18 juillet 2024 - Afrique, Éthiopie
Enfants du pays Surma

L'Éthiopie retrouve progressivement une tranquillité bienfaisante et favorable aux découvertes touristiques, après quelques années d'un sérieux conflit intérieur qui a affecté les terres du Nord. La prudence reste de mise et c'est l'objet de notre propos de faire un point sur les régions de nouveau accessibles en toute sérénité. On peut déjà rappeler que ce vaste pays de la Corne de l'Afrique (environ 1 137 000 km2) peut se partager en trois grandes zones d'influences religieuses, de natures et d'éco-systèmes divers. Le Sud, de forêts, de savanes et de brousses, où vivent des ethnies de croyances animistes, dans la vallée du Rift et sur les berges du fleuve Omo. Le Nord, où s'est déployée, sur les hauts plateaux d'Abyssinie, depuis le IVe siècle, une civilisation chrétienne autonome et surprenante. L'Est, habité par des peuples musulmans, qui comprend des contrastes naturels étonnants, entre désert du Danakil, massif « alpin » du Balé, collines rouges et semi-arides de Sof Omar.

Chacune de ces zones, ici sommairement dessinées, recèle des ressources variées pour enchanter les voyageurs, de l'exploration culturelle au trekking, en passant par des rencontres bouleversantes.

Paysage d'Abyssinie

Paysage d'Abyssinie ©Franck CHARTON 

 

Entrez dans l'univers de l'Éthiopie en consultant tous nos voyages.

 

1. Immersion dans le Sud : vallées du Rift et de l'Omo, Pays surma

Dame Mursi

Dame mursi dans la vallée de l'Omo ©Alain LOSS

Sur les terres du sud des tribus animistes, le conflit du nord n'a pas perturbé le calme des régions ; elles sont restées accueillantes aux étrangers même si l'inquiétude suscitée par le pays a notablement abaissé le nombre de visiteurs. Nos voyageurs de ces deux dernières années ont savouré de parcourir des lieux passablement désertés par les touristes ; ainsi, pouvaient-ils prendre tout leur temps pour approfondir des rencontres et participer aux activités, voire petites festivités, des ethnies croisées dans les villages, sur les pistes et les marchés. Oromos, Hamers, Dassanatch, Konso, Bodi, Surmas, Erbore... Leurs corps sont fréquemment ornés de peintures d'argile, de coiffures de plumes et de végétaux, de scarifications rituelles, de plateaux labiaux et auriculaires, provoquant étonnement culturel et admiration esthétique.

Pour vous immerger dans ces mondes de la manière la plus confortable, ce parcours est un classique revisité, Sud: du Rift à la vallée de l'Omo ; pour la plus aventureuse avec un itinéraire exclusif, Trek chez les Surma. Pour connaître les ethnies des deux berges de l'Omo en un seul voyage, découvrez La vie et la nature des peuples de l'Omo et du Rift.

 

Greniers à grains

Greniers à grains du pays hamer ©Franck CHARTON

Dans ces Sud, il est possible de voyager toute l'année y compris durant les deux petites saisons de pluies (en avril/mai et en septembre/mi-octobre) qui se caractérisent par des orages éclatant en fin d'après-midi – donnant un spectacle de ciels magnifiques sur les savanes d'acacias parasols. Les pluies du sud sont en faibles précipitations journalières, mais elles se concentrent en fin d'après-midi.

 

2. Expéditions dans l'Est : massif du Balé, Danakil, Harar

Nyala des montagnes dans le Balé

Nyala des montagnes dans le Balé ©Seifegebreil SHIFFERAW

Pour ceux qui rêvent d'un trek singulier et rare en Éthiopie, s'engager dans les sentiers du massif du Balé réserve des émotions inoubliables : la faune et les paysages de ces lieux peu connus sont inoubliables. Sur le plateau du nord (4300 mètres) des montagnes centrales et le long de l'escarpement des plaines, tandis qu'au sud, la forêt tropicale de Harenna parfait la diversité des milieux naturels. Dans le Balé, vit environ un quart des espèces endémiques à l'Éthiopie (nyalas, loups d’Abyssinie, l’antilope de Ménélik, ... ) ainsi qu'un grand nombre d'oiseaux et de rapaces. La saison sèche, de novembre à février, constitue la meilleure période pour l'explorer.

 

Diabolique beauté du Danakil

Diabolique beauté du Danakil ©Stephan GLADIEU

L'est du pays réserve aussi d'autres horizons fascinants et à nouveau accessibles : les offrandes salées et sulfureuses du Danakil ! Passé l'Awash, on plonge dans un autre univers ! En s'approchant du niveau de la mer, jusqu'à en descendre à –120 mètres, on pénètre dans de fabuleuses terres volcaniques... Blancheurs scintillantes des lacs salés Assal et Karoum, grondement sublime des laves de l'Erta Ale, en éruption permanente, cônes volcaniques dessinant l'horizon, traîtresses couleurs psychédéliques du Dallol. Pasteurs et éleveurs de chameaux, aux caravanes autrefois chargées de sel, islamisés de longue date, mais encore imprégnés de croyances animistes, nomadisant traditionnellement entre Djibouti et Éthiopie, voire Érythrée, composent un peuple déroutant qui s'est adapté à ce milieu d'extrême rigueur : les Afars – que nous rencontrons au long de notre parcours. Pour éviter des températures élevées saturées d'humidité, les expéditions sont prévues de fin octobre à début avril, bien que la meilleure période reste le plus souvent de mi-novembre à début mars.

 

Demeure de Harar

Demeure de Harar ©Stephan GLADIEU

Les intérêts de la contrée orientale ne se bornent toutefois pas aux richesses naturelles.

S'y trouve, sans conteste une des plus belles villes d'Éthiopie, la quatrième ville sainte de l'Islam : Harar, avec ses ruelles traditionnelles et ses marchés, ses murs d'un blanc éclatant colorés de vives peintures ; mosquées (82) et sanctuaires, coutumes harari et opulentes demeures traditionnelles attestent de son ancienneté et de sa valeur dans le monde islamique ; les haltes qu'y fit Rimbaud lorsqu'il entreprit de commercer en Orient accroissent la fascination qu'exerce la cité sur les visiteurs étrangers.

Et l'un des plus saisissants rassemblements d'Afrique s'y déploie dans les terres rouges, à quelques encablures des grottes de Sof Omar : le pèlerinage de Sheikh Hussein ; comparé fréquemment au Hadj (pèlerinage à La Mecque), il fait converger vers le mausolée d'un saint soufi, les musulmans de toute la Corne de l'Afrique, mais aussi des animistes, voire des chrétiens et les mystiques errants du pays ; les festivités ont lieu au moment de l'Aïd-el-Kébir et plus modestement, lors de la naissance du saint.

 

3. En Abyssinie : les villes royales

Dans le labyrinthe de Lalibela

Dans le labyrinthe de Lalibela ©Patrick BADZINSKI

Malgré les apaisements survenus ces derniers mois dans le nord du pays, confortés par des échanges entre gouvernements et rebelles, il convient de garder prudence et vigilance dans l'exploration de l'Abyssinie. Nous avons donc opté, en attendant qu'une tranquillité plus satisfaisante gagne l'ensemble des campagnes, pour des voyages orientés vers les villes royales – et quelques autres comme Mékélé et Bahar Dar ; nous proposons aux visiteurs désireux de les découvrir d'adapter nos circuits, afin de les rejoindre grâce au bon réseau aérien qu'offre la compagnie nationale (Ethiopian Airlines).

Au sortir du Danakil, par exemple, nous visitons, depuis Mékélé, quelques unes des belles églises rupestres du Tigray avant de rejoindre Lalibela, la Jérusalem noire dont les églises extraordinaires furent érigées lorsque la route vers la Terre sainte devint trop périlleuse.

 

Timkat à Gondar

Timkat à Gondar ©Franck CHARTON

Voyager en Abyssinie, aller d'une ville royale à l'autre, c'est explorer un passé qui n'est pas passé et demeure toujours vibrant dans l'âme du peuple qui entretient ses fêtes, ses traditions, ses rites orthodoxes, avec ferveur. Contempler les obélisques d'Axoum et les châteaux « métissés » de Gondar, naviguer sur le Lac Tana pour découvrir les monastères et sanctuaires, immergent dans une indécision temporelle qui désoriente. Nos voyages sur ces terres chrétiennes d'Abyssinie sont des immersions dans une grande Histoire, tissées de légendes, de traditions et de cultures que l'on éprouve encore plus singulièrement lors des fêtes de Timkat et du Meskal.

 

4. Une terre d'aventures...

L'Hawzen dans le Tigray

L'Hawzen dans le Tigray ©Franck CHARTON

Comme en témoigne ce petit parcours des régions, de nombreux espaces magnifiques sont toujours ou à nouveau « ouverts » en Éthiopie, même si nous devons encore patienter quelque temps pour retourner dans d'autres lieux – comme le massif du Simiens.

Outre nos itinéraires déjà « cousus » (mais adaptables selon les circonstances locales et l'aventure désirée), l'incroyable richesse naturelle et humaine du pays peut se savourer en combinant, selon les désirs, plusieurs régions ou plusieurs activités. Comme dans ce long cours exceptionnel où se donnent en profusion toutes les richesses de l'Éthiopie. Grâce à notre expertise du pays, vous pouvez faire une superbe randonnée dans le massif du Balé, avant de vous immerger dans les festivités du Timkat à Lalibela ou Gondar ; vous pouvez traverser le Danakil, avant de rejoindre (avec vols intérieurs aidant) la vallée de l'Omo ; vous pouvez vous immerger dans le pays des Surmas, avant la découverte culturelle de l'Abyssinie...

 

Le repas des hyènes d'Harar

Le repas des hyènes d'Harar ©Stephan GLADIEU

D'une certaine façon, la réalité de l'Éthiopie peut désorienter, mais ne brise pas le rêve qu'on en fait : là où nous allons, l'accueil est chaleureux, avec un quotidien fondé sur des rythmes et des rites ancestraux – animistes, chrétiens, musulmans, les paysages sont attachants ou éblouissants, la faune est étonnante, les reliefs et la géographie sont contrastés.

De ce pays mystérieux au charme inépuisable pour les sens et l'esprit, pays dont on ne peut « faire le tour », on revient toujours plein d'images, de saveurs, d'odeurs, de sons, de contes...

 

Caravane du Danakil

Caravane du Danakil ©Stephan GLADIEU

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