancs.
Le rhinocéros unicorne est avec le rhinocéros blanc, le plus gros des rhinocéros et son poids peut dépasser les 2,5 tonnes. Au bord de l’extinction au siècle dernier avec seulement 200 individus, la population a grandement récupéré grâce aux efforts conjoints des autorités indiennes et népalaises. Il n’en reste pas moins menacé par le braconnage. Sa corne étant toujours très recherchée sur le marché de la médecine traditionnelle chinoise. Réduite en poudre, elle est utilisée dans près de 200 produits de la pharmacopée, mais pas comme aphrodisiaque comme c’est souvent écrit. La corne, en tout cas, n’a aucun effet bénéfique puisqu’elle n’est composée que de kératine, comme nos cheveux et nos ongles.
Découvrir les rhinocéros dans les hautes herbes au Népal est toujours une formidable expérience. S’ils sont encore approchés lors de patrouilles à dos d’éléphants, nous décourageons cette pratique qui ne respecte pas le bien-être des pachydermes. Il est donc possible de les approcher en véhicule 4x4 et aussi, à Bardia, de les observer au cours d’une marche d’observation du tigre. Il convient alors, de rester à distance et aussi face au vent afin de ne pas indiquer sa présence à l’animal. Si sa vue est très mauvaise, son odorat est par contre très développé. Personne ne souhaite être poursuivi par un animal de deux tonnes lancé à 50 kilomètres par heure.
Au Népal, le dernier comptage, de 2019, indique la présence de 752 individus (ils étaient 645 en 2015), dont 694 dans le seul parc de Chitwan. Cette population est la seconde en termes d’importance après celle du parc de Kaziranga en Inde. À Chitwan, il est possible de s’installer dans un mirador élevé permettant de voir loin. Il n’est pas rare d’apercevoir plus d’une douzaine d’individus installés dans les zones humides en contrebas. Cette vue impressionnante, et souvent émouvante, ne doit cependant pas faire oublier que certains habitats sont saturés, comme ce peut être le cas à Chitwan. Une population dense est également bien plus à risque d’un point de vue sanitaire.
Naresh Subedi de National Trust for Nature Conservation estime que le territoire d’un mâle est de 14 km2, et qu’il est de 9 pour une femelle. Plusieurs individus partagent pourtant souvent le même territoire. Une situation qui fait craindre aux autorités népalaises que les rhinocéros passent la frontière et aillent s’installer en Inde. Il serait alors bien difficile de les récupérer.
Effectuer des translocations, des transports d’individus d’une aire protégée à une autre s’avère donc à nouveau nécessaire.
Le Teraï abrite par ailleurs sa population d’éléphants avec plus de 250 individus répartis entre les parcs nationaux de Bardia, Chitwan, Koshi Tappu, Parsa et Shuklaphanta.
Découvrir les cerfs de Duvaucel de Shuklaphanta
Moins connu que Bardia, et surtout que Chitwan, le parc national de Shuklaphanta est situé au sud-ouest du Népal, et à l’extrême ouest du Teraï. La zone a été déclarée en 1969, réserve royale de chasse, puis fut promulguée réserve de faune en 1976. Aujourd’hui, le parc national de 305 km2 abrite 56 espèces de mammifères. Parmi elles quelques tigres, léopards et éléphants, mais côté animaux, c’est surtout pour ses cerfs de Duvaucel, cerfs des marais ou Barasingha (Rucervus duvaucelii) que le parc est connu. Il abrite en effet la plus grande population d’individus de l’espère, présente au Népal et en Inde seulement.
Venir à Shukla fait aussi cependant le plaisir des amoureux de plantes. Shukla est en effet l’abri de magnifiques forêts de Sal, et d’immenses prairies par endroits humides, où vivent 24 espèces de poissons et une quinzaine d’Amphibiens.
Enfin, bien des visiteurs viennent au Népal pour sa richesse ornithologique. On y trouve, en effet, un peu plus de 900 espèces. Une diversité précisée grâce au lancement récent d’une application. Elle permet à chacun d’identifier un individu et d’en marquer sa localisation. Ainsi, on sait que le Népal abrite 8 % des espèces d’oiseaux du monde, plaçant ce petit pays à la 25e place mondiale pour sa biodiversité ornithologique. Parmi toutes les espèces, 389 sont endémiques, et donc originaires du Népal.
La grande majorité de ces oiseaux s’observent dans la réserve de Koshi Tappu, à l’est du Teraï comme à Bardia et à Chitwan.
Ainsi, si l’intérêt de visiter le Népal n’est plus à prouver, cela l’est d’autant plus quand on souhaite y découvrir sa faune, et la beauté des habitats qui l’abritent.
Retrouvez ici tous les voyages d'observation de la faune et safaris.