Emblèmes de Madagascar, les lémuriens sont de petits primates sympathiques et très intelligents. Du Microcèbe de Mme Berthe, plus petit primate du monde avec sa trentaine de grammes, à l'Indri pouvant peser jusqu'à une dizaine de kilos, l’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature recense 107 espèces de lémuriens, dont un tiers est gravement menacé. Voici cinq informations sur cet animal fort apprécié, mais finalement plutôt méconnu du grand public.
Un lémurien est un primate, mais n’est pas un singe !
Souvent considérés comme de mignons petits singes, les lémuriens sont bien des primates, mais pas pour autant des singes. Pour faire simple, les primates peuvent être divisés en deux ordres ; celui des anthropoïdes et celui des prosimiens. Nous, les humains, comme les autres grands singes, mais plus largement les singes dans leur ensemble, sommes anthropoïdes.
Les lémuriens eux, sont des prosimiens. Ils appartiennent à l’ordre des strepsirrhiniens comme également les loris, les galagos ou les célèbres ayes-ayes. Les traces des premiers prosimiens datent d’il y a près de 55 millions d’années (un squelette d’un individu de 7 centimètres pour une vingtaine de grammes a été découvert en Chine en 2013), contre 45 pour les premiers singes.
Leur ancêtre commun remonterait lui, à presque 80 millions d’années. Parmi les ancêtres des lémuriens actuels, certains étaient gros comme des gorilles.
Les lémuriens vivent à Madagascar
Saviez-vous que 75 % des espèces de faune comme de flore vivant à Madagascar sont endémiques ? Cela signifie que ces animaux comme ces plantes ne se trouvent nulle part ailleurs.
L’origine de l’arrivée sur l’île des lémuriens est encore incertaine, mais il est probable qu’ils aient traversé le canal du Mozambique installés sur des troncs ou des branches flottantes. Leur origine serait donc en tout cas bien africaine.
© Sebastien Meys
L’indri est le plus gros d’entre eux
Vous connaissez peut-être « King Julian »", le Maki catta bien connu des amateurs du dessin animé Madagascar, mais connaissez-vous l’indri ? L’indri indri ou babakoto, est l’un des lémuriens parmi les plus menacés.
Ses représentants ne sont plus présents que dans une petite poche de végétation, le parc national d’Andasibe-Mantadia à l’Est de l’île et deux autres aires protégées. L'indri se caractérise également par une absence de queue, ou plutôt une queue de trois centimètres seulement, et un chant tout à fait caractéristique qui porte à plus de trois kilomètres.
Lui permettre de se reproduire en captivité n’est pas une solution en raison de son régime alimentaire très diversifié. En effet, il se nourrit d’une soixantaine d’espèces de feuilles différentes.
Femelle indri et son petit © Renaud Fulconis
Les lémuriens contribuent au développement des forêts
Grands consommateurs de feuilles, d’insectes et de lézards, les lémuriens aiment aussi manger les fruits, dont les graines qu’ils ne digèrent pas finissent par se disperser sur leur chemin via leurs selles. Ces infatigables voyageurs contribuent ainsi à la naissance de nouveaux arbres.
© Florence Perroux / Helpsimus
Les lémuriens sont menacés
Vous l’aviez compris, comme la très grande majorité des autres primates, les lémuriens sont menacés de disparition. Ils représentent cependant le groupe de mammifères encore le plus menacé.
L’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature faisait en juillet 2020 le constat d’un tiers des espèces, soit 33 d’entre elles, gravement menacé de disparition. Ainsi, sur les 107 espèces répertoriées, 103 font face à des menaces grandissantes au regard de la destruction de leur habitat et de la chasse illégale.
Maki Catta © Renaud Fulconis
Partir observer les lémuriens avec Tamera
À Madagascar, l’association de sauvegarde du grand hapalémur (Prolemer simus), ou Helpsimus, créée en 2009, poursuit son travail de conservation de l’espèce et de son habitat par de nombreuses actions : aide au développement, programmes pédagogiques, suivi scientifique des individus…
Vous aimeriez partir sur place et vous immerger dans ce formidable projet ? Rejoignez notre voyage Préservation des chimpanzés et de la biodiversité.