Belle alternative à celui des Annapurnas, le tour du Manaslu contribue à la découverte de ce qui fait la richesse d’un Népal en perpétuelle évolution. Un équilibre précaire entre modernité et tradition, que ces vallées arrivent encore à préserver de nos jours. Un tour qui mérite sa nouvelle notoriété. Nous avons conçu, pas moins de six itinéraires gravitant autour de ce sommet et ce printemps nous allons tenter l’ascension sans oxygène.
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© Ducoin David
Un trek classique, mais intemporel
Le trek du tour du Manaslu, « créé » en 1992, permet de faire le tour du massif sur une durée de deux à trois semaines, le long d'une ancienne voie de commerce de sel. Elle se dirigeait vers la frontière du Tibet, en empruntant les cols de Gyala ou de Lajyung. Généralement, le circuit débute d’Arughat pour franchir le col du Larkye La (5 135 m), puis rejoint le village de Darapani et le tour des Annapurnas.
La présence de la piste carrossable sur le tour des Annapurnas est une avancée en soi pour les populations locales, mais dessert intensément le tourisme d’aventure. Fort heureusement, le Manaslu est là pour y remédier. Le tour du Manaslu permet de visiter un Népal vivant. Avec un départ à 608 mètres, il vous faut de nombreux jours (selon l’option) pour rejoindre le col salvateur.
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C’est donc un patchwork culturel qui vous attend, ce qui en fait sa richesse… C’est le carrefour traditionnel des peuples de diverses origines, les Bhothia, les Tamang, les Nubri, les Pahari…Un ensemble religieux où se côtoient bouddhisme et hindouisme, avec un zeste de syncrétisme, sans oublier les influences bön qui se font encore sentir dans de nombreux monastères. Depuis 1959, la population tibétaine a largement augmenté. Fuyant la répression chinoise, elle est venue occuper le haut de la vallée de la Budhi Gandaki, plus précisément à partir du village de Lho. Les monastères se font très présents, plus feutrés, propices à la méditation. Les murs de mani, empilement de pierres gravées par les pèlerins et déposées en guise d'offrande dans des endroits sacrés, se font de plus en plus nombreux, et d’une longueur infinie…
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Nord, toujours nord…une fois rejoint le bourg de Namrung, et laissée à l’est la vallée de la Tsum, s’ouvrent aux trekkeurs quelques options pour une exploration plus intense des vallées latérales du tour du Manaslu. Par exemple, le passage au camp de base du Manaslu permet de faire un petit bond historique. Après la première exploration en 1950 par Bill Tilman, il faudra attendre 1956 pour qu’une expédition japonaise atteigne le sommet, avec oxygène, une réussite pour Toshio Imanishi et Gyalzen Norbu. Jour historique, ce fut le premier 8 000 mètres pour les Japonais.
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Les visites latérales effectuées, ou pas, il est temps de s’orienter vers le passage clé du tour du Manaslu et franchir le col du Larkye La (5 135 m). Le camp de Dharamsala n’évoluant pas d’année en année, l’esprit s’oriente inévitablement vers le col. Un col d’une belle dimension qui s’échelonne sur plusieurs niveaux durant quasiment sept kilomètres. Le sentier longe le glacier morainique sans grande difficulté. Les lacs sont nombreux, mais il y en a un, tout particulièrement, d’un bleu intense qui interpelle et laisse perplexe… Les drapeaux à prières sont là, en nombre. Avant les premières neiges, les caravanes remontent depuis le versant ouest pour commercer avec les villages tibétains de Samdo et Samagaon, d’où cette profusion de couleurs religieuses.
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Avant d’entamer la descente, un petit coup d’œil aux sommets de l’Annapurna II et du Kanguru, puis la partie la plus raide nous accueille. Si la neige est déjà présente et qu’elle a commencé sa mutation pour se transformer en glace, c’est une descente qui peut devenir épique pour le trekkeur. Dans un cas plus favorable, le sentier est bien tracé dans un mélange de sable et de roche. Le passage clé du tour du Manaslu est réalisé, mais la jonction avec le tour des Annapurnas demande encore quelques efforts, entre un à deux jours, selon les options. Le petit pont qui enjambe le torrent glacé du glacier de Bimtang est assez surprenant et marque définitivement la limite entre alpage et villages. Nous retrouvons une vie plus intense où forgerons, cultivateurs, caravaniers (…) modèlent la vie en montagne pour continuer à y vivre, avec ou sans tourisme. Mais, il faut bien rejoindre Dharapani, et le tour des Annapurnas, il est alors temps de prendre une décision, fin du trek à Jagat ou direction l’un des deux cols (Thorung La, Mesakanto La) pour découvrir ce fameux tour des Annapurnas ?
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