MÉMOIRES DU CHEMIN | Le Dolpo est au cœur de notre actualité :
La semaine dernière notre « Grande caravane du Dolpo » était de retour malgré un voyage ponctué de nombreuses péripéties. La semaine prochaine nous avons un départ pour le Bas Dolpo, suivit d’un autre départ le 20 octobre prochain. Nous en profitons pour publier un récit de Nanouche Crémieu qui accompagna l’un des premiers voyages au Bas Dolpo dès que la région fut ouverte dans les années 90. A l’époque, comme il n’y avait pas la piste d’atterrissage de Juphal, il fallait partir de Dorpathan à pied pour ensuite rejoindre Jumla. Le Dolpo reste encore aujourd’hui une région de culture tibétaine authentique et préservé mais…. Découvrez le récit de Nanouche qui vient aussi de publier le récit de sa vie : Vagabonde - Himalaya, une histoire d’amour
Voir notre Grande caravane du Dolpo : du Lac Rara à Lo Manthang par le Kekyap La cliquez ici.
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Tarap " le vallée des chevaux excellents "
J'ai commencé à visiter le Népal et y randonner dans les années 70 et le Dolpo ou le Mustang étaient encore inaccessibles. Cela nous faisait rêver comme tout ce qui est "interdit"! Et puis là haut il y avait la culture tibétaine, et même la religion Bön, si peu connue ainsi que l'école des anciens les "Nyingmapas".
La route de Do Tarap
Partis des rizières sous la chaleur moite de la fin de mousson nous avons avancé petit à petit dans le collines jusqu'a Dorpathan ou nous sommes arrivés avec avec joie !
Enfin de l'air frais, des cimes enneigées des "Kanjiroba" au lointain, au dessus des forêts de conifères! Plus haut sur une crête nous dominaient de superbes troupeaux de "barhals" ou de "blue sheeps", sur le plateau en bas les yacks domestiques des caravaniers paissaient après avoir traversé les hauts cols de transition avec les collines népalaises. Alors ils échangeaient leurs charges avec les porteurs venus d'en bas.
Avec la remontée des gorges vers Do, au dessus des forêts de genévriers de haute taille, ce fut un festival de paysages rocailleux, de falaises colorées, de chemins en balcons, de grottes de bivouacs, tout ce qu'il faut pour "adorer" cette aventure! Croiser les caravanes de yacks qui descendent la laine et le sel. Je me souviens avoir demandé à un caravanier s’il savait où était vraiment la frontière et comment il savait si il était au Népal ou au Tibet coté chinois ? Il m'a répondu que c'était seulement quand ils rencontrait des militaires qu'il savait, car les uniformes étaient différents !
Dans les villages de la vallée: Do, Tokyu, …. nous avons vu les femmes tisser les bandes de laine multicolore qui sont utilisés pour les sacs et les couvertures, nous avons visité un artisan qui sculptait des mantras sur les pierres, puis celui qui faisait les broches argentés décorées de turquoises et coraux avec lesquelles les femmes attachent leur manteaux ainsi que les coiffes en métal typiques de cette région. Et puis surtout partout dans les champs c'était le battage de l'orge en chantant ! La vie ! Partout l'accueil, le rire en nous voyant! "Tchang ? Tchang dun ? " (" Venez boire du tchang," ! La bière d'orge fermentée). Au passage nous remarquions de beaux "chortens" particuliers par leurs toitures et de belles décorations sur les quatre faces: le paon, le tigre, le cheval ou des signes "auspicieux" comme l'anneau d'éternité, la conque, le parasol, la bannière de victoire, le pot de "Amrita" liqueur de longue vie, faites en relief peintes en ocre et blanc!
Le lac, perle du Dolpo
Après deux jours en haute altitude, petits pas et souffle court nous voici enfin au bord du Lac si bleu si turquoise ! Ce lac, ou dit-on Padmasambhava noya la démone qui rendait les gens si malheureux ! La couleur du lac reflet du ciel, d'un bleu turquoise étonnant, variant du plus clair au plus dense, des rives au centre , et à ce que l'on dit si profond ! Une balade sur le chemin acrobatique en balcon qui mène vers Shey ! Splendides vues le lac en longeant et arrêt fréquents pour le plaisir des yeux ! Mais nous revenons au camp près du lac car cette année là le haut Dolpo n'était pas encore ouvert, juste une bonne raison d'attendre cette opportunité pour y revenir! Nous sommes redescendus le long du torrent qui fait la plus haute cascade du Népal, admirant ce bouillonnement fantastique, assourdis par le bruit ! Puis nous avons rejoint le village d'hiver des gens de Phoksumdo ou ils cultivent et ont des réserves de foin pour les bêtes en hiver. Plus bas à la jonction des torrents celui, qui descend du lac, et celui qui descend de la chaine des Kanjiroba……, nous voilà repartis a l'assaut du dernier col "Kagmara" qui nous séparent du plateau de Jumla. Longue descente vers le plateau, envie que ce ne soit pas déjà fini et ou pourrait on encore aller ???? Jusqu’au mont Kailash peux être ?