Sur un voyage particulièrement rare ou emblématique, nous vous livrons les paroles de nos clients, prises sur le vif à leur retour de voyage. Elles sont spontanées et livrées telles qu’elles nous ont été transmises.
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Pour initier « Paroles de participants », nous avons demandé à FJ, Carole et Martine, trois participantes parmi les sept qui étaient des nôtres lors de ce voyage, de nous parler de leur voyage en Mongolie dans le cadre du cycle en terres chamanes. Un de ces témoignages est particulièrement saisissant.
Terres chamanes en Mongolie, la seconde étape de notre cycle sur le chamanisme mondial
Ce voyage en Mongolie était le deuxième voyage d’un cycle de découverte du chamanisme mondial qui a été initié par Pierre Ramaut et Tamera en 2014 au Québec avec la découverte de la pratique et de l’enseignement du chef spirituel et medecine-man algonquin T8aminik Rankin. Ce projet s’appuie ainsi sur les recherches de Pierre en matière de chamanisme et l'expertise de Tamera en matière d’ethnies et de peuples du monde entier.
En juillet dernier, notre projet était de découvrir la Mongolie en tentant d’appréhender, avec le moins de barrières possibles, le chamanisme mongol sous toutes ses formes. Nous avons passé six journées avec trois chamans que notre amie et partenaire Naraa a identifiés, dont les pouvoirs sont reconnus. Nous sommes immergés dans leur monde et dans leur culture.
Psychanalyste vivant en Belgique, Pierre s’intéresse depuis de nombreuses années au lien qui existe entre la transmission trans-générationnelle et le chamanisme. Il nous dit : « de mon point de vue, ce second chapitre de notre cycle a rempli ses promesses à tout point de vue, tant au plan de nos rencontres chamaniques que de l’accueil de nos hôtes et des paysages somptueux que nous avons parcourus. Nous sommes mûrs pour lancer notre troisième opus en terres chamanes qui aura lieu en Indonésie chez les Hommes-Fleurs en mai 2016.
Ce qui suit sont les retranscriptions de nos entretiens
Comment avez vous connu Tamera et notre cycle En terres Chamanes ?
FJ : Avec un ami, nous sommes très intéressés par le chamanisme, nous étions déjà en contact avec des chamanes au Canada et cet ami m’a proposé d’aller écouter une conférence de Dominique Rankin à Sainte-Foi. Puis il est passé devant votre agence et ça lui a donné envie. Nous avions donc prévu un voyage en Mongolie mais les autres organisateurs n’étaient pas spécialisés dans le chamanisme, enfin pas par l’approche que vous proposez.
M : Par un ami connaissait Pierre Ramaut. Au Pérou, au cours d’un voyage, Pierre en a parlé ; et c’était par hasard car je n’étais pas passionnée par le chamanisme, mais la période de vacances me convenait.
C : Il y a longtemps par des amis qui ont fait beaucoup de voyages au Tibet, notamment avec vous. Cela fait 15 ans que je voyage avec Tamera en Asie et au Tibet. Tous les ans je reçois le « petit catalogue papier » avec les principaux voyages de l’année, et j’adore le feuilleter. Cela fait longtemps que je voulais aller en Mongolie et comme c’était un thème qui m’intéressait, en même temps…
Qu’est ce qui vous a donné envie de partir sur ce programme ?
FJ : C’était un projet que j’avais déjà l’année dernière. Le chamanisme m’intéresse, j’ai lu beaucoup de bouquins à ce sujet puis les paysages et le climat m’intéressaient. En plus j’avais des dates précises pour voyager car je ne voulais pas croiser beaucoup de monde. Avoir les deux réunis dans le même package c’était inespéré.
M : J’ai fait d’autres voyages et ce que j’aime bien, c’est rencontrer d’autres genre de personnes, j’aime la nature, rencontrer des peuples.
C : Le contexte du pays, culturellement en Asie avec beaucoup de connexions avec le Tibet, c’est dans la continuité de mes voyages en Asie. Cela me permettait de compléter ma vision.
Etiez vous déjà parti en Mongolie ? Comment avez vous trouvé le pays et vos hôtes ?
FJ : Non par contre j’ai un ami qui est photographe qui n’arrêtait pas de m’en parler. Comment j’ai trouvé ? Sur une note de 1à 10, 12+ ! Ca n’existe pas mais je dirais « 12+ ». Bon, il y a beaucoup de m… de vache. Elles ne sont pas comme en France, elles sont dures donc on peut les pousser facilement pour piquer la tente ! Mais on évite de la faire quand on est pieds-nus. Hihihi Les paysages étaient géniaux, fabuleux, supers. Et les Mongols sont des gens gentils, ils ont un super rythme. Ce voyage a fait beaucoup progresser ma vision de la Mongolie, post-soviétique.
M : Non, première fois. Les Mongols sont fantastiques. Je suis allée en Chine en novembre et cela ne m’a pas plu. Ici, j’ai aimé la découverte. En Chine, j’y étais allée pour une guide sinologue qui est très intéressante mais les personnes rencontrées ne me convenaient pas. En Mongolie, les paysages étaient magnifiques, somptueux.
C : C’était la première fois que je partais en voyage spécial en terres chamanes, ce n’est pas un voyage typique, classique de la découverte de la Mongolie. Il y a la ressemblance avec les paysages du Tibet : les populations nomades du plateau, les paysages infinis avec leurs grands espaces,…
Quelle était votre connaissance au préalable du chamanisme et des chamanes ?
FJ: Mes connaissances viennent de bouquins, du Canada, et je fréquente depuis plus de deux ans une chamane en France qui est professeur d’ethnologie à la faculté de Clermont-Ferrand.
M : J’ai fait des études de psycho-pédagogie et il y avait un professeur qui abordait des questions à ce sujet mais c’est au sein d’une association belge (psycho trans-personnelle) que j’en ai entendu parlé. Des personnes qui en parlaient dans un couloir. Le mot chamanisme, c’est un mot qui ressortait, un mot magique.
C : Je n’en avais pas entendu parler pour la Mongolie. En revanche en Amazonie (Pérou), oui. Nous avions fait une grande traversée avec Tamera. J’étais également allée en Laponie à la rencontre des Sami : 350km de traversée entre Finlande, Suède et Norvège mais là nous n’avions pas rencontré de chamanes, probablement parce qu’il n’y en a plus très peu là-bas.
Sur cette dimension du chamanisme, qu’étiez vous venue chercher ?
FJ : Essayer de comprendre. Et puis finalement « croire » parce qu’on a eu une expérience qui y a contribué et qui m’a beaucoup marquée.
M : Je ne savais pas du tout, pour moi je pensais que tout ce qui concernait les peuples premiers était une antichambre de la science, que le sommet de l’évolution intellectuelle de l’être humain était les avancées scientifiques et les connaissances de l’homme sur lui-même. J’ai lu beaucoup de livres. Et tout cela n’est pas vrai. C’est la culture occidentale qui fait passer cette idée depuis le siècle des lumières.
C : Au départ c’était la découverte, la connaissance et la rencontre des personnes.
Qu’avez vous trouvé ou vécu ?
FJ : Des preuves, de la compréhension… comment cela se passe et se présente en Mongolie, au sein de chaque famille, dans ce contexte. Les chamanes sont presque tous différents avec des pratiques différentes. Selon la région d’où il viennent, ils ont une autre façon de parler avec les esprits. Le premier chamane que nous avons rencontré était en liaison avec la nature. Le deuxième a fait une cérémonie et la troisième, complètement moderne, a utilisé une autre approche. J’ai un cousin chamane en France qui est plus guérisseur. Mais pendant ce voyage j’ai trouvé des choses que je ne cherchais même pas ! J’ai trouvé tout de suite ce qu’il me plaisait, être à l’écart des foules et vivre des choses passionnantes.
M : Enormément de choses. Chaque voyage de Tamera m’a transformée. J’étais transformée en profondeur. J’ai pu découvrir la dimension des esprits, des chamanes, c’est une dimension qui existe chez nous aussi mais qu’on écoute pas. J’ai compris que l’humanité est partout… On le sait intellectuellement mais rencontrer et vivre avec des populations différentes, on réalise qu’il y a un langue différente pour dire les même choses.
C : Ce voyage était au-delà de mes espérances, parce qu’au début je partais dans l’idée où je serais en recul, observatrice. Dès la rencontre avec la première chamane, on a bien compris que nous étions plutôt des participants, des acteurs, comme des gens du pays. Nous allions rencontrer et poser nos questions (personnelles) aux chamanes. L’implication est LA dimension de ce voyage, nécessitant une certaine ouverture d’esprit. Deuxième grand axe, je me suis rendue compte de la pluralité des chamanes. Des quatre chamanes que nous avons rencontré, chaque chamane avait son style, une approche différente du chamanisme.
Quelles sont les rencontres qui vous ont marquées au cours de ce voyage?
FJ : Naraa (ndlr notre partenaire) est une femme extraordinaire, devenue une amie. Je pense y retourner. Elle est très courageuse, elle a une côté humain, drôle, elle est quelqu’un qui ne se prend pas la tête mais qui a beaucoup de réflexion. Elle avait des coins de bivouacs bien choisis. Elle pensait arrêter les voyages mais elle n’est pas prête de finir ! Elle a beaucoup de motivation. Elle a dépanné des français qui n’étaient pas du groupe en faisant une traduction. Pierre est érudit mais il ne vous étale pas sa culture. Toute l’équipe de Naraa était super. J’ai souvent voyagé et fait de l’humanitaire au Kenya mais c’était après des années que j’ai pu avoir mes repères. Là, en Mongolie, j’ai tissé des amitiés en 15 jours. J’ai longtemps voyagé en individuel, donc là c’était une première en groupe avec des participants. Un groupe apporte beaucoup. Autant ça peut être un cauchemar mais un groupe peut être un plus quand ça se passe bien. Le groupe n’était pas homogène au début. Puis on a vécu des choses géniales, on a eu plus de plaisir, encore plus apprécié les paysages, les rencontres et ça nous a fait avancer ensemble. J’avais voyagé avec (un acteur français du trekking) mais il y a une dimension spirituelle qu’ils n’ont pas. Là, on ne se prend pas la tête mais c’est un voyage qui donne de la profondeur, on réfléchit quand même !
M : Toutes les rencontres ont été marquantes. Les participants, mes compagnons de voyages étaient très ouverts. Les mongols d’une façon générale sont différents des chinois dans le sens où ils sourient sincèrement, ils écoutent vraiment la nature (le lac des perles où les poissons doivent trouver à manger pour survire) et lui prêtent attention. Les Mongols ne nous voient pas comme des touristes qui dérangent. C’est une qualité de Tamera de choisir un guide local qui nous emmène chez des personnes qui elles nous reçoivent.
C : Toutes les rencontres avec les chamanes m’ont marquée. Dès la première rencontre je ne sais pas ce qui c’est passé, nous étions à 1km de la maison du premier chamane, et je ne me sentais pas très bien physiquement, (tout tournais, la tête le corps, je me sentais fébrile). Nous sommes rentrés dans la maison du chamane et là il me dit « calme-toi, pose-toi ». Il fait le tour, discute avec les autres membres du groupe, il me regarde et dit « toi il y a quelque chose ». Là je suis sortie, j’étais en vrille et il fallut beaucoup de temps pour me calmer. Le deuxième chamane rebelote. Lorsque l’on s’approchait de leur maison, je me suis remise à trembler et j’ai tout de suite vu qu’à la différence du premier chamane qui travaillait avec l’esprit du lac, celui-ci travaillait avec une montagne… Le lendemain au soir on fait la cérémonie (de minuit à 5h). Au cours de cette cérémonie, le chamane s’est retourné vers moi et là boum ! Il y a eu un truc comme dans le livre de Corinne Sombrun, j’ai eu l’impression de me transformer en animal, je sentais des dents pousser et un cri animal est sorti de ma bouche. Les gens de la famille du chamane pensaient que c’était une cérémonie traditionnelle, donc regroupés devant la télé. Quand ils ont entendu les cris il ont accouru pour voir ce qu’il se passait. Le lendemain au petit matin, nous avons fait un débriefing. Le chamane a très bien géré les choses. Il m’a expliqué qu’il avait vu qu’un esprit me suivait, un esprit qui venait de l’est, il essayait d’en faire quelque. Il se manifesterait peut-être dans les prochains jours sur le chemin. C’était difficile que le chamane me dise cela. Après quelques jours le troisième chamane qui travaillait avec les Bodhisattva (concept bouddhiste). Il avait des icônes, il ne travaillait pas avec des éléments naturels comme les deux premiers. La différence avec celui de la montagne qui utilisait un tambour, qu’on appelle le chamane à cheval, et celui qui travaille avec une guimbarde qu’on appelle le chamane à pied. Au cours de cette rencontre, je voulais bien qu’il mis dise des choses sur moi. Il a fait plein de trucs et à la fin il m’a demandé : « est-ce que tes parents sont décédés ? » J’ai répondu que oui et il a rétorqué « parce que tes parents hurlent que tu fasses attention car il y a un l’esprit qui te suit et qui veut quelque chose. ». Le Gerelmaa (le quatrième chamane) était encore radicalement différent. Elle s’appuyait sur l’esprit de sa grand-mère et non de la nature. Elle a fait un entretien, une cérémonie et malheureusement comme je n’était pas très bien je n’ai pas pu y assister. Je suis rentrée extrêmement perplexe de tout ca. Des expériences extrêmement fortes dans lesquelles j’étais très impliquée. J’avais plein de questions personnelles en tête.
En synthèse, quels ont été les temps forts de ce voyage ?
FJ : Les rencontres des chamanes, la qualité des chamanes. Nous ne sommes pas arrivés en touriste pour faire du voyeurisme, nous sommes arrivés pour participer.
M : Le point le plus fort état la découverte du chamanisme. Il ne faut pas oublier Pierre Ramaut, une personne remarquable comme Naraa, C’était un voyage d’exception.
C : Je retiens un circuit extraordinaire avec notamment ce petit village près du lac Khövsgöl avec des très beaux paysages. Même si nous n’avons pas rencontré beaucoup de monde, ce lac est magnifique et cet aspect est renforcé par le fait que nous campions dans une petite structure loin des camps aménagés pour touristes. J’ai également bien aimé le trajet pour retourner à l’aéroport où nous avons traversé les montagnes en 4x4, les paysages et bien sûr les mongols. Le thème du chamanisme était très fort.
Après le Québec en 2014 et la Mongolie cette année, seriez vous partante pour la prochaine étape de notre cycle en terre chamane chez les Hommes-fleurs de Siberut en Indonésie en mai/juin 2016 ?
FJ : On en a beaucoup parlé avec Pierre (j’apprécie beaucoup ce qu’il fait) et ayant fréquenté des pays chaud je suis prête à continuer mais le seul frein est le niveau de « confort ». J’ai de gros problèmes de dos mais en Mongolie les matelas étaient confortables et bien suffisants. Il n’y avait pas de bestioles (serpents, araignées, etc.) est-ce qu‘on va retrouver cette quiétude ? Je pars en Indonésie l’année prochaine si vous garantissez la même tranquillité !
M : (Rires) pourquoi pas mais j’ai encore a travailler ! Je n’irais pas avec n’importe qui mais j’irais au bout du monde avec Pierre Ramaut. Ce que propose Tamera sont des voyages qui permettent de se construire. Je ne me suis pas construite en Chine comme je me suis construite en Mongolie.
C : Pour les hommes-fleurs je ne sais pas si je suis partante. Après, quand Pierre partira en Sibérie c’est sûr que là oui ! Il y aura des similitudes, entre les mongoles, ce coté sibérien et également avec les Sami en Laponie. En tout cas c’est un cycle qui m’intéresse beaucoup.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour conclure ?
FJ : J’ai lu sur un blog sur internet que Tamera était juste en terme de nourriture mais les gens n’ont pas du partir en Mongolie ! J’ai un bon appétit, mais parfois j’avais du mal à finir mon assiette ! On a aussi dit qu’il y avait peu de légumes et pas de fruits mais il y en avait tous les jours. D’ailleurs je me demandais comment ils faisaient pour les acheter parce qu’ils sortaient pleins trucs tous les jours ! Sinon les gens moyennement contents on les trouve et c’est plus facile d’en avoir que des gens vraiment contents. En lisant les commentaires sur Tamera, on ne trouve que des gens contents et je vois pourquoi. Je n’ai rien à rajouter, faites pareil la prochaine fois !
M : Je remercie toute l’équipe de Tamera pour la qualité de son travail. Sans Tamera il n’y aurait rien. Il y a une excellence à tous les niveaux, un bonheur à tous les niveaux. Et l’équipe choisie sur place (chauffeurs, cuisiniers, etc.) c’état du bonheur de les rencontrer, on a reçu énormément. Je ne pourrais jamais donner autant que j’ai reçu. Comme dit ma fille « chapeau à tous les mongols ». Mais on doit se demander si cette culture sera préservée ? Les mongols à cheval sont des dieux, beaux. Ce qu’il m’a marqué était l’adaptation de l’être humain à son milieu comme les chamanes qui vivent dans des milieux hostiles. On ne peut qu’encourager ce genre de personnes à partager mais qu’avec Tamera car j’ai déjà voyagé avec d’autres agences mais rien comme Tamera. En échange avec notre guide Naraa, mes (2) enfants vont réaliser un projet en Mongolie pour que les enfants mongols dessinent et échangent avec des enfants belges. La naissance de ce projet, c’était lorsque ma fille s’est posée pour dessiner et que les enfants mongols étaient venus la regarder. On a eu un contact très fort avec les enfants.
C : Je tiens à vous remercier, TAMERA, et toute l’équipe pour organiser ce genre de voyage, et de laisser la liberté à Pierre d’encadrer ce genre de voyage thématique. On sort des sentiers battus, des parcours classiques, Le fait aussi d’être en petits groupes et d’avoir maintenu le départ même si on était peu nombreux, avec au final un bon rapport qualité /prix.