Les orangs-outans sont les seuls grands singes à vivre en Asie, plus précisément en Indonésie. Il existe deux espèces qui bien que très proches physiquement sont totalement séparées géographiquement, chacune étant endémique d’îles voisines.
Deux espèces d’orangs-outans pour une même apparence
Les hommes des forêts (traduction des mots malais « orang-outan ») possèdent près de 97 % d’ADN commun avec l’homme, ce qui les place parmi nos cousins primates les plus proches, derrière le chimpanzé. Les deux espèces connues d’orangs-outans, celle de Sumatra et celle de Bornéo, sont considérées comme en grave danger d’extinction.
Même si toutes deux sont reconnaissables à leur pelage roux et long, quelques détails différencient chaque espèce, à commencer par leur aire de répartition. Pongo abelii vit sur l’île de Sumatra, il s’agit de l’espèce la plus restreinte avec une dernière estimation à 14 613 individus. Pongo pygmaeus vit pour sa part sur l’île de Bornéo.
Bien que sa population ait chuté de 60 % entre 1950 et 2010, on estime aujourd’hui qu’il existe 41 000 orangs-outans de Bornéo. Vous pouvez participer à leur sauvegarde en allant à leur rencontre dans le parc national de Batang Ai ou dans le sanctuaire de Matang.
Une aire de répartition en chute libre
Les orangs-outans sont les grands primates les plus arboricoles. Ils ne descendent que très rarement au sol. Ils vivent dans les arbres, ils se nourrissent grâce aux arbres, ils dorment dans les arbres… Malheureusement, que ce soit sur Bornéo ou Sumatra, les forêts primaires sont détruites à grands coups d’incendies pour laisser place à l’agriculture. L’orang-outan de Sumatra aurait ainsi perdu 60 % de son habitat entre 1985 et 2007. Son aire de répartition s’étend aujourd’hui sur 17 797 km². Un désastre écologique de plus en plus médiatisé grâce notamment aux polémiques sur l’huile de palme. Sur l’île de Bornéo, appelée Kalimantan dans sa partie indonésienne, les orangs-outans jouissent d’un habitat plus important d’environ 155 106 km², c’est toutefois 100 000 km² de moins qu’en 1975.
Au-delà de la déforestation, les orangs-outans sont également l’objet de chasse illégale pour leur viande d’une part mais également pour voler les jeunes singes et les vendre comme animaux de compagnie. Au total, l’UICN estime que le braconnage est coupable de 12 % du déclin des deux espèces. A Sumatra, la réintroduction de ces animaux détenus illégalement a permis de créer deux nouvelles populations de plus de 260 animaux.
Une population qui peine à s’agrandir
A savoir également, les orangs-outans ne sont pas les rois de la multiplication et à ce jeu, l’espèce de Sumatra se distingue encore. Si les orangs-outans de Bornéo font un petit tous les 6 à 7 ans (ce qui est déjà important comparé à l’homo-sapiens), celui de Sumatra attend entre 8 et 9 ans pour s’accoupler à nouveau ! Sachant que la longévité d’une femelle est d’environ 50 ans, que la maturité sexuelle est atteint vers 15 ans et que la gestation dure environ 254 jours... tous à vos calculettes... une femelle peut donner au maximum 4 à 5 descendants à son espèce.
Quand on vous dit que chaque vie compte, pour les orangs-outans c’est encore plus vrai !
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