Créée en 1950, la Réserve de Faune du Dja se situe dans le sud du Cameroun. Bordé par le fleuve du même nom, ce site est un joyau de la nature. Sa faune est connue pour sa diversité et pour compter quelques espèces menacées emblématiques. Projecteur sur la réserve de Faune du Dja.
L’histoire de la Réserve de faune du Dja
Petite portion de ce qu’on appelle le Bassin du Congo, la Réserve de faune du Dja a été créée le 26 juin 1950 par le Haut-Commissaire français au Cameroun. Elle est constituée de forêts humides et sa biodiversité exceptionnelle lui permet de devenir en 1981 une des 75 réserves de biosphère africaine de l’Unesco.
En 1987, le site est classé au Patrimoine mondial. A ce moment, on considère que 90 % de sa superficie est encore intacte et que la pression anthropique (venant de l’Homme) y est encore faible. Malheureusement, ça c’était il y a 30 ans !
La biodiversité de la Réserve camerounaise
Méconnue pendant longtemps, la Réserve est à présent célèbre pour la richesse de sa faune. Sur environ 526 000 hectares, des milliers d’animaux vivent en symbiose. Parmi eux, on trouve :
- Une centaine d’espèces de mammifères dont l’éléphant de forêt, le bongo, le pangolin géant et le léopard
- 360 espèces d’oiseaux dont le perroquet gris du Gabon et la plus grande population au monde de picatharte du Cameroun, deux espèces menacées
- Plus de 60 espèces de poissons
Parmi les espèces qui font la renommée de la Réserve, 14 espèces de primates, dont beaucoup sont en voie d’extinction comme le gorille des plaines de l'ouest, le chimpanzé, le mangabey à collier blanc, le drill et le mandrill au faciès si reconnaissable.
Une réserve de plus en plus menacée
Comme souvent quand la pauvreté côtoie la richesse animale, le braconnage est régulier dans la Réserve du Dja. Près de 50 000 personnes vivent autour du parc et se nourrissent grâce à l’agriculture traditionnelle et la viande de brousse.
Il ne s’agit toutefois pas de la forme de chasse la plus dangereuse : le braconnage organisé, qui arme les paysans et cible successivement tous les animaux à forte valeur commerciale sur le marché noir (éléphants, pangolins...), peut quant à lui conduire à l'extinction d'une espèce.
En plus du braconnage, la réserve camerounaise doit faire face à une autre menace : l’exploitation forestière. En 2015, l’ONG Greenpeace alertait l’UNESCO sur le développement de vastes plantations d’hévéas et de palmiers à huile à proximité de la Réserve de faune. D’après eux, quelques 5 930 hectares de forêt auraient ainsi été détruits depuis 2011.
Malgré la richesse de sa faune, la Réserve du Dja est donc menacée. En 2016, seule la Finlande a voté pour l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Une raison supplémentaire pour ne pas remettre à demain la découverte de ce joyau de la nature.
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