23 mars 2016 - Himalaya et Inde, Témoignages, Ladakh, Zanskar

Sur un voyage particulièrement rare ou emblématique, nous vous livrons les paroles de nos clients, prises à chaud à leur retour de voyage. Elles sont spontanées et livrées telles qu’elles nous ont été transmises. Pour poursuivre nos « Paroles de participants », Paolo et Pierre, deux participants au trek sur la rivière gelée ont accepté de nous parler de leur voyage. Ils faisaient partie d'un groupe de trois personnes revenues à la mi-février 2016. Ce qui suit sont les retranscriptions de nos entretiens. Qu'ils soient ici remerciés de leur retour.

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Au sujet du voyage du Chadar, trek sur la rivière gelée

Chaque hiver, le Zanskar se retrouve coupé du monde pendant plusieurs mois. Pourtant, pendant quelques semaines de fin janvier à début février, un frêle ruban de glace permet aux habitants de rejoindre la vallée voisine du Ladakh. Ce chemin éphémère et glacé, emprunté depuis la nuit des temps, devient alors un chemin de vie. Un chemin mythique que Tamera est la seule agence à avoir arpenté avec des participants en 2016. Pour en savoir plus, cliquez-ici.

 

Comment avez-vous connu Tamera ? Et entendu parler du trek du Chadar sur la rivière gelée?

Paolo : Chez mon ami guide Jean-Marc Périgaud [ndlr. nous partons avec Jean-Marc dans le grand Nord canadien en kayak] qui avait le catalogue Tamera dans son salon ! J’ai fait beaucoup de voyage en Himalaya depuis de nombreuses années et ce trek est un des plus mythiques.

Pierre : Cela fait un moment que je reçois le catalogue Tamera. Je suis parti une première fois au Ladakh… Pas avec Tamera d’ailleurs !... Et j’ai commencé à me documenter à partir de là. Par hasard, je suis tombé sur un des bouquins de David Ducoin [ndlr. chef de secteur chez Tamera] qui parlait des médecins Amchi au Zanskar, de la rivière gelée et ça m’a donné envie d’y aller. Il n’était programmé que chez Tamera cette année.

 

Qu’est ce qui vous a donné envie de partir sur ce programme ?

Paolo : Depuis longtemps, donc, j’avais envie de faire ce voyage et, faisant partie d’une association suisse qui sponsorise une école au Zanskar, je voulais également rencontrer ma filleule et sa famille là-bas. Je connais David depuis longtemps. Il m’a demandé mi-décembre si je voulais partir et j’ai dit « oui » sans hésiter.

Pierre : L’isolement des villages, le fait que la rivière gelée est encore parcourue par les gens du cru et qu’en réalisant ce trek, on a la chance de les rencontrer. Et il y a la géographie humaine et physique de l’Himalaya.


Et alors, la région du Zanskar ?

Paolo : Je n’y étais jamais allé en hiver, plutôt en été. Je fais partie des grands amoureux du Zanskar. J’adore cette région et les gens de là-bas, les paysages.

Pierre : Je suis allé au Ladakh il y a quatre ou cinq ans, en automne. En hiver, les gens ne sont pas très actifs, pas très dynamiques, un peu endormis ! Globalement, l’accueil est extrêmement chaleureux et intéressant. La population est attachante pour peu que l’on puisse avoir quelques contacts.

 

Comment s’est passé le trek ?

Paolo : Les deux guides que l’on avait étaient amoureux de leur pays et avaient tellement envie de nous faire découvrir leur région, qu’il s’agisse de la nature, de la rivière ou des contacts avec les locaux.

Pierre : Le professionnalisme de l’encadrement et de l’organisation nous a mis très à l’aise. Ce trek est tout de même intense mais il y avait un bon dosage. Les étapes n’étaient ni trop longues, ni trop courtes. Nous étions un petit groupe, nous marchions assez rapidement. Cela aurait pu devenir exténuant parce que l’on ne se donnait pas tellement de limites ! Les guides nous ont aidés à trouver le rythme, un certain équilibre physique, qui nous ont permis d’aller jusqu’au bout. L’ambiance  était par ailleurs sympa entre les trois participants et avec les personnes rencontrées. Et le décor est tellement beau ! C’est un peu magique de marcher sur la glace, pas évident également. Parfois, il faut escalader les abords pour éviter la glace, trop mince. Il y a la dimension personnelle, un côté aventure et expédition qui enrichit encore cette expérience.

 

Qu’en retiendriez-vous ?

Paolo : J’ai appris qu’il vaut mieux voyager en hiver au Zanskar parce qu’il y un aspect plus intime. Les gens ont du temps à passer avec nous alors qu’en été, ils ont tellement de choses à faire, notamment dans les champs. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, ils travaillent tous 15 heures par jour et c’est plus difficile d’avoir des contacts avec les locaux. Alors qu’en hiver c’est beaucoup plus simple, également aussi parce qu’il y a moins de touristes. Pour les personnes qui ne connaissent pas cet endroit, c’est un grand dépaysement complet et immédiat, qui vous fait oublier tous vos soucis et vous apaise pendant longtemps.

Pierre : Ce que j’ai retenu, c’est l’intensité. C’est intense sur le plan personnel, c’est intense sur le plan relationnel, sur le plan de la découverte. Et ce que l’on en garde après coup est le sentiment d’avoir vécu une expérience très forte.  On se teste dans des situations où on ne se connaît pas vraiment, dans notre résistance au froid notamment, à trouver des solutions. Si on avait été une grande équipe, je pense que j’aurais moins aimé. La petite taille du groupe a permis à un certain respect mutuel de se développer. C’est un des points forts de Tamera.

 

Quelles sont les rencontres qui vous ont marqués au cours de ce voyage?

Paolo : Les deux guides Sonam et Minup et forcément, ma nièce et sa famille.

Pierre : Les porteurs et les guides tout d’abord. Leur contact était très fort et notre quotidien paisible. Ils étaient à la fois ouverts et en même temps discrets. Ils savaient se mettre exactement en bonne position, c’est à dire en nous laissant libres, en autonomie. Mais ils savaient également intervenir, pour notre sécurité, de manière assez impérative à certains moments. Les porteurs avaient un côté direct et simple, agréable. On a visité une école, rencontré des élèves, discuté avec les institutrices et les parents. Très intéressant. Nous avons également eu l’occasion de rencontrer quelques familles et de dormir chez elles grâce à un des participants qui est le « parrain » d’une petite fille dont il finance les études [ndlr. Pierre parle de Paolo bien sûr !].

 

Quels ont été les temps forts de ce voyage ? Une anecdote ?

Pierre : C’est la marche dans l’eau, quelque chose de vraiment particulier. On prend conscience du danger. On enlève ses chaussures, les pose sur le sac, sort son bâton pour garder l’équilibre, conserve ses chaussettes aux pieds pour ne pas se couper. Et quand on se décide à mettre le pied dans l’eau, on s’aperçoit qu’elle est très froide et on espère que cela ne va pas durer trop longtemps ! On ressort le plus vite possible, on remet des chaussettes sèches, on attache les mouillées sur le sac-à-dos qui deviennent en quelques minutes des glaçons ! On est heureux que ça ne se reproduise pas trop et en même temps, on réalise après coup qu’on a pas eu si froid que ça ! Egalement, à un moment donné, un des participants est tombé dans l’eau jusqu’à la taille et il se trouvait que j’étais juste derrière lui. Je l’ai immédiatement tiré par les bras pour le sortir de la flotte sans me poser à aucun moment la question de savoir si la glace sous nous allait se briser sous mes pieds aussi. Etait-ce ce qu’il fallait faire ? Je ne sais pas mais je ne me suis pas posé de question, question de reflexes, de pacte entre participants.


Pensez-vous retourner au Zanskar ?

Paolo : Oui bien sûr ! Je souhaite aller passer un mois pour travailler dans cette école et passer du temps avec ma filleule et sa famille, probablement en 2017 ou en 2018.

Pierre : Oui je pense y retourner, je ne sais pas quand. J’espérais pouvoir y retourner dès cet été mais cela ne va pas être possible. J’avais pensé faire la grande traversée du Zanskar mais je m’interroge car elle ne semble plus si grande que ça… Elle rétrécie ! J’aime bien les treks assez longs donc il faut que je trouve le programme adéquat, dans l’Himalaya probablement.

 

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