15 octobre 2019 - Asie centrale, Mongolie, Culture

Régulièrement nous publions le portrait d’un personnage historique ou imaginaire qui a marqué un pays ou une région. Si le nom de Gengis Khan évoque des hordes de cavaliers sanguinaires dans l’imaginaire de certains, il est l’un des piliers de la nation mongole. L’histoire de la Mongolie prend sa source dans le bassin de la vallée de l’Orkhon, où des confédérations de tribus turques, mongoles et toungouses s’affrontent. C’est la période des empires des steppes. C’est au XIIIe siècle que le charismatique Temüjin unit les tribus mongoles et fonde le Mongol Uls, l’État mongol. Il est choisi comme souverain sous le nom de Gengis Khan. Mais avant d’entreprendre un voyage au pays des steppes immenses, penchons-nous davantage sur ce personnage si controversé.

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Un voyage en Mongolie commence place Sükhbaatar 

Les vainqueurs écrivent l’histoire. Mais les vaincus ont écrit celle de Gengis Khan. En Occident, son nom s’apparente à un mythe. Au Tadjikistan, en Ouzbékistan, au Turkménistan et surtout en Iran, sa seule évocation fait frémir. En Mongolie, le nom de Gengis Khan évoque au contraire un demi-dieu. À Oulan-Bator, la place principale de la capitale mongole s’orne d’un vaste monument à colonnes, dédié aux empereurs mongols. Il constitue l’ultime clin d’œil des Mongols modernes à leur héros national. L’observateur attentif ne peut manquer de voir, encadrant l’imposante statue de Gengis Khan, la forme dessinée du mont Burkhan Khaldun, lieu présumé de la sépulture du grand Khan

 

Les quarante premières années

La date de naissance du « Loup gris », Temüjin, le futur conquérant du monde, demeure floue : 1162 pour les uns, 1167 pour les autres. Jusqu’en 1206, sa vie mouvementée s’écoula au gré des batailles acharnées entre les 40 clans mongols et leurs rivaux, les tribus turques et tatares. Parmi les sujets de discorde, le rapt des femmes occupe une place de choix. L’exogamie, règle d’or dans les clans, oblige pour trouver une épouse, à pratiquer l’enlèvement chez une horde voisine.

En résultent, au final, des guerres sans fin, voire des haines inexpiables. En 1204, dans les monts du Khangai, près du cours supérieur de la rivière Orkhon, Temüjin, nommé Gengis Khan par ses premiers fidèles, livre une grande bataille héroïque contre la tribu turco-mongole des Naïmans, un peuple de la Taïga. À cette occasion, Gengis établit son camp près de la ville de Kharkhorin, non loin de l’actuel monastère bouddhiste d’Erdene Zuu.

Plus tard, son troisième fils, Ogodai, y établira sa capitale. Aujourd’hui, les Tsataans, nomadisant avec leurs rennes autour du lac Khövsgöl aux confins septentrionaux de la Mongolie, pourraient être les descendants des Naïmans, dont ils perpétuent le mode de vie.

Contrairement aux Mongols, ils vivent non pas sous des yourtes de feutre, mais dans des tipis. En 1206, ayant atteint la quarantaine (âge vénérable pour l’époque), Gengis Khan réunit sous sa bannière – le touk, un étendard blanc à neuf queues de cheval – l’ensemble des clans de la Mongolie.

Sa victoire, aboutissement de 25 ans de luttes acharnées, résulte de ses traits de caractère : dons de commandement, sens de l’équité, loyauté envers les siens, reconnaissance pour les services rendus…

 

En Chine, l’honneur retrouvé

Au sud-est de la Mongolie, les étendues de gravier, de sable et d’argile du Gobi constituent un véritable hippodrome où les chevaux mongols évoluent avec aisance. La région de Pékin n’est autre que le prolongement de la steppe.

Les clans mongols et les Chinois s’y affrontent depuis toujours. De vieilles haines ancestrales appellent une vengeance impitoyable : deux générations plus tôt, Ambakhai, grand Khan mongol, meurt empalé à Pékin. De 1211 à 1217, Gengis Khan s’attache à laver ces vieux affronts.

 

La conquête du Khorazm

Après avoir conquis la Chine, Gengis Khan rentre en Mongolie. Il aurait pu s’en tenir là. Il désire alors établir des rapports commerciaux étroits avec son plus proche voisin à l’ouest de la Mongolie, le sultan Mohammed de Khorazm, maître des immenses régions couvrant les bassins de l’Amou Darya et du Syr Darya (actuels Tadjikistan, Ouzbékistan et une partie du Kazakhstan et du Turkménistan).

Pour avoir sous-estimé l’importance de la loyauté aux yeux de Gengis Khan, le sultan va faire se déverser la terreur sur toute la civilisation arabo-persane. À Otrar (Almaty), il commet l’erreur impardonnable de faire dévaliser une très riche caravane et massacrer les émissaires du Khan.

La vengeance de Gengis Khan se révèle terrible : soumettez-vous et vous serez riches et prospères. Rebellez-vous, ou résistez : vous serez égorgés ! La loyauté envers les amis n’a d’égales que la ruse et la férocité envers les adversaires. Parti avec son armée des confins de l’Altaï (le pays des aigliers), Gengis Khan assiège Otrar : le gouverneur Inaltchiq, responsable du massacre de la caravane, capturé après une résistance désespérée, connaît un sort cruel : on lui coule de l’argent fondu dans les yeux et les oreilles !

Boukhara, Samarcande (dans l’actuel Ouzbékistan) et enfin Kounia-Ourguentch (dans l’actuel Turkménistan) où réside Mohammed de Khorazm sont assiégées et pillées. Le sultan Mohammed, pris de terreur, s’enfuit. Une chevauchée épique s’ensuit. De 1219 à 1221, les infatigables cavaliers mongols parcourent des milliers de kilomètres pour assouvir leur vengeance, rasant tout sur leur passage. Balkh, Merv, Nishapur, Ray (Téhéran), Hamadan, Qavzin, Rasht et enfin Gorgan forment les grains d’un chapelet de l’épouvante.

La riche ville de Nishapur a droit à un traitement spécial : lors de l’assaut, une flèche blesse mortellement Toquoutchar, mari d’une des filles de Gengis Khan. Après la bataille, sa veuve entre dans la cité avec dix mille hommes. Pendant quatre jours, ils massacrent tout ce qu’ils voient. En Afghanistan, la forteresse musulmane de Bamiyan connaît un sort identique : la mort de Mutugen, petit-fils de Gengis Khan, entraîne l’extermination totale des habitants et même des animaux.

En 1221, après deux années de fuite éperdue à l’origine de la quasi-destruction des plus belles cités d’Asie centrale, le sultan Mohammed de Khorazm meurt d’épuisement à Gurgan, sur les rives de la mer Caspienne.

 

Le grand Khan lave l’ultime affront

Au retour de cette campagne impitoyable, Gengis Khan s’intéresse à l’islam, mais aussi au taoïsme, invitant un célèbre moine chinois, Changchun, à le rejoindre. Mais, en 1224, après trois petites années de « repos » consacrées à la chasse, sport préféré de Gengis Khan, il repart laver un nouvel affront.

Une tribu turque, les Tangoutes, vit sur le plateau tibétain dans l’Amdo (Gansu) actuel, au nord-est du lac Qinghai (lac Koukounor). Ils ont fort dédaigneusement refusé d’envoyer des troupes pour l’expédition punitive contre Mohammed de Khorazm. L’heure du règlement de comptes a sonné. Leur capitale, Yinchuan, subit le sort réservé à toutes les villes d’Asie centrale.

 

Le dernier voyage

Au cours de cette dernière campagne, une malencontreuse chute de cheval affaiblit le conquérant, au point sans doute d’entraîner sa mort en 1227, âgé alors de 60 ou 65 ans. Sa dépouille, ramenée en Mongolie, retrouve sa terre sacrée dans le massif du Khentii, sur le mont Burkhan Khaldun.

 

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