Deuxième plus vaste delta intérieur au monde, le delta de l’Okavango s’étend au nord du Botswana, en Afrique. À la différence des autres fleuves, l’Okavango – troisième plus long fleuve d’Afrique australe avec ses 1 500 km de parcours – ne se déverse pas dans un océan mais vient mourir dans le désert du Kalahari. Une fois par an, il inonde son bassin sur près de 18 000 km² au plus fort de sa crue, transformant totalement le paysage en une zone humide débordant de vie.
Une biodiversité unique au monde
Sillonné de nombreux canaux donnant naissance à toutes sortes d’îles et lagons, le delta de l’Okavango sert de refuge à une riche biodiversité. Les animaux s’y rendent en effet en masse pour trouver de la nourriture et de l’eau, le tout dans un habitat préservé. Chose étonnante, les crues se produisent pendant la saison sèche, en juin et juillet. Les plantes et animaux qui y vivent ont donc synchronisé leur rythme biologique pour s’adapter au milieu.
Il abriterait 482 espèces d’oiseaux différentes, 130 espèces de mammifères, 71 espèces de poissons, 64 de reptiles et 1 061 de plantes. Remarquable à plus d’un titre, le delta de l’Okavango est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2014 car il est « un exemple exceptionnel de la complexité, de l’interdépendance et de l’interaction des processus climatiques, géomorphologiques, hydrologiques et biologiques », écrit l’Unesco.
Des géants africains
Les éléphants sont véritablement l’un des emblèmes de l’Okavango. En parcourant ces terres inondées, ils creusent de nouveaux sillons et, donc, de nouveaux cours d’eau, remodelant ainsi le paysage, mais surtout le débit, la vitesse et la direction du fleuve.
Un hippopotame (Hippopotamus amphibius)
Dans le delta, d’immenses troupeaux traversent les prairies verdoyantes et s’y désaltèrent après parfois des semaines de migration dans les régions les plus sèches de l’Afrique australe. À leurs côtés, d’autres géants d’Afrique comme les buffles, zèbres, hippopotames, lions, guépards ou encore cobes lechwe rouges occupent également ce territoire. Parmi eux, de nombreuses espèces menacées.
Le delta de l’Okavango est donc vital pour la survie de ces grands mammifères. C’est particulièrement vrai pour les lycaons – dont l’espèce est classée « en danger » d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) – et les rhinocéros blancs et noirs – décimés par le braconnage – qui se rendent eux aussi dans ce milieu.
Bucorves du Sud ou calaos terrestres (Bucorvus leadbeateri)
L’avifaune du delta de l’Okavango
Comme évoqué plus haut, plus de 480 espèces différentes d’oiseaux ont été identifiées dans le delta de l’Okavango. Cette grande variété s’explique notamment par la richesse de milieux. On y trouve aussi bien des marécages permanents que des prairies saisonnièrement inondées, des zones boisées, des lagons et même des forêts alentour. Parmi ces oiseaux, 24 espèces sont classées comme étant menacées à l’échelle mondiale.
Résultat, toute la zone est reconnue comme Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO). Elle présente un intérêt majeur pour la survie d’oiseaux comme l’aigrette vineuse (Egretta vinaceigula) – classée « vulnérable » par l’UICN –, le bucorve du Sud ou calao terrestre (Bucorvus leadbeateri) – également classé « vulnérable » –, et la grue caronculée (Bugeranus carunculatus) – « vulnérable ». La zone est aussi le territoire de six espèces de vautours menacés.
Retrouvez tous nos voyages à la rencontre de la faune.
Et nos voyages au Botswana.
En savoir plus sur l’Okavango
- Documentaire Arte, « Okavango, le fleuve-vie », trois épisodes, 2019 ;
- Documentaire BBC Earth, « Les plus grands spectacles de la Terre », 2016.