30 janvier 2020 - Afrique, Ouganda, Faune

© Photos de Mégane Quéromès et Caroline Riegel

L'Ouganda demeure un monde de mystères aux sources du Nil. Jadis, les Grecs de l’Antiquité mentionnaient déjà l’existence de cette contrée sauvage des monts de la Lune, par-delà le Soudan : une terre de 200 volcans inaccessibles, couverte d’immenses forêts vierges aux lacs étincelants égrenés au fil du Rift occidental. Pourtant, il fallut attendre le XIXe siècle pour que des explorateurs européens, à la recherche des sources du Nil, s’intéressent à ce pays attachant. Lors de nos voyages en Ouganda, nous baroudons à travers le pays d'est en ouest et du nord au sud et découvrons l’ensemble des grands lacs africains du Nil blanc (lac Victoria, lac Édouard, lac George, lac Albert) sur les traces des grands explorateurs.

Découvrez l'ensemble de nos voyages en Ouganda

 

Aujourd’hui, nous comprenons pourquoi, pendant longtemps, les sources de ce fleuve mythique ont constitué une énigme. La source du Nil – qui faisait l'objet d’une quête géographique insoluble – est dite provenir du lac Victoria. Il y a un siècle et demi, des hommes en mouraient ; ils succombaient à la fameuse « fièvre du Nil ». Les explorateurs ont passé des années à chercher cette source, car beaucoup de confluences se jettent dans le lac Victoria, qui est partagé entre l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. Cela en fait du territoire à explorer ! Il serait si simple de penser à prendre le Nil à Alexandrie et de le remonter afin d’en tirer sa source. Mais en réalité, ce ne sont que des chutes d’eau infranchissables, des marécages immenses, des bras d’eau dont on ne sait jamais lequel est le cours principal… sans parler des crocodiles et des hippopotames ! Un vrai casse-tête.

 

Le massif des Ruwenzori, les monts de la Lune

David Livingstone fut l’un des premiers à se lancer en 1858 afin d’explorer la pointe nord du lac Tanganyika – où il franchit les fameux monts de la Lune, censés être les « gardiens » des sources – parachevant ainsi l’une des plus formidables épopées du XIXe siècle : la quête des sources du Nil. Porté disparu quelques années plus tard, c'est un confrère, Henry Stanley, qui eut pour mission de le retrouver. Nous retenons souvent l’anecdote classique de la question initiale lorsqu’ils se rencontrèrent : « Dr. Livingstone, I presume. » 

Entre janvier et février, nous partons en expédition dans les environs, à l’assaut d’une formidable citadelle d’altitude qu’est le massif du Ruwenzori, exploré par Henry Stanley en 1876 puis gravi par Louis Amédée de Savoie en 1906. Impressionnant et sauvage, ce massif complexe est une véritable chaîne montagneuse, partagée en six massifs présentant 24 sommets de plus de 4 000 mètres ! L’intérêt botanique et paysager de cette traversée du massif est extraordinaire : de la zone des bambous au monde alpin, des séneçons et lobélies géantes, en passant par les immenses bruyères arborescentes festonnées de lichens et de mousses, le tout dominé par les pics et glaciers étincelants du groupe Stanley.

 

Les lacs Édouard et George, le Kazinga Channel

Lors de sa grande exploration transafricaine, Henry Stanley a également découvert, en 1875, le lac Édouard dont la rive nord se trouve à quelques kilomètres au sud de l'équateur. Pratiquement dix ans plus tard, lors d’une seconde exploration dans les environs, il a réalisé qu’un autre plan d’eau indépendant se situait-là : le lac George.

Aujourd’hui, ce qui relie le lac Édouard au lac George est une large voie d’eau, longue de 36 kilomètres et qui se nomme le canal de Kazinga. Ce canal abrite de nombreuses espèces (mammifères, oiseaux), dont une des plus grandes concentrations d’hippopotames et de nombreux crocodiles du Nil ! C’est donc dans le parc national Queen Elizabeth que nous faisons une superbe croisière-safari, sur le canal, où viennent se désaltérer buffles, éléphants et antilopes. Notre petite embarcation tangue dès que nous nous penchons à gauche, lorsqu’une aigrette se pose calmement sur un crocodile dormant, puis deux minutes plus tard, sur la droite, pour observer une « famille nombreuse » d’hippopotames à quelques mètres. Avec nos jumelles et l’aide d’un guide ornithologique nous arrivons à identifier de nombreuses espèces d’oiseaux telles que des ibis, guêpiers, martins-pêcheurs, divers hérons, cormorans, oies, aigles pêcheurs... Sur la route du retour au lodge, le soir, plusieurs troupeaux de buffles s’abreuvent auprès des caldeiras de saline parsemées dans le paysage.

 

Le lac Albert et les chutes Kabalega

En 1863, l'expédition de John Hanning Speke contourne la rive ouest du lac Victoria jusqu'au lac Albert. Lors de notre voyage Découverte des volcans Virunga, gorilles de montagne et grande faune, nous découvrons Murchison Falls National Park, le plus grand parc national ougandais (3 840 km2) aux magnifiques paysages de savanes recelant de grands troupeaux, notamment d’éléphants, de buffles et d’antilopes ainsi qu’une partie du Nil qui fait 80 mètres de large et se jette dans le lac Albert.

Nous nous approchons en bateau puis découvrons à pied, lors d’une randonnée en balcon, les Chutes Kabalega (nombreux crocodiles, hippopotames, oiseaux...). Ici, le Nil se précipite avec fracas dans un canyon profond de 44 mètres, mais très étroit (7 mètres large). Nous sortons trempés de cette randonnée. Heureusement que nous avons des vêtements de rechange dans la voiture !

 

Le lac Victoria et les chutes de Jinja

Pour couronner le tour des grands lacs africains, nous faisons une balade en bateau aux sources du Nil Victoria, que « découvrit » John Hanning Speke en 1862. En effet, après un périple épuisant, Speke, convaincu d'avoir identifié la source, rentra précipitamment en Angleterre annoncer sa découverte à la Royal Geographical Society. Malheureusement, son confrère Richard Francis Burton, pas persuadé, chercha sur la côte est, vers Zanzibar.

C’est donc aux chutes de Jinja que le Nil quitte le lac Victoria et que Speke pensait avoir trouvé la source du fleuve. Après la visite du marché coloré de Jinja, nous prenons la route vers Mbale, petite ville établie au pied du mont Elgon (4 321 mètres) – 4e sommet est-africain après le Kilimandjaro, le mont Kenya et les Ruwenzori – et en contournant le massif volcanique du mont Elgon par l’ouest, nous traversons les riches campagnes du pays Bagisu jusqu’aux quatre fameuses cascades de la rivière Sipi, étagées sur des falaises situées à 1 700 mètres à flanc du mont Elgon.

Dans le cadre de notre voyage Peuples et grande faune, gorilles et chimpanzés, nous nous aventurons dans des eaux qui s’écoulent sur 500 kilomètres en passant… par les lacs Édouard et George pour atteindre le lac Albert.

 

Pour en savoir plus

Notre amie Caroline Riegel, ingénieure en constructions hydrauliques, revient d'une année qu’elle a passée sur le chantier du barrage d'Isimba sur le Nil blanc. Elle rapporte des photos magnifiques des ouvriers avec lesquels elle a travaillé et au cours du week-end du Salon du Randonneur de Lyon (du 20 au 22 mars 2020), Caroline nous fera découvrir d'autres photos ainsi que son film Ouganda, Aux Sources du Nil qui a été réalisé avec son compagnon Emmanuel Armand en 2018.

Découvrez les extraits du film de Caroline et Manu ci-dessous (7 minutes) :

 

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