« Certes, un rêve de beignet, c’est un rêve, pas un beignet. Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage. »
Marek Halter.
Longtemps destination confidentielle, l’Éthiopie est devenue « classique » ; l’offre est pléthorique désormais sur la toile consacrée. Et le voyageur a de quoi être saisi de vertige lorsqu’il s’agit d’opérer un choix entre tous ces circuits dans lesquels reviennent les mêmes noms, les mêmes sites, les mêmes parcours, à quelques nuances près... « Alors, qu’est-ce qui distingue l’offre de Tamera ? » me demande-t-on de plus en plus souvent. C’est à cette question que je vais tenter de répondre. En une phrase, pour commencer : pour avoir le bonheur de fréquenter ses régions depuis 25 ans, j’ai appris de l’Éthiopie qu’elle est une grande terre de voyage. Rebelle à se laisser rétrécir en produit de consommation, elle mérite autre chose que de l’ « avoir fait ». Et c’est le désir de Tamera que d’être à la hauteur de cette exigence.
Dans le Simien
Une terre de voyage
Des espaces autres, un temps et un rythme autres, une histoire autre, des gens autres. C’est une lapalissade de dire que le voyage vaut par la confrontation à l’altérité. C’est une lapalissade de dire aussi que l’autre, au cœur même de sa différence, suscite l’inquiétude et le souci inconscient de « ne pas se faire avoir ». Mais partir, en délaissant quelques jours, quelques semaines, les garde-fous qui nous permettent le contrôle des espaces et des temps familiers, c’est accepter le trouble que la nature de l’autre, en sa pluralité, provoque. En somme, c’est se risquer à un autre mode de vie, d’une allure plus lente empreinte de modestie, et se laisser désorienter.
Par son extraordinaire histoire et par sa géographie, l’Éthiopie est un pays immense et chacune de ses régions est, à elle seule, un pays. Elle a la texture d’une histoire plurimillénaire pleine de tourmentes et d’inventions, elle est faite de distances dans lesquelles se tiennent, vigilantes, les nuances. En cela, l’Éthiopie est véritablement une terre pour les voyageurs : elle porte et préserve, dans ses beautés immédiatement données, des secrets et des résistances qui délimitent des frontières intérieures. Elle ne se laisse pas consommer car elle est trop abondante pour qu’on l’épuise. « Elle ne se fait pas », « on ne la fait pas » et c’est à tort qu’un voyageur l’ajoute à sa collection « pays faits ». Par respect de cette grandeur, nous considérons indispensable de nous adapter au terrain plutôt que de le soumettre à nos tentations consuméristes.
Vallée du Rift Abyssinie, Lalibela
Prendre le temps
Dans la vacance que constitue le temps d’un voyage en Éthiopie, quelle qu’en soit la durée, nous prenons le temps justement : celui de contempler, celui d’écouter, celui d’échanger, celui de comprendre. Nos voyages veulent rouvrir la possibilité d’un « temps neuf » qui nous éloigne des rythmes souvent haletants que nous devons soutenir « chez nous » : en pratique, cela se traduit par des itinéraires qui ne nécessitent pas la précipitation, des itinéraires qui, accordant plus d’importance à la qualité des visites qu’à leur quantité, ne survolent pas les régions superficiellement. Nous privilégions les journées denses aux courses contre la montre. Il faut du temps pour écouter un pays.
Cela se traduit par le choix d’user modérément des vols intérieurs ; leur emploi en grand nombre, écarte de la vie réelle des gens. Il faut du temps pour entendre murmurer le fond des âges tumultueux et les légendes de Maqueda (la reine de Saba) et du royaume du Prêtre Jean ; il faut du temps pour sentir, dans le Danakil, la terre au travail ; dans les montagnes, il faut du temps pour s’imprégner des ambiances bruissantes des siècles passés ; il faut du temps pour se rendre disponible et se familiariser aux coutumes qui nous parlent d’autres dieux, d’autres solidarités humaines, d’une complicité rare avec la nature.
Il faut du temps pour écouter un pays. Et c’est pour ne pas réduire l’Éthiopie à un décor, à de trop simples clichés que nous décidons d’accorder à chaque région le temps nécessaire pour la connaître et s’en imprégner au mieux. Ainsi, quelle que soit la durée dont nous disposons pour le voyage, nous souhaitons juste savourer pleinement le parcours réalisé en vivant au plus près des lieux.
Dans le Tigray Berge de l'Omo
- De l’Abyssinie à la vallée de l’Omo, 27 jours pour découvrir les richesses naturelles et culturelles de l’Empire du Négus.
- L’Abyssinie confidentielle, 15 jours pour s’immerger, par la marche, dans les campagnes chrétiennes des hautes-terres.
- Sud : Du Rift à la vallée de l’Omo, 2 semaines, pour prendre le temps d’approcher avec respect les tribus de l’Omo par la marche, par l’échange sur les marchés ou dans leurs villages.
Rencontrer
Des langues, des traditions, des spiritualités multiples ont façonné l’Éthiopie ; elles restent vivantes dans la pratique des peuples. Des montagnes et des hauts-plateaux aux déserts et aux savanes, il existe une diversité incroyable de visages, de vêtements et parures, de mœurs et de croyances ; parfois, de subtiles nuances font la différence d’une ethnie à l’autre. Nous sommes chez eux et pour connaître nos hôtes, il est bon, comme dirait Montaigne, de « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui ».
Pour réaliser cet objectif, deux conditions s’imposent : limiter nos groupes à un petit nombre de participants, prêter une attention particulière à la formation et à la qualité de nos guides. Ce sont eux, en effet, qui dans le temps limité d’un voyage, vont permettre de faire lien avec les populations locales. Nos parcours sont accompagnés de guides fiers de leur pays et fins connaisseurs de son histoire, de sa géomorphologie, de ses peuples. Au-delà de leurs compétences culturelles nos guides prennent aussi soin de transmettre, par des récits et des explications circonstanciées, l’immensité complexe et chaleureuse de l’Éthiopie et ont pour mission de favoriser et de développer les échanges entre les hommes de ses mondes et nos voyageurs.
Nos guides sont, par exemple, très avertis des problèmes que pose pour les voyageurs la rencontre avec les peuples du sud. Le comportement intéressé des tribus, les inévitables échanges birrs/photos qui remontent aux premiers passages des photographes professionnels suscitent souvent des plaintes. Or, quand les voyageurs sont pressés par leur programme et ont juste le temps de prendre des photos lorsqu’ils débarquent dans un village ou campement de l’Omo, les habitants, conscients de la brièveté de leur passage, s’agitent aussi fébrilement, mus par le souhait de percevoir au plus vite une retombée de cette visite: « birr, birr … », rien ne peut se dire d’autre dans le manque de temps mais aussi, sans un guide averti et humain qui forme le lien et facilite la prise de contact et la parole ; sans le temps, sans le guide impliqué, la rencontre est ratée, frustrante, dévalorisante pour tous. Le voyageur est réduit à être « une bourse ambulante » pour l’autochtone qui est lui même réduit à son image de bracelets, de peaux et de plumes.
Notre pratique du terrain et la conception de nos circuits, dans les confins sud-ouest (Surma) et sud (Omo), permettent de prendre les précautions nécessaires pour profiter des rencontres et éviter qu’un voyage s’apparente à un voyeurisme déplaisant.
Abyssinie, campagne Vallée de l'Omo, chez les Karo
- La vie et la nature des peuples de l’Omo et du Rift, 19 jours pour plonger dans l’univers naturel et culturel des tribus de l’Omo.
Une pluralité de parcours
Plus qu’une destination parmi d’autres sur une carte, l’Éthiopie offre une très grande variété de reliefs et de cultures ; elle est un enchevêtrement complexe d’histoires et de légendes. Elle est faste dans le déploiement de ses paysages, prodigue pour les passionnés des grandes civilisations, curieuse et attachante par ses hommes, belle pour les marcheurs, secrète et fascinante pour tous. Aussi riche et dense qu’il ait été, aucun itinéraire dans ce pays n’épuise entièrement la curiosité du voyageur : c’est l’une des grâces de l’Éthiopie. Tout voyage en ses terres enfante un rêve qui se perpétue au retour, génère un désir d’y revenir.
Dans notre attachement à vous emmener en voyage plus qu’en déplacement, Tamera se réjouit de nourrir ce rêve et ce désir qu’offre l’Éthiopie. Proposer la découverte d’un pays n’est pas seulement construire un ou des itinéraires, programmer des visites et des temps de marche, choisir et organiser des prestations. C’est aussi transmettre, autant que possible, la nature, les subtiles saveurs de ce pays. Tamera propose donc, pour explorer cette singulière destination, une offre plurielle : des voyages de durées diverses, avec des activités diverses, dans toutes les régions actuellement sûres.
Explorer ses terres et leurs magnifiques paysages par les routes ou par les sentiers, rencontrer ses peuples et vibrer en découvrant des pratiques religieuses ancestrales (comme les pèlerinages) ou quotidiennes (comme les marchés), pénétrer dans les arcanes d’une civilisation particulièrement originale en Afrique. Que nous partions 2 semaines ou davantage, dans une région ou plusieurs, la générosité de l’Éthiopie est telle que nous en revenons toujours enrichis avec le souhait de repartir.
Pour cet été, nous vous proposons, entre autres, l’aventure rare avec notre Trek chez les Surma ou la rencontre émouvante avec le Pèlerinage à Scheik Hussein. En chacun mais différemment, une Éthiopie se savoure.
Pour l’automne nous avons composé de nouveaux programmes :
- Le grand tour : Danakil, Abyssinie et vallée de l’Omo, en 28 jours.
- Grande découverte du Nord : de l’Abyssinie au Dallol, 17 jours.
Abyssinie, Tigray Vallée de l'Omo, Korsho
Et ceux qui souhaitent débuter 2020 dans la beauté et la ferveur du Timkat sont invités à consulter les voyages que nous proposons pour participer aux fêtes avec les paysans/éleveurs des montagnes du Tigray ; lorsque retentissent les chants et passent les processions plus confidentielles mais non moins somptueuses que celles de Lalibella et des villes historiques, nous plongeons dans l’émotion et l’émerveillement.
- Somptueuse Abyssinie : spécial fête du Timkat et Meskal, en 16 jours.
- Harar, Dankil et Timkat au Tigray, en 18 jours.
Crédit photos : Patrick Badzinski, Franck Charton, Alain Loss, Bernard Ritz.
Partir en Éthiopie avec Tamera
Basée dans le vieux Lyon, l'agence Tamera propose une sélection rare et hors des sentiers battus de voyages et treks en Éthiopie. Un trek en Éthiopie permet d’expérimenter au plus près de ses populations un pays immense, aux cultures, aux traditions religieuses extrêmement variées. Nos experts vous aideront à identifier les programmes qui correspondent le mieux à vos envies, votre expérience et votre condition physique.