À tout seigneur tout honneur ? Entre toutes les cordillères du Pérou, la grande cordillère Blanche est un géant parmi les secteurs « montagne » du pays. 180 kilomètres de longueur du nord au sud sur une épaisseur de 25 à 35 kilomètres de large, la blanche est tout simplement la chaîne de montagnes tropicales la plus importante d’Amérique du Sud : ce maillon titanesque des cordillères regroupe dans son périmètre 17 sommets de plus de 6000 mètres, plus de 500 lagunas et lacs glaciaires et quelque 22 glaciers. À 250 kilomètres plein nord de Lima, dans la région de l’Ancash, ses différents secteurs, tous relativement exigeants en termes d’altitude et de dénivelé, ne suffiraient pas à épuiser une vie de marcheur… Dans cet article de blog, notre ami Jean-Marc Porte revient sur l’univers extraordinaire du trek la cordillère Blanche au nord du Pérou.
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Trek de la cordillère Blanche au Pérou © Jean-Marc Porte
Située au nord-ouest du Pérou dans la région de l’Ancash, la Cordillera Blanca est littéralement le seigneur de la Cordillère péruvienne. Altitude et ampleur sans concession : distribuées depuis la grande vallée de Callejón de Huaylas, ses quebradas ouvrent à une vie de marcheur…
Ses approches se font quasi exclusivement sur ses versants ouest (Pacifique) distribués au fil du Rio Santa, que ce soit vers le nord (quebrada de Santa Cruz, Huandoy, Chacrajaru...) ou le sud, à partir du véritable petit Chamonix de la cordillère, le hub du trek et de l’alpinisme de l’Ancash : Huaraz. Les itinéraires classiques sur 8/10 jours permettent des approches majeures sur le Chacraraju, les délicats versants neigeux de l’Alpamayo, l’un des sommets les plus esthétiques des Andes, les faces difficiles du Huandoy… Mais dans ces vastes mondes, les possibilités abondent : de l’ultra-court (4 jours) et pour relier la quebrada (vallée) Santa Cruz à Punta Union, jusqu’au grand tour de la cordillère Blanche (19 jours), en passant par le tour d’Alpamayo (7 jours) les options dans les vallées sont multiples (Huascarán-Alpamayo, cordillère Blanche- vallée Sacrée, enchaînements de quebradas « secondaires », etc).
Le trek est soumis à réglementation dans le parc national du Huascarán. Le portage est classiquement assuré par des équipes d’arriéros (muletiers). Et plusieurs grands refuges historiques sont établis dans le massif : Refugio Perù (4680 mètres face au Huandoy et au Pisco), refuge de la vallée d’Ishinca (4390 m), Refugio Huascarán (4580 m)…
Repères d’altitude et sommets
Le seigneur Huascarán
© Jean-Marc Porte
Un sommet bicéphale, aux faces scintillantes de glaces : du haut de ses 6768 mètres d’altitude, le Huascarán est à la fois le seigneur de la cordillère Blanche tout autant que celui du Pérou. Le point culminant du pays fut gravi pour la première fois (sommet nord) par une Américaine aussi têtue (plusieurs expéditions successives…) qu’intrépide, Annie Smith Peck, en 1908, avec deux guides suisses. Mais dans la chronique de ce géant fort courtisé dans les années 60/70, retenez que c’est sur ce toit du monde qu’en 1979, l’alpiniste et médecin Nicolas Jeager passa 60 jours seul avec sa tente à 6700 mètres, pour auto-étudier les mécanismes d’adaptation à l’hypoxie sur une longue durée…
L’Alpamayo : l’esthétique andine…
© Jean-Marc Porte
Les textures des neiges et les glaces (ice flutes) des sommets andins, travaillées par l’humidité spécifique de la chaîne entre Amazonie et océan Pacifique, ne ressemblent à aucune autre ? C’est de cet atour 100 % andin dont s’est parée la pyramide l’Alpamayo : dans les grandes années d’exploration du massif, elle a même été élue comme étant « la plus belle montagne » du monde. Esthétiquement « parfait », ce sommet aérien de presque 6000 (5 947 mètres d’altitude exactement), aux arêtes délicates et corniches ourlées de pentes raides a été conquis au début des années 50 par une expédition franco-belge conduite par George Kogan et Raymond Leininger.
Trek : l’esprit des lieux
© Jean-Marc Porte
La progression avec les arriéros (les muletiers). La blancheur et les verticales des ice flutes sur les sommets. Les cols à 5000 ou presque 6000 et leurs redescentes sur les vallées habitées (éleveurs et bergers), avec sous les lignes des sommets, pâturages et plateaux, lacs et zones humides. Les lagunes contre les horizons pur blanc. Le rythme et l’alternance des ambiances entre vastes fonds de vallées glaciaires (quebradas) et de solides prises d’altitude. Les nuits en altitude avec le cadeau de la croix du Sud et de la voie lactée superbe dominant la pâleur des sommets. Les acclimatations dans Callejon de Huaylas, la vallée séparant la cordillère Noire de la cordillère Blanche, face à Hurraz et au Huascarán, à la poursuite des Puya Raimondii, une broméliacée de 5 à 10 mètres de hauteur…
À voir en chemin
L’émotion de Chavín
Chavín © Jean-Marc Porte
Bien longtemps avant la naissance de la grande Cuzco, Chavín de Huántar fut entre 1500 et 300 avant notre ère, l’un des principaux centres de pèlerinage et de pouvoir de l’une des premières grandes cultures andines pré-incas : la civilisation Chavin. Situé à 3200 mètres d’altitude, son complexe d’imposantes pyramides tronquées, ornées de « têtes clouées » dominant de vastes plateformes était un point de passage et d’échanges essentiels reliant les cultures de la côte du Pacifique et la jungle amazonienne. Le site, situé dans le bassin supérieur du fleuve Marañón, au confluent des rivières Huacheksa et Mosna, ainsi que son musée national dédié, font partie des grandes émotions culturelles liées aux cordillères Blanche et Huayhuash.
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