« Gazelles, antilopes, girafes, gnous, zèbres, rhinocéros, buffles, éléphants – les animaux s’arrêtaient ou se déplaçaient au pas du loisir, au gré de la soif, au goût du hasard. Le soleil encore doux prenait en écharpe les champs de neige qui s’étageaient au sommet du Kilimandjaro. La brise du matin jouait avec les dernières nuées [...]. La nature avait beau répéter éternellement ses miracles, elle ne perdait rien, elle, de sa splendeur et de son intégrité. », écrivait Joseph Kessel. Dans les savanes qui se déploient sous la splendeur du Kilimandjaro, une « tapisserie vivante » se compose et se recompose sans cesse avec ses rythmes apparemment éternels entre les aubes et les crépuscules, les eaux et les plaines. S'immerger dans les immensités fauves du Serengeti, plonger dans le cratère animé du N'Gorongoro, observer les gnous en migration font partie des rêves qui conduisent en Tanzanie. Nous vous en proposons la découverte ainsi que quelques « au-delà », plus confidentiels : des lacs comme le Natron, des parcs du sud comme le Nyerere ou Mikumi. Par ailleurs, dans ces espaces profondément ressourçants, des tribus vivent avec des croyances et des traditions ancestrales, en lien profond avec la faune et la nature qui les entourent ; leurs mots et leurs pratiques approfondissent l'approche de ces milieux naturels et nous prenons le temps des rencontres et des échanges avec les Hadzabe, les Chaaga, les Masaïs... Et comme la Tanzanie c'est aussi l'archipel mythique de Zanzibar, toute aventure de brousse peut s'y terminer en douceur, dans le parfum des épices et les bleus de l'océan.
Le repos du léopard © Alain Loss
Dans des parcs mythiques ou confidentiels : le spectacle de la vie sauvage
Les parcs de Tanzanie sont diversifiés dans leurs paysages, mais offrent presque tous le bonheur de croiser et d'admirer les Big Five. En 1935, E. Hemingway utilise ce terme pour désigner cinq mammifères, carnivores et herbivores, qui se caractérisent essentiellement par la difficulté à les chasser à pied. Devenus emblématiques de la savane et de la qualité de la préservation de leurs territoires naturels, ces animaux peuvent être particulièrement imprévisibles : le majestueux (et paresseux) lion, le solitaire léopard qui emporte sa proie dans les arbres, l'impressionnant éléphant particulièrement bien protégé dans ce pays, le rare et massif rhinocéros, le buffle puissant et agressif sous ses airs apparemment nonchalants.
Pour les découvrir vaquant librement à leurs chasses, bains, ruminations, repos, jeux, pour découvrir bien d'autres animaux de la savane, en un temps court et dense, nous vous conseillons ce parcours qui va à l'essentiel : Safaris mythiques de Tanzanie et parfums de Zanzibar.
Au pays des Big Five © Alain Loss
Outre les grands félins qui nous fascinent, les terres sauvages de l'Afrique de l'Est et australe abritent bien d'autres prédateurs plus ignorés ou moins visibles que la Tanzanie nous donne néanmoins la chance d'apercevoir. Des meutes de chiens sauvages (lycaons), d'hyènes, de gracieux servals, des chacals, sillonnent les pistes, des mangoustes sentinelles et courageuses guettent les dangers de la brousse et leurs proies. Redoutables et souvent passionnants à connaître pour leurs mœurs et leur sens familial et communautaire, ces chasseurs contribuent aussi à réguler les immenses populations d'herbivores qui parcourent les savanes et participent au festin. Pour s'immerger dans la grande aventure de la vie animalière, dans sa diversité déployée dans de très beaux paysages, vous pouvez vous embarquer dans notre itinéraire qui emmène dans les parcs réputés du nord, mais aussi dans les plus secrets du sud : Aventure animalière dans les parcs de Tanzanie.
Des chasseurs peu visibles © Alain Loss
« La loi de la jungle » est toujours celle de la savane où le principal reste la survie ; la lutte imprègne les relations entre espèces, mais aussi se manifeste, à cadence régulière, chez la même espèce. Cependant, comme l'entendait R. Kipling dans le chant de Baloo, cette loi n'est pas celle d'un débridage donnant droit sans mesure à la force brute et à l'égoïsme de l'individu : des règles la régissent, préservant les uns et les autres. L'observer dans son milieu permet de mesurer à la fois sa relativité, au sens devenu habituel de son usage, et sa valeur écologique. Les guides ont un sens aiguisé de cela et nous permettent de mieux apprécier et de comprendre, par leurs connaissances et des histoires populaires qui mettent en scène les animaux, les équilibres des écosystèmes que nous découvrons. Ainsi, le temps d'un voyage, les savanes nous deviennent familières, parce qu'outre se voir, elles se racontent et racontent.
Luttes et survie © Alain Loss
Des peuples et des rencontres
D'où l'intérêt sensible que nous accordons, dans nos voyages, aux rencontres et aux échanges avec les peuples qui y vivent depuis bien avant notre irruption ; au fil des siècles, ils ont appris à connaître la nature sauvage et à s'organiser dans ces milieux qui contiennent autant de dangers que de beautés. De tradition animiste, ils y puisaient leur subsistance tout en respectant les animaux et le terrain. Certains ont d'ailleurs conservé leurs coutumes ancestrales de chasseurs-cueilleurs, comme les Hazdabê que nous rencontrons près du lac Eyasi ; avec eux, demeurant volontairement en marge du cours des choses, nous découvrons tout un univers de pratiques complètement dépaysant. En randonnant quelques jours vers le lac Natron, en compagnie d'une équipe de Masaïs, nous nous initions à leur savoir ancien de la nature : Trek aux N'gorongoro Highlands, Ol Doinyo Lengaï et Grande migration.
© Nicolas Olivaux
Les rencontres peuvent se poursuivre, à la fin d'un safari, par une escapade dans un monde plus doux de Tanzanie : celui de l'archipel de Zanzibar. Ouvert aux vents marins, traversé par les parfums de nombreuses épices, il offre de nouvelles évasions et connaissances. Objet de rêve pour ses plages et ses eaux cristallines, Zanzibar reste toutefois un peu plus qu'une carte postale. On y savoure certes les fruits de la mer, en particulier dans une excursion maritime en boutre traditionnel (dhow), on admire des fonds marins splendides, mais on y rencontre aussi les glaneuses d'algues, les tresseuses de cordes en fibre de noix de coco, les fabricants des dhow, les cultivateurs d'épices et les pêcheurs. Les temps fastueux de Zanzibar s'attardent et se rappellent dans les ruelles tortueuses ou sur les murs un peu délabrés de Stone Town.
© Nicolas Olivaux
Les étapes de la Grande migration
Les voyageurs qui souhaitent contempler un spectacle naturel tout ensemble magnifique et rude peuvent participer à un safari pendant l'une des périodes de « la Grande migration ». Chaque année, plus de deux millions d'herbivores, principalement des gnous, accompagnés de zèbres et de gazelles, parcourent une boucle de plus de 3 000 kilomètres entre la Tanzanie et le Kenya ; ils sont en quête de pâturages frais et d'eau et le mouvement, dicté par le cycle des pluies, offre des spectacles impressionnants et parfois dramatiques.
Les étapes majeures correspondent aux saisons et conditions climatiques et se dégagent ainsi en Tanzanie : de décembre à mars, c'est la saison des naissances et les troupeaux se rassemblent dans le sud du Serengeti et notamment autour de Ndutu. C'est une très belle période pour un safari. D'avril à juin, c'est la grande marche des ongulés vers l'ouest du Serengeti, en traversant en particulier le couloir de Grumeti. Durant l'été, en juillet–août, les troupeaux atteignent le nord du Serengeti pour le franchissement extrêmement périlleux de la rivière Mara, saturée de crocodiles avides, et gagner, de l'autre côté, la réserve du Masaï Mara. Lorsqu'en octobre–novembre, les pluies ont reverdi les pâturages du Serengeti, ils retournent vers le sud.
© Renaud Fulconis et Alain Loss
Nos safaris en Tanzanie peuvent se réaliser selon les circuits proposés, mais aussi sur mesure, selon vos intérêts, en mode classique ou plus luxueux, avec des extensions dans l'archipel de Zanzibar et une escale dans la grande ville de Dar Es Salaam.
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L'aube sur la savane © Nicolas Olivaux